Huit ans de grec
(26 octobre)
Réponse deux en une aux interrogations de Bleck sur ma scolarité modèle.
Ce n'est pas pour me vanter, mais j'ai fait huit ans de grec ancien. De la quatrième au concours de l'Ecole Normale Supérieure, où j'ai fini par obtenir la note de 29/60 en version, ce qui est vraisemblablement la raison pour laquelle j'ai été sous-admissible.
Pour les non-initiés, j'explique: la sous-admissibilité, à l'époque, était une mention purement honorifique, qui ne permettait pas de passer l'oral mais donnait une équivalence de DEUG en n'importe quoi. Y compris en droit, je crois, car un ancien élève de mon Papa a usé de ce stratagème pour passer directement en année de licence.
(Mont Palatin) |
En ce qui me concerne, je n'ai pas utilisé cette possibilité. J'avais déjà acquis les UV (pour les jeunes: on parlait d' "unités de valeur") nécessaires au DEUG (on dit "L1 et L2", aujourd'hui) d'allemand, en partie par équivalence, en partie en passant un examen (pour la linguistique historique) au début de ma deuxième khâgne. Car oui, j'ai redoublé cette deuxième année de classe préparatoire. J'en ai profité pour faire inverser sur mon bulletin les langues vivantes, afin d'obtenir une équivalence de DEUG d'anglais (en faisant croire à l'université que c'était là ma première langue vivante). Diplôme que j'ai obtenu par ailleurs en passant aussi les examens de deuxième année.
Je crois que j'ai passé ces examens en septembre, parce qu'en fin d'année, j'étais déjà bien occupée avec le concours de Normale Sup. Et j'ai dû profiter de l'été pour lire les cours qu'une bonne fée m'avait procuré. J'ai passé aussi, après trois ans de classe préparatoire, les examens de troisième année en allemand. Et obtenu sans difficulté les UV de traduction et de grammaire. Mais pas celles de littérature ni d'histoire. Et il devait me manquer aussi des UV complémentaires.
Et c'est ainsi que j'ai, en quelque sorte, redoublé ma licence (alors que j'avais aussi été autorisée à tripler la khâgne). Il a bien fallu suivre les cours sur le romantisme allemand et les Discours à la Nation allemande de Fichte. Et comme unité complémentaire, j'ai réussi à m'inscrire en cours de russe, bien qu'il ait théoriquement été impossible de commencer un cours pour grand débutant en troisième année.
D'une certaine manière, j'ai donc été redoublante deux ans de suite, mais pas dans la même filière...
Libellés : école
8 Commentaires:
Merci pour cette réponse où en suivant le lien, j'ai appris quelques choses Bismarck (en non gothique) pour quelqu'un comme moi, ton parcours est impressionnant cependant Bismarck une question, toutes ces années studieuses est-ce principalement pour le grand plaisir d'apprendre ou pour exercer un métier passion, choisi.
(comme je l'évoquais dans mon billet dans la famille nous avons une petite qui aime apprendre, c'est son truc elle dévore les connaissances. Un doctorat sans une anicroche + le piano + la guitare + la botanique + les échecs + le bridge + 2 - 3 trucs en dilettante comme ça pour apprendre, mais le doctorat par exemple elle ne s'en "sert" pas... elle est allée au bout du truc avec plaisir, c'est tout)
Bleck
Outch, un bien joli parcours ! je suis admiratif, moi qui ai un parcourt scolaire plutôt, comment dire, aléatoire :-)
Ouah, je ne comprends absolument rien à rien de tous ces termes d'éducation post-secondaire française! Redoubler à l'université?? Je n'avais jamais entendu un truc pareil! Très étrange comme système!
J'ai cliqué sur votre lien qui m'a amenée en 2009 où vous racontez une histoire qui m'est presque arrivée. Le jour où mon gynécologue parlait de la future hystérectomie qu'il comptait me faire subir pour mon plus grand bien, il m'avait expliqué l'origine du mot « hystérie » avec un grand sourire. Et grâce à son explication, j'ai retenu à la fois le mot savant et le moment où je l'ai appris, contrairement au nyctalope de notre ami Bleck dont j'ignore toujours comment je le connaissais.
Dr CaSo, le redoublement universitaire est chose courante, par ici.
Gilsoub, disons que je suis née dans un milieu intellectuel favorisé, ça aide.
Mme Chapeau, notre professeur d'anglais (progressiste ?) de classe préparatoire nous avait expliqué que le mot anglais pour dire femme dérive de "womb", l'utérus...
Bleck, je suppose que j'avais un goût particulier pour les langues. En seconde, j'aurais bien commencé le russe, mais l'emploi du temps de notre classe était déjà trop chargé (avec le latin, le grec, et deux heures d'allemand en supplément de l'horaire officiel). Je ne suis en revanche pas sûre d'avoir choisi mon métier par passion pour l'enseignement; c'est l'allemand, que j'aime.
@ Bismarck: dans ma jeunesse, je n'ai étudié l'anglais qu'à l'école secondaire. C'était ma deuxième langue moderne, la première étant le néerlandais et à l'époque, on ne racontait pas ce genre de choses aux petites têtes blondes. Mais si je retiens votre explication, promis, juré, je retiendrai aussi qui me l'a racontée.
Merci pour la clarté de ta réponse maintenant, je comprends fort bien l'appétence pour une langue ou une matière... ensuite il est préférable d'en vivre.
Bleck
Ça produit toujours son petit effet lorsqu'on raconte que Bismarck t'a expliqué l'origine du mot hystérectomie... toujours.
Bleck
Enregistrer un commentaire
<< Home