Odyssée guérandaise (première partie de la deuxième étape)
(24 juillet)
Le deuxième jour, le temps était un peu couvert, mais il faisait beau quand même, et comme je m'étais réveillée tôt, j'en ai profité pour aller voir la ville sans les touristes. Je suis ensuite partie vers le sud pour rejoindre le GR 34.
Je l'ai retrouvé très vite, et j'ai été dépassée par quelques cyclistes sur cette portion qui est aussi une voie tranquille pour eux.
A travers la campagne, je suis rapidement arrivée au village de Saillé, où se trouve la Maison des paludiers que je voulais visiter. Il a fallu que je cherche un peu, mais j'ai fini par arriver à ce que les Québécois appeleraient plutôt un centre d'interprétation qu'un musée, la majorité de la visite concernant les espaces extérieurs.
Après le visionnage d'un film sur l'histoire des marais salants (depuis leur formation géologique), nous étions une petite dizaine de personnes à suivre le guide, qui nous a d'abord montré l'architecture du village. Et j'ai un peu joué à Madame Je-sais-tout, parce que c'est moi qui ai donné 80% des réponses aux questions qu'il a posées. Un peu au hasard quand j'ai proposé que cet animal soit un lion:
... et beaucoup plus sûre de moi quand il s'est agi de définir une villa romaine (hum, oui, j'ai fait du latin) ou de se souvenir que le film et le guide lui-même en début de parcours avaient expliqué que le fond des marais était couvert d'argile (c'est pour ça que l'eau ne s'infiltre pas avec le sel qu'elle contient, mais s'évapore).
A part ça, je n'ai pas retenu tout le vocabulaire spécifique qu'il nous a donné. Je savais déjà ce qu'était des oeillets, et j'avais rencontré les mulons dans le livre que j'étais en train de lire la veille au soir.
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(Oeillets, avec un mulon dans le fond) |
Le guide nous a aussi fait goûter du "poivre des marais" (de son vrai nom maceron), et c'est amusant, parce que j'ai vu dès le lendemain un monsieur qui en cueillait, ainsi que du pourpier et de la salicorne. Si mes enfants savaient ça, ils diraient sûrement que cette visite a satisfait mon côté sorcière.
Ce qui était assez particulier, ce jour-là, c'est que je retrouvai dans la réalité des éléments lus dans le roman que j'avais emporté exprès pour ce séjour.
L'ayant déjà lu il y a longtemps, je me souvenais que l'action de
Béatrix se situe en grande partie à Guérande. Si je n'ai trouvé de trace ni de la maison des du Guénic à l'intérieur des remparts, ni des Touches à l'extérieur, j'ai croisé justement entre Guérande et Saillé des oeillets des chartreux (merci à Gogole de m'avoir permis de les identifier la veille au soir), et la traversée des marais salants a je pense fixé pour un temps le mot "mulon" dans mon vocabulaire.
Ce qui était intéressant aussi, c'est de parcourir à pied les mêmes étendues que les protagonistes. J'avais beaucoup mieux en tête la géographie évoquée dans le récit. Il faut dire que j'ai habituellement plutôt du mal à imaginer les lieux, objets ou personnages à partir de leur description. Il ne se forme pas d'image dans ma tête. Mais là, c'était très clair, en tout cas pour le triangle Batz-Le Croisic-Guérande.
Il y a toujours une petite émotion quand on reconnaît la réalité dans la fiction, ou qu'on voit comment elle l'a inspirée. Je me souviens que, quand nous avons regardé Les petites victoires avec le P'tit Mousse, nous nous sommes exclamés plusieurs fois devant le décor (en rentrant de la piscine, notamment, le car passe juste devant l'un des lycées de la Préfecture, effectivement juste en bas de la côte en haut de laquelle se situe la piscine dont sortent les enfants).
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Odyssée guérandaise (première partie)
(22 juillet)
Je vous écris avec sur les genoux un petit chat bien content d'avoir retrouvé une maman maîtresse qui l'avait abandonné pour aller se balader plus au sud. Pas radicalement au sud, mais dans une région de la Bretagne (non administrative) nettement plus touchée par la sécheresse que le Finistère. Et tout cela sans utiliser le moins du monde la voiture, je vous prie.
