On s'ennuie dans le noir
(12 novembre)
La semaine dernière, à la même heure, j'étais encore dans le noir.
Enfin, je n'étais pas totalement dans le noir, car seuls les stores qui donnent sur la rue sont électriques (et encore, le Pirate avait trouvé le moyen de profiter des 7 minutes de courant du jeudi matin pour lever celui de sa chambre), mais j'étais privée d'internet, faute de vie dans la boîte vivante, et les portables des deux grands criaient famine, n'ayant pas été rechargés depuis un bon bout de temps. Ces deux-là se sont particulièrement ennuyés, sans électricité. Au point que le camion d'Haine et Dix apparu en fin de matinée ce dimanche (5) a provoqué une exclamation de joie chez Numérobis. Le sauveur allait nous réapprovisionner!
Le P'tit Mousse n'a pas encore de téléphone portable, à 13 ans et demi. Ils ne sont qu'une poignée dans son cas, au collège, mais je suppose que les autres ont enduré la longue panne aussi bien que lui. Car ils ont encore d'autres moyens de se distraire, et pas seulement la lecture. Le P'tit Mousse a ressorti son jeu de sudoku en bois (il y a des fiches en bois de neuf couleurs différentes à piquer sur un socle de 81 trous, et il a utilisé les grilles données par le journal comme point de départ, en convertissant les chiffres en couleurs), il a également retrouvé un casse-tête dans lequel il faut sortir une navette spatiale d'un embrouillamini d'astéroïdes, avec, là aussi, de multiples combinaisons de départ.
Avec les grands, nous avons tout de même réussi à jouer à des jeux de société, le soir, à la bougie. Si j'avais eu une voiture (ah ah, il faut que je vous raconte ça, aussi), nous aurions sûrement pu aller au cinéma, aussi. Mais nous étions coincés dans notre petit bourg, et il pleuvait beaucoup, ou peut-être devrais-je dire qu'il pleuvait souvent; en tout cas, il était difficile d'envisager d'aller se promener sous les trombes d'eau et / ou dans le vent. Ma proposition d'aller à la piscine, où nous aurions aussi de l'eau chaude pour nous laver, n'a pas soulevé l'enthousiasme. Comme je ne savais pas trop non plus où étaient les maillots, je n'ai pas insisté.
Heureusement, en ville, il y a une médiathèque. Elle est fermée le jeudi, et elle n'ouvre que l'après-midi, le vendredi, mais nous n'avons pas été les seuls, le P'tit Mousse et moi, à y chercher refuge. Car elle dispose de multiples prises de courant et offre le wifi gratuit, ce qui n'était pas négligeable pour des gens privés d'électricité et de réseau. La première question que tout le monde se posait était "Vous avez du courant?" (et cela a duré encore jusqu'au lundi, partout où je suis allée), suivie de "Pas trop de dégâts, chez vous?"
C'est que, des dégâts, il y en avait. Le P'tit Mousse et moi avons constaté, en descendant vers la médiathèque, que la cour de l'école primaire était pleine de branches. Et puis, c'est un arbre qui était tombé sur le bâtiment administratif du collège. Et c'est avec en bruit de fond celui des tronçonneuses qui s'affairaient dans ces deux établissements, et collée à l'un des radiateurs de la médiathèque, que j'ai lu le message du lycée de Numérobis nous informant qu'il n'aurait pas cours le lundi ni le mardi, pour des raisons de sécurité.
(Ce qu'il reste de l'arbre des voisins, tronçonné dès le jeudi.) |
Le P'tit Mousse et moi avons été forts déçus de constater que nos établissements à nous ouvriraient normalement. Certains de mes collègues, longuement privés de courant comme moi (aux dernières nouvelles, l'une d'eux n'en avait toujours pas) partageaient d'ailleurs mon avis selon lequel il était bien difficile de revenir en cours après une fin de vacances si éprouvante. Etant donné les difficultés diverses et variées (routes jonchées de feuilles et bordées de branches et arbres abattus à dégager, voies partiellement inondées, cours d'écoles envahies de branchages, toits abîmés, établissements privés de chauffage par la tempête, j'en passe et des meilleures), le préfet aurait bien pu suspendre les transports scolaires et décider une fermeture collective des écoles, collèges et lycées du département le lundi. Une trentaine n'ont de toute façon pas accueilli leurs élèves avant le mardi.
(Quand je vois les inondations actuelles dans le Pas de Calais, je me dis que, en comparaison, nous autres sinistrés électriques avons eu bien de la chance. Et je me dis aussi qu'il est urgent de faire quelque chose...)
5 Commentaires:
Eh ben, je réémerge après 10 jours de voyages et de grippe carabinée (covid?) et je vois que vous avez passé quelques jours intéressants en France :( Bravo d'avoir si bien tenu le coup! J'espère que les choses retournent maintenant à la normale.
Eh ben, heureuse que tout soit enfin rentré dans l'ordre!
J'ai un arbuste qui a flanché en fin de semaine dernière; il a l'air de vivre, mais il penche... Et ce matin, une collègue m'a dit ne toujours pas avoir de courant.
Sans courant plusieurs jours, c'est franchement pas drôle ... On croise les doigts pour la collègue.
Bonne journée ;-)
Ah ben la collègue, elle est enrhumée. Et pas encore électrifiée, ce matin :(
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