Quand je chante, il m'arrive d'entendre la voix de ma mère. Cela n'a certes rien de très surprenant, dans la mesure où on nous a souvent dit que nous avions la même voix, au téléphone du moins. Cependant, c'est assez perturbant.
Ce midi, comme je sortais de la voiture en me demandant ce que j'allais bien pouvoir manger, Makhno m'a accueillie avec plein de petits miaulements, ce qui ne lui ressemble guère: ce chat est quasiment silencieux.
En arrivant devant la porte de la maison, j'ai compris: elle m'avait apporté un cadeau (ou bien était-il destiné à Numérobis, pour son anniversaire prochain?):
A priori une femelle merle noir (comme ça, maintenant, quand vous verrez un merle tout noir, vous saurez que c'est obligatoirement un mâle).
Malheureusement pour le chat, l'oiseau était si gros qu'il ne passait pas par la chatière (des gouttes de sang frais sur le seuil confirment que l'essai a été tenté).
Parenthèse pour Madame Bellzouzou dont le chat se fait attaquer par des pies: l'autre jour, en arrivant sur le parking du lycée, j'ai vu et surtout entendu une pie s'approcher. J'ai vite compris que ce n'est pas à moi qu'elle en voulait, mais au chat abandonné par l'ancienne adjointe. Le pauvre convoitait sans doute seulement une place sur un capot encore chaud...
Le P'tit Mousse est parti ce matin pour trois jours en classe d'arts plastiques avec sa maîtresse.
Il ne me reste plus qu'à contempler le jardin pour passer le temps...
Flourig me signale justement que la glycine est en fleurs.
Les lilas aussi, j'en ai cueilli un bouquet avant la pluie.
Et puis le rhododendron, sévèrement coupé, fleurit quand même aussi:
Le cassis a déjà reçu la visite des pollinisateurs, et les abeilles commencent à tourner autour des framboisiers. Les fraisiers ont également prometteurs, si la pluie veut bien laisser le soleil faire mûrir correctement les fruits.
Pas facile, quand on habite en province, et à des heures et des heures de train de la Capitale, de voir des spectacles de danse de qualité. Bien souvent, il faut se contenter des écoles de danse, et je ssuis bien placée pour savoir que les prestations peuvent être décevantes...
(Quand je mets une photo, il y a plus de visites...)
Fort heureusement, les grandes troupes se déplacent parfois, et K. a eu l'excellente idée de nous procurer des places pour le ballet de l'Opéra de Paris, en visite à la sous-préfecture.
Je ne sais pas ce que les danseurs ont pensé de la salle, et s'ils auront envie d'y revenir. J'ai entendu quelques atterrissages masculins un peu lourds après des sauts difficiles, et puis certaines pointes étaient parfois bruyantes, et le cuir de quelques chaussons a crissé sur le tapis de scène. A la Capitale, je ne me souviens pas avoir entendu ce gendre de choses: les danseurs y sont silencieux. On les voit aussi moins transpirer (Bastille est sur-climatisé)... Mais ils doivent danser de la même manière brillante.
Quatre chorégraphies modernes nous ont été présentées, et deux d'entre elles n'avaient été dansées que cinq fois à Paris avant de venir jusqu'à l'extrême Ouest. J'ai apprécié les Seven Sonatas, sur une musique de Scarlatti, bien que la pièce présente quelques longueurs. J'y ai vu la virtuosité des danseurs et le sens de l'humour du chorégraphe (Ratmansky). La chorégraphie de Jérôme Robbins sur Chopin m'a paru plus classique... Le Duo concertant aussi. Mais je crois que ma pièce préférée est In creases, sur une musique de Philip Glass. En dehors du fait que ce compositeur commence à me plaire, la chorégraphie de Justin Peck m'a paru inventive et parfois drôle. Les danseurs se jouent de l'espace et des codes, ils font et défont, dans des costumes d'une simplicité remarquable.
Une bien belle soirée, en somme. Mais quel dommage qu'il faille faire tant de route pour juste deux heures de spectacle!
Ce vendredi 13 mai 2016, à 9 heures 23 très précisément, ma vie peut basculer. (Pendant que j'interroge mes élèves pour le bac, donc.)
C'est une voyante qui me harcèle de mails qui me l'a dit. Comme je n'ai pas cliqué sur le lien pour aller acheter son gri-gri magique assez vite, la date fatidique a, depuis quelques jours, été repoussée au 21 mai (le temps que le bidule qui attire le bonheur et la richesse arrive par la poste).
Je n'ai toujours pas cliqué, j'ai peur d'avoir encore une fois raté ma chance...
