Quand j'étais petite...

(10 août)

La légende familiale veut que mon grand-père maternel n'ait accepté de donner la main de sa fille à mon père qu'à la condition qu'il la ramènerait tous les ans voir sa famille. Aussi, à la notable exception de l'année où ma mère a été très malade, nous avons fait chaque année le voyage outre-Atlantique, jusqu'à ce que j'aie une dizaine d'années. Mon grand-père était mort, notre famille était nombreuse, nous n'avons plus fait le (coûteux) trajet qu'une fois sur deux.

Je ne me souviens pas vraiment de la première maison où nous passions ces vacances. Une vieille demeure, à n'en point douter, et dont je crois bien qu'elle était chauffée par le sol (mais pas en été, bien sûr). Plus tard, mes grands-parents ont résidé à Trois-Pistoles, et je connais encore par coeur leur adresse et leur numéro de téléphone.

L'occasion de repasser par là s'est présentée cette année, puisqu'un traversier relie la ville de mon enfance à la Côte Nord (du fleuve, bien sûr - quel fleuve? Mais enfin, il n'y en a qu'un, le Saint-Laurent!) où j'avais l'intention de me rendre. La traverse présente en outre la possibilité de croiser des baleines. J'ai eu énormément de chance, parce que j'ai attendu d'avoir l'option internatioanle sur ma carte bancaire pour réserver le passage, et que, le matin où je me suis enfin connectée, le site indiquait qu'il ne restait que quelques places, et qu'il fallait téléphoner. Qu'à cela ne tienne, j'étais réveillée bien avant les Québécois, et j'ai appelé peu après l'ouverture des bureaux pour prendre la dernière place de la traversée qui m'intéressait.

La veille au soir, et sous la pluie, nous sommes arrivés à l'auberge où j'avais réservé pour la nuit. Une vieille maison, plus ancienne peut-être que celle que j'ai explorée à quatre pattes.

Les gérants sont en train de la rénover, j'espère qu'ils garderont ce charmant escaler en bois et les parquets qui craquent un peu.

Ce qui nous a fait rire, c'est quand, le soir, le P'tit Mousse a remarqué que nous avions dans la chambre un placard comme dans Monstres et Compagnie, et que, l'un des deux grands ayant plaisanté sur la possibilité qu'un monstre en sorte au milieu de la nuit pour nous faire hurler (comme cela se produit dans le film), le petit dernier est allé ouvrir le placard, pour voir...

Nous avons aussi profité d'une éclaircie pour aller faire un petit tour dans la ville, où j'ai reconnu les rues Rioux, Pelletier, et Vézina, dont j'ai appris le lendemain en visitant l'église avec un audio-guide qu'elles devaient leurs noms à d'anciens curés de la paroisse.

(Depuis le quai d'embarquement, on voit encore la silhouette typique de l'église.)

La ville m'a paru bien petite, mais c'est seulement moi qui ai grandi.

Le lendemain, nous avons donc fait la queue pour embarquer sur le traversier. Il faisait nettement meilleur que la veille, et nous avons pu rester sur le pont pour guetter les mammifères marins. C'est un monsieur qui a vu le premier le seul bélouga de la traversée.

Mais la rencontre la plus surprenante de cette journée fut sans aucun doute, de l'autre côté du fleuve, celle d'un de mes collègues (dont la femme enseigne par ailleurs au collège fréquenté par les enfants: elle a reconnu le P'tit Mousse). Le monde est si petit (et pourtant, je ne suis pas si grande que ça)...


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5 Commentaires:

At 3:04 PM, Blogger Mme Chapeau a bien voulu donner son avis...

La probabilité de rencontrer un de vos collègues aussi loin de votre lieu de travail était très faible, celle que vos enfants rencontrent un prof connu l'était tout autant...
Alors, j'espère que vous avez tous fêté dignement ce double événement à probabilité quasi nulle.

 
At 10:44 PM, Blogger Bleck a bien voulu donner son avis...

Ah, ça le coup de la rencontre inopinée où qu'elle soit, ça j'aime !!

Bleck

 
At 2:52 PM, Anonymous Dr. CaSo a bien voulu donner son avis...

Chouettes moments :) J'adorerais aller me balader dans tous ces coins, ça a l'air superbe! Est-ce que tes enfants ont aimé?

Quant à la rencontre improbable, ça me rappelle celle que j'ai faite le soir de mon arrivée en Suisse, quand je suis tombée sur la fille d'un de mes anciens camarades de classe! Le monde est effectivement petit! (Et nous pas grandes, haha!)

 
At 6:48 PM, Blogger Bismarck a bien voulu donner son avis...

Dr CaSo, toi, tu étais à un endroit pas loin de celui où vous aviez grandi... Mais faire des milliers de kilomètres pour tomber sur quelqu'un qui habite à une vingtaine de kilomètres de chez soi...
Non, Mme Chapeau, nous n'avons pas célébré ce hasard, ou cette rencontre inopinée, comme dit Bleck.

 
At 11:49 AM, Anonymous Béatrice a bien voulu donner son avis...

Le monde est grand et petit à la fois !!
Beau WEnd ;-)

 

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