Je suis allée randonner entre Piriac et Pornichet, sur le GR 34, avec un camp de base à Guérande.
J'ai rejoint une petite location en prenant d'abord le bus, puis un premier train et un deuxième, avant d'emprunter un nouveau bus.
Et le lendemain, j'ai pris le bus jusqu'au marché de Piriac sur Mer pour revenir à pied, via le sentier côtier, jusqu'à Guérande.
Enfin, côtier, le GR ne l'est pas toujours, et même, au début, il ne fallait carrément pas aller vers la mer.
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(Mauvaise direction) |
Comme c'était marée haute, il était impossible de passer le long de la plage, mais le tracé rejoint tout de même bien vite l'océan.
J'ai pensé à Madame Chapeau, d'autant qu'il y avait un groupe de vieux devant moi, et que les groupes, ça ne marche pas vite. J'ai essayé de prendre mon temps pour profiter de l'air et du paysage.
Les guides de randonnée classent cette partie du GR 34 comme facile, parce que le terrain est très plat, mais il présente cependant quelques parties peu accessibles en sandales, je le savais pour l'avoir pratiqué il y a cinq ans. On marche par endroits dans le sable (qui ralentit), et à d'autres sur la roche (inégale).
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(Sémaphore de Piriac) |
Et puis on croise, au fil du sentier, quelques vestiges laissés là par les Allemands.
Il faisait un temps magnifique, et j'ai eu d'autant plus chaud que, n'ayant pas mis de réveil, j'avais raté le premier bus et ne pouvais donc plus profiter de la douceur du début de matinée. Mais j'avais à boire, une casquette et de la crème solaire, dont je me suis tartinée et enduite très régulièrement.
J'ai anticipé ce petit port avant même d'y arriver, parce que j'étais déjà passée là en 2020, et cela m'a rassurée sur ma mémoire et l'attention que je prête aux payasages quand je marche.
Et puis j'ai continué jusqu'à La Turballe, où j'ai trouvé des toilettes (utiles aussi pour refaire le plein de ma gourde) et un petit coin d'ombre pour déjeuner.
Ensuite commence un long chemin dans le sable.
Et là, pardon, mais je ne trouve pas que le sentier soit "facile". Marcher pendant des kilomètres (je n'exagère pas) en s'enfonçant dans le sable meuble, alors qu'il n'y a pas d'ombre ni le moindre banc ou espace pour se reposer (les dunes sont protégées, et le sentier parfois étroit entre les ganivelles), c'est épuisant.
La seule trace de civilisation au milieu de cette longue langue de terre qui mène à la pointe de Pen-Bron, c'est un bunker réhabilité en poste de secours.
Des bunkers, il y en d'autres, à droite ou à gauche du sentier, mais je n'ai pas osé tout photogrphier, notamment parce que, du côté plage, à partir de cet amer pyramidal, on est en zone de nudisme ("toléré", mais je n'ai vu que des gens tous nus sur le sable et dans l'eau).
Enfin, au bout de cette longue marche qui a rempli mes chaussures de sable, on arrive à la jetée et en vue du Croisic.
Au bout de cette langue de terre, il y a un bunker, bien sûr, encore coiffé de sa tourelle, et les bâtiments à l'aspect de caserne d'une oeuvre qui s'occupe, si j'ai bien compris ce que j'ai lu sur la toile, de l'insertion des personnes porteuses de handicap.
Les locaux m'ont eu l'air presque aussi abandonné que l'ouvrage militaire.
Et en face, de l'autre côté du bras de mer, Le Croisic.
A partir de là, le paysage change, on est sous la pinède, avec le traict du Coisic sur la droite (réserve naturelle). Et on finit par arriver aux marais salants.
Il faut encore marcher une bonne heure avant de trouver la petite montée qui ramène vers Guérande.
Je dois dire que je commençais à en avoir plein les pattes, je n'ai aucune idée du kilométrage que j'ai parcouru, et quand j'ai vu une petite côte de quelques mètres, je me suis demandé si j'allais arriver à la franchir. Mais il y avait encore quelques jolies maisons à admirer.
