Priorité nationale

 (16 octobre 2024)

Il paraît que l'école reste une priorité nationale. Et donc, c'est pour cette raison qu'au lieu de supprimer 5000 postes d'enseignants, le gouvernement n'en supprimera que 4000.

Il paraît que la baisse démographique à venir (d'ici 2028, les écoles, collèges et lycées vont perdre 480000 élèves) justifie ces suppressions de postes. Je ne sais pas comment sont faits ces calculs, ni qui décide combien de professeurs peuvent disparaître sans être remplacés. Mais j'ai vu qu'en France, il y a environ 44000 écoles au niveau primaire, 5300 collèges et 11000 lycées. En moyenne, chaque établissement ne perdra donc pas 10 élèves! Evidemment, c'est une moyenne, il y a des endroits où on pourra / devra certainement fermer une classe.

Ne serait-ce pas là l'occasion de redéployer les moyens? De permettre enfin aux enfants des zones les moins favorisées de bénéficier d'effectifs moins lourds? D'alléger les classes de lycée, ou de généraliser les dédoublements? Parce que nos élèves ont des résultats bien médiocres, quand même, dans les classements européens. Parce qu'apprendre une langue vivante dans une classe de 34, ce n'est pas la chose la plus aisée du monde.

Ah non, pardon, on me rappelle dans l'oreillette que ce ne sont pas les effectifs qui comptent. Faire du suivi individualisé pour aider chacun à progresser, dans une classe de plus de 30 élèves, aucun souci.

Et puis, des nouveaux profs, en réalité, on a du mal à en recruter. Ils sont si mal payés et si peu considérés que plus personne n'est assez fou pour s'engager dans ce métier. Alors autant ne pas essayer d'en recruter trop, on se rendrait ridicule.

Et puis, si on ferme la classe unique de cette école rurale, on dégage en même temps le demi-poste municipal de la personne qui aidait le maître ou la maîtresse, ça fait des économies à la mairie; parce que les collectivités locales exagèrent, aussi, avec leurs dépenses! Et de toute façon, comme il n'y a déjà plus de poste, que le boulanger qui part à la retraite ne trouve pas de remplaçant, et je ne vous parle pas du désert médical, ces pauvres parents n'en sont plus à ça près.

Allez, on ferme!

Libellés : , ,

Non mais chérieux?

 (12 octobre 2024)

Je suis malade, une bonne rhino-pharyngite, le truc qui fait couler le nez, tousser et bouche un peu les oreilles et le cerveau. Je n'étais vraiment pas en forme pour assurer mes deux heures de cours, hier. Mais je n'avais pas envie non plus de me démener pour avoir un rendez-vous chez le médecin et perdre un jour de salaire.

Pas de bol mon oreille sélective fonctionnait encore assez pour identifier l'andouille qui, discutant avec son voisin d'un truc qui n'avait rien à voir avec le cours, a prononcé le mot "enQlé", alors que sa maman avait rendez-vous le soir même avec le professeur principal pour une petite mise au point. Quelques minutes après, j'ai aussi entendu "mais comment elle a fait pour entendre?" Je n'en sais rien, ce sont les mystères des oreilles de prof, qui font répéter les élèves parce qu'ils ne comprennent pas ce qu'ils disent, mais qui entendent les propos qui ne leur sont pas destinés.

En revanche, mon oreille a eu bien du mal avec cette employée d'un centre d'appel qui voulait me soutirer des sous au profit des réfugiés libanais, et qui, au bruit de fond ambiant, ajoutait un chuitement qui la rendait diffichilement compréhenchible. Je travaille en ce moment sur l'intégration des personnes porteuses de handicap. Elle ne doit pas être considérée comme telle, elle a juste un gros défaut d'élocution qui est très gênant pour son travail. Certes, on ne peut pas la discrimer pour cette raison; il n'en reste pas moins que c'est désagréable pour les gens qu'elle appelle. Elle ne fait vraiment pas un boulot facile.

Rien que pour la vue, ça valait quand même la peine d'aller travailler, hier matin...