(En attendant, c'est le Pirate qui a changé de sexe, le Cereq vient d'appeler pour parler à Mademoiselle "prénom déformé - nom de famille"; j'ai dit que je ne connaissais pas cette personne. De toute façon, il est un peu jeune pour avoir fini ses études...)
Bon, les gens, j'aimerais bien vous consacrer un peu plus de temps, mais je ne trouve pas grand chose à raconter. Et puis là, c'est la dernière ligne droite, avec les derniers devoirs et les interrogations orales du vrai bac qui commencent.
J'espère juste que mes élèves n'auront pas trop demandé à Gogole de traduire leurs exposés, sinon ça risque de ressembler un peu à ce que j'ai trouvé sur Ah, ma zone! en cherchant une tunique blanche pour le pestacle de danse:
"Femme/Fille de Danse Ballet
Justaucorps
Matériel: velours + Lycra coton coutures (90%
coton/10% lycra) Doublure:100% Coton
gros arc sur le devant, la
danse a un effet gracieux et en circulation
ronde froncée
conception col pour montrer votre charmante clavicule
Conseils:
Danse ballet justaucorps est le vêtement spécial, suggère le
lavage des mains et de la température de l'eau en dessous de 30
degrés"
Donc, lavez-vous bien les mains avant d'enfiler ce truc qui vous fera une clavicule de rêve.
J'ai jeté un oeil sur les pointes, aussi et celles-ci ont l'air d'avoir tout bon (je crois que 24, c'est ma pointure, en sabots hollandais):
Taille: 24 CM (9,44
pouces), la taille UK: 4.5 CM (1,77 pouces), la taille des
États-Unis: 5 CM (1,96 pouces)
Matière: satin
Les chaussures de
ballet adopte les lacets élastiques supérieures afin d'assurer que
nos pieds ne disposent pas d'un sens de la retenue et de la pression
Il comprend des
chaussures, des bandages et des ensembles de cravate, qui peut
protéger l'orteil
Il est nécessaire pour danseuse de ballet qui
pratiquent la danse très fatigué, car il peut absorber la sueur.
Est-ce que vos pieds ont le sens de la retenue? C'est probablement parce que vous avez noué une cravate à chacun de vos orteils.
Je ne sais pas si mes élèves vont transpirer beaucoup; mais moi, je fatigue déjà.
J'avais demandé aux élèves de seconde, suite à un cours dans lequel nous avions lu un e-mail, d'écrire le journal du même personnage, deux jours plus tard; le personnage en question pouvait exprimer des regrets par rapport à l'évolution de la situation, qui avait aussi été vue en classe.
Au début du cours suivant, j'interroge un élève. Rien. Un autre élève. Pas plus de travail. Un troisième? Encore rien. Alors, je leur fait prendre une feuille et faire (enfin) ce travail, pour le noter. "C'est abusé, Madame!"
Sans blague, demander à des élèves de t r a v a i l l e r (j'ose à peine écrire ce gros mot), c'est un abus?
Il faut dire que les mêmes élèves étaient bien trop occupés à penser à leur déguisement pour la fête de fin d'année, dont la date avait été fixée par le CVL au... 20 mai. La Vie Scolaire s'était empressée de faire passer le message. Parce que, bien sûr, ce sont les élèves et les surveillants qui décident quand on peut faire cours, dans un lycée. Ce n'est pas comme si la fin de l'année approchait à grandes enjambées par-dessus des ponts, et qu'il fallait finir un programme, au hasard, disons, pour le
bac.
(Oups, encore un gros mot.)
Heureusement, suite à quelques remarques des professeurs, le CA, qui devait donner son avis, quand même, pour l'organisation de cette fameuse fête, en a reporté la date au 9 juin. C'est-à-dire, au dernier jour de cours prévu pour les élèves de terminale. Il paraît que certains élèves de première auront même déjà passé leur oral de français.
Reparlez-moi de la reconquête du mois de juin!
(Une pensée émue pour les collègues du primaire, qui feront cours pratiquement un mois de plus que nous; ils viennent d'obtenir une mirifique prime indemnité de fin de mandat, dont le montant ne comptera évidemment pas pour leur retraite. De qui se moque-t-on?)
[Pour les ceuzes qui ont du mal avec les abréviations de l'Educ' Nat, le CVL est le Conseil de la Vie Lycéenne élu par les élèves, et un CA est un vulgaire Conseil d'Administration, où siègent des élus profs, parents et élèves, en plus de membres de l'administration.]
Prof d'allemand et maman d'un Pirate et d'un Numérobis majeurs et vaccinés, ainsi que d'un P'tit Mousse de 14 ans. Et n'oublions pas Monsieur Gribouille le chat!