J'ai consulté mon plan, et aussi une appli de rando un peu sotte, pour ne pas rater la bifurcation qui me ramènerait en ville. Car, bien que le fléchage du sentier à certaines intersections ait indiqué le centre médiéval de Guérande, le GR 34 n'y passe pas.
Qu'importe, j'ai fini par pénétrer à l'intérieur des remparts par cette poterne:
Partie à 10 heures de Piriac, je suis arrivée vers 17 heures à Guérande, en marchant à des allures très variées, tranquille au début, lente sur la dune, plus rapide en remontant vers le nord. Evidemment, je me suis arrêtée plusieurs fois. Mais si j'estime ma vitesse moyenne 3 km par heure, cela veut dire que j'ai marché 21 kilomètres!
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La photo du dimanche (29)
(20 juillet)
Pour ce dimanche, nous sommes priés par Virginie d'illustrer le thème "nature".
Il me semble qu'il y a déjà pléthore de photos de nature sur ce blog. Mais qu'importe, je vais vous montrer la nature là où ne l'attend pas forcément, là où elle déborde... dans les établissements scolaires.
Dans mon lycée principal, et ailleurs aussi si j'en crois le panneau, on a décidé de laisser faire la nature:
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(Je crois que le texte est flou, mais il dit, en breton puis en français, que la région a décidé de ne pas éliminer systématiquement les "mauvaises" herbes.) |
Et en me promenant, j'ai constaté que le collège privé du coin tentait de remettre un peu de verdure dans sa cour:
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(Sur la gauche, au fond, la statue du saint protecteur) |
Je ne suis pas sûre que ce mini potager suffise à faire baisser la température en cas de canicule, et je me demande bien pourquoi ils n'ont pas pensé à limiter l'enrobage quand ils ont refait la cour il y a moins de 10 ans, mais c'est un petit progrès.
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Mal entraînée
(18 juillet)
Depuis quelques temps, je reçois des appels téléphoniques en rafale, et qui me servent toujours le même laïus. Evidemment, je ne décroche pas à chaque fois, c'est facile d'exclure les numéros commençant par 03, 04 ou 05; mais parfois, je suis curieuse ou bonne poire, et je réponds.
Une voix anonyme me dit qu'elle est partenaire de mon fournisseur d'électricité et me propose de me faire profiter d'une prime pour faire installer des panneaux solaires. "Vous avez cinq minutes pour que nous puissions vérifier ensemble?" Là, en général, je réponds que je suis ne suis pas propriétaire, et la voix prend un temps de réflexion et dit "d'accord", avant de s'excuser si je n'ai pas déjà raccroché.
La première chose étrange, dans ces appels, c'est qu'aucun nom n'est cité. Ni le mien ou supposé mien (je n'ai pas réussi à trouver comment mettre la ligne téléphonique à mon nom, mon numéro figure toujours dans l'annuaire en tant que celui du père de mes enfants), ni celui de la firme qui m'appelle, ni celui de la conseillère qui me parle.
Mais ce qui m'a mis la puce à l'oreille, c'est le "d'accord", réponse systématique, après un petit silence, à mon assertion qui ne répond pas exactement à la question posée. "D'accord", c'est exactement ce que me dit la voix du standard automatisé de mon assureur quand je l'appelle et qu'on me demande de formuler distinctement mon besoin: "Dites par exemple: 'je souhaite assurer un véhicule' ou 'j'ai un dégât des eaux' ".
Alors, les fois suivantes, j'ai dit "je ne parle pas aux intelligences artificielles", et ça a raccroché sans essayer de se justifier. J'ai même essayé "d'accord, mais est-ce que vous êtes une vraie personne ou une intelligence artificielle?", avec un résultat identique. Cette IA n'a pas été entraînée à répondre si on la démasquait.
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(Aucun rapport, mais ça m'a amusée. Mangez des brocolis!) |
En tout cas, elle me ferait presque regretter
Moussa Fofana Patrick Dupond (il m'a téléphoné la semaine dernière, j'ai failli éclater de rire) ou
Sakina Baraka Sabrina Martin. C'est tellement plus agréable de parler à un humain qu'à un robot...