(Et oui, j'ai donné des sous au HCR, c'est la moindre des choses, je trouve l'attitude de Benjamin difficilement justifiable.)


Libellés : ,

Quand on n'a pas de tête...

 (8 octobre)

En quittant la maison ce matin, j'avais le sentiment d'oublier quelque chose. J'ai compris en rangeant ma gamelle au frigo qu'il manquait la boîte de thon à la tomate que je comptais ajouter à mon reste de nouilles et de haricots.

Comme je remontais vers l'autre lycée en milieu de matinée et qu'il ne fallait qu'un petit détour pour passer à la moyenne surface, j'ai acheté la conserve manquante, et j'ai pu manger ce que j'avais prévu, une fois redescendue pour ma dernière heure de cours dans le premier établissement.

En début d'après-midi, j'avais fini mes cours et je suis allée signer mon VS (pourquoi tout le monde emploie ces initiales au masculin, alors qu'elles désignent la Ventilation de Service?), et puis je suis rentrée chez moi, en passant d'abord faire quelques courses.

Dans la voiture, je me suis souvenue que j'avais oublié ma gamelle dans mon casier.

A la boutique bio, je me suis rendu compte que j'avais laissé ma carte bleue dans le leceur du supermarché.

En rentrant chez moi, j'ai trouvé un message de la secrétaire me demandant si je n'avais pas oublié mes clefs (du lycée) sur son bureau.

Je crois que je commence à être fatiguée, là.

J'ai retrouvé ma carte bancaire. Et j'espère récupérer clefs et gamelle dès demain.


Libellés :

Vieille femme à chat

 (5 octobre 2024)

Cela fait aujourd'hui deux ans que le contrat de divorce est signé. Et plus de trois ans que je vis seule.

L'autre jour, en salle des professeurs, nous évoquions une collègue, désormais à la retraite, qui est toujours restée célibataire et vit donc désormais seule avec son chat. Et comme j'évoquais l'idée que c'était là peut-être l'avenir qui m'attend (à ceci près, tout de même, que j'ai eu des enfants et qu'ils ne devraient pas m'oublier tout à fait), une autre colègue a répondu: "Tu peux encore rencontrer quelqu'un."

Comme si la vie de couple était, décidément, la norme. Comme si c'était ce à quoi je devais aspirer.

Mais je ne suis pas certaine de vouloir rencontrer quelqu'un, justement. Pour le moment, en tout cas, je m'imagine assez mal repartir dans une vie à deux.


Quand j'étais adolescente, il y a une période où j'ai rêvé d'épouser un marin (breton). Il aurait été militaire et aurait passé beaucoup de temps en mer, me laissant seule avec les enfants.

Est-ce parce que je pressentais déjà mon incapacité à faire les concessions nécessaires à une vie de couple? Est-ce que j'avais envie de prouver que j'étais capable de me débrouiller toute seule?

Je ne dis pas qu'il n'y a pas des moments où j'aurais envie d'un gros câlin. Ou juste de partager une idée, un petit bonheur ou un repas avec quelqu'un. La solitude reste toutefois le statut qui me convient le mieux, jusqu'ici.

Libellés :

7 euros 39

 (1er octobre)

Le rectorat m'informe que j'ai été payée pour mon déplacement à Châteaulin. Pour deux fois 15 km, j'ai touché la mirifique somme de 7,39 euros, en virement direct sur mon compte en banque. Je ne sais même pas comment c'est possible, puisque 739 n'est pas un multiple de 3 (ni de 30, donc), mais cela couvre largement les frais de carburant. C'est déjà ça.

Ma paie de septembre comprend également un petit supplément de 112 euros pour l'interrogation au grand oral de juin. Là, je comprends mieux le calcul, puisque j'ai vu défiler 35 candidats sur 7 demie-journées, ce qui veut dire que la demie-journée d'examen est rémunérée 16 euros, youpi! (Ou alors, c'est 3,20 euros par candidat? Je me demande si ma candidate de septembre va me rapporter autant, ou s'il est exact que son unicité va me priver de rémunération.)

Libellés : ,