Retour au siècle dernier, voire même avant
(9 novembre)
Hier soir, Couleur m'a informée que ses équipes mettaient tout en oeuvre pour rétablir le réseau. Car la tempête Ciarán a bien tout fichu en l'air. Si nous avons correctement reçu les messages d'alerte, qui passent par la 4G, jusqu'à 7h ou 7h 30 jeudi dernier, à 8 heures, il n'y avait plus de réseau ni d'électricité. Et je n'avais pas de bonne vieille radio à pile (ni d'auto-radio, mais c'est une autre histoire). Comment, dès lors, obtenir des informations? Le dernier message disait de consulter le site de la préfecture, mais il était premièrement inaccessible pour beaucoup de gens, et deuxièmement, d'après le personnel de la mairie, pas à jour.
En effet, je me suis rendue à la mairie, profitant d'une accalmie le jeudi en fin de matinée, pour obtnenir quelques renseignements et signaler que nous étions dans le noir. Il n'y avait pas de journal disponible, les camions n'ayant pas circulé pour les livrer. Mais j'ai lu dans celui du lendemain que les différents opérateurs demandaient de les prévenir afin qu'ils puissent intervenir. Ah, et je préviens comment, sans réseau? De l'électricité, il y en avait à la mairie, qui est restée ouverte le samedi et le dimanche pour que les sinistrés puissent recharger leur téléphone, se faire à manger et même prendre des douches chaudes.
La nourriture était en effet un véritable défi. D'une part, il y avait le contenu des frigos et congélateurs qui était en péril. Et d'autre part, la plupart des foyers étant maintenant équipés de plaques qui ne fonctionnent pas sans électricité, il était compliqué de cuisiner. Le rayon pâté du supermarché à été dévalisé. Quant à moi, j'avais un petit réchaud à gaz de camping, déjà utilisé quand l'ancienne plaque avait rendu l'âme, et qui nous a bien sauvé la mise. Cependant, mes possibilités étaient d'autant plus limitées que je voyais le temps passer et ma réserve de gaz diminuer sans perspective d'amélioration. Je faisais les courses au fur et à mesure, en essayant de sortir quand il ne pleuvait pas, nous avons mangé froid (chips et pâté, comme tout le monde) et nous sommes aussi allés au restaurant le vendredi midi, entre deux averses.
Le jeudi soir, nous avions déjà tenté la pizzeria, mais il n'y avait plus de place. Les deux autres restaurants du bourg étaient fermés. Il pleuvait comme vache qui pisse. Nous sommes rentrés mouillés et bredouilles à la maison, juste avant qu'il fasse trop noir pour que nous ayons besoin d'allumer la lampe-torche prudemment emportée. J'étais gelée et dépitée, les enfants trempés. Mais nous avons dû nous contenter de semoule et d'une boîte de sardines. Je ne sais plus ce que j'ai sorti de mon chapeau le vendredi soir, mais le samedi, j'ai réussi à récupérer les soupes commandées au Potage des Chefs (une bonne action locale), et nous avions quelque chose de bon à manger.
L'autre défi, quand il n'y a pas de courant, c'est de trouver comment s'occuper, en particulier lors des (trop) longues soirées. Mais je crois que j'en ai assez raconté pour aujourd'hui, la suite plus tard...Libellés : cuisine, écologie, humeur, régions, service public
7 Commentaires:
Tu soulèves là (une) des questions qui relèvent de l'essentiel et en même temps ne serions-nous pas devenus fous à ne pas savoir nous adapter pour quelques heures, quelques jours sans notre confort habituel ??*
(et j'écris ça sans avoir manqué de quoi que ce soit, entendons-nous bien, nous n'avons eu aucun dégât à déplorer)
Bleck
En corrolaire du commentaire de Bleck, je me dis que ce genre d'episodes met bien en lumière (huhuhu) à quel point nous sommes dépendants de l'energie, de l'électricité en particulier, pour tous les aspects de notre vie.
Wam
Certes oui, wam et Bleck, nous sommes affreusement dépendants de l'électricité et des (nouvelles) technologies. Mais en tant que "vieille", j'ai beaucoup mieux vécu la chose que mes deux grands ados.
Merci pour vos récits. Notre dépendance à l'électricité est effectivement terrifiante. C'est le moment de lire (relire) Black-Out de Marc Elsberg.
Je rigole. Après l'avoir lu, j'avais cauchemardé mais depuis, je n'ai toujours pris aucune précaution.
Mme Chapeau, j'ai vu, je crois un ou deux extraits de Erlsberg dans un manuel. Et j'avais évoqué ici, mais sous un autre angle, "Ravages", de Barjavel (tapez Barjavel dans la case recherche), qui imagine aussi un monde privé de ses énergies habituelles (carburant fossile et électricité). Ce n'est pas d'hier que la question de la dépendance se pose...
Ici on cuisine et on chauffe au gaz (mais il faut l'étincelle électrique pour démarrer la chaudière) ... et j'ai toujours des bougies et des allumettes à portée de main. C'est le grand volet (celui de la porte fenêtre d'entrée) qui nous poserait problème puisqu'il est électrique ;-) ...
Pour le reste (réseau etc ...), c'est vrai que c'est assez compliqué quand ce n'est plus accessible.
Bonne soirée !
Béatrice, moi aussi, je me chauffe au gaz; mais avec une chaudière ultra-programmable électroniquement, et qui donc ne fonctionne pas sans courant. C'est là qu'on regrette les vieux chauffe-eau qu'on allumait manuellement.
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