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Pour la bonne cause
(15 juillet)
Il se trouve qu'une association, pas loin de chez moi, organise chaque année un trail et des randonnées au profit d'un centre de rééducation dans le département voisin.
C'était hier, alors j'ai encore une fois payé pour marcher. Parce que je peux marcher, moi. Et parce que ce genre de manifestation permet assez souvent de découvrir des circuits inédits, qui passent par des endroits habituellement interdits.
Pour la première fois depuis que je participe à une randonnée payante, il y avait un placeur sur le parking. Ce qui est une très bonne chose, les gens ayant parfois un sens très personnel de la manière de se garer sans gêner les autres. En revanche, pas de bon ni de bracelet ou de tampon pour signaler que j'avais bien payé et droit au ravitaillement.
Au départ, je me suis dit qu'il y avait un peu des flèches dans tous les sens.
Et puis j'ai compris que les rouges sur fond blanc étaient pour les courses. Que nous allions donc croiser, à un moment donné. C'est je pense la meilleure manière de faire: les marcheur·ses voient les coureur·ses arriver en face et peuvent se ranger sur les bords du chemin. Si les personnes qui courent arrivent par derrière, elles sont moins visibles risquent de s'agacer de la lenteur des autres à leur faire place.
Le circuit passait par des endroits charmants, souvent en sous-bois. Ce qui a l'avantage d'être à l'ombre quand il fait trop chaud, et était judicieusement à l'abri des averses hier.
A un moment donné, j'ai vu ce premier panneau sur le côté:
Nous en avons croisé plusieurs autres, et surtout, des cyclistes sont arrivés d'en face pour nous signaler que les premiers coureurs seraient bientôt là. Au fur et mesure des rencontres, les marcheurs et marcheuses se poussaient, et les coureurs et coureuses disaient bonjour ou merci, voire "merci Madame" ou juste
grmpf selon leur degré de politesse et d'essoufflement. J'ai aussi croisé un ancien collègue qui m'a demandé comment j'allais.
Il y avait, chose que je n'avais jamais expérimentée non plus jusqu'ici pour une marche, un ravitaillement à mi-parcours, pour tout le monde et sur une pelouse avec une vue imprenable.
J'ai bouclé les 14 km en un peu moins de trois heures, ce qui est plutôt bien, mais j'avoue être un peu vexée de m'être fait dépasser par des personnes (un peu) plus âgées que moi.
Pour me récompenser, j'ai pris une saucisse et des frites à l'arrivée, puisqu'il était midi, et cela m'a permis de constater que décidément, les associations, ce sont toujours les mêmes qui les font tourner: il y avait, comme serveuses, deux bénévoles que je sais engagées aussi dans un autre mouvement.
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La photo du dimanche (28)
(13 juillet)
Le thème du jour est "chocolat", pourtant nous ne sommes ni à Pâques, ni à Noël.
Bon, c'est vrai que le chocolat, il n'est pas besoin d'une occasion pour en manger. Mais en ce moment, il fait quand même un peu chaud pour ça.
Comme j'aime beaucoup le chocolat, quand il est noir, je n'ai pas pu résister, malgré la température, à l'appel de ces tablettes au rayon des dates courtes:
Chocolat et thé, ça me paraît une bonne association. Le seul ennui, avec ces tablettes, c'est leur découpage en... 13 carrés, dont un énorme au centre.
Et pour plus d'informations sur la marque (bretonne), c'est par là.
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Réorientation?
(10 juillet)
Franchement, il y en a qui ne manquent pas d'air.
J'avais remarqué ces tags au pochoir près de l'entrée de mon lycée, au moment des oraux du bac. Depuis, j'ai vu la même publicité devant le lycée du bas de la côte et devant celui du P'tit Mousse. Et ce matin, en allant me présenter dans le dernier lycée public de la Préfecture, j'ai pu vérifier que le pochoir avait aussi été appliqué devant sa grille.
Je suppose qu'il en va de même devant les établissements privés.
Vous avez raté votre bac? Parcoursup ne vous a pas donné satisfaction?
Engagez-vous!
(Par quelle ironie du sort le bureau de recrutement se trouve-t-il rue Jean Jaurès?)
Libellés : école, humeur