30 ans après
(2 août)
Le prétexte pour dépenser deux mois de salaire en allant au Canada, c'était une réunion de famille. Un mien cousin (j'en ai une trentaine) avait décidé de réunir ce qui restait de notre génération, avec éventuellement les survivants de la précédente (il sont encore 8 ou 9, avec mon père, sur les 20 du départ) et ceux de nos enfants qui voudraient bien venir. Il tablait sur une trentaine de présents. Nous fûmes plus de 60.
En dehors de ma soeur qui vit du côté de Montréal, je n'avais pas revu ces gens depuis au moins 30 ans. Et pourtant, nous nous sommes reconnus. C'est-à-dire que tout le monde m'a reconnue, et que j'ai quand même eu un peu de mal avec certains de mes cousins plus âgés, parce que je n'ai pas dû les voir depuis 40 ans. Ils avaient déjà quitté le domicile parental quand nous rendions visite à la famille, l'été. Ma soeur et moi étions celles qui connaissions le plus de monde, parce que, quand nous venions au Canada, nous faisions la tournée des différents frères et soeurs de ma mère. Et ça faisait des kilomètres!
(On est allé par là, mais cette vue, dans la réalité, n'existe pas. Cette anse est à moins de 20km de Rimouski.) |
Ce qui est amusant, c'est de constater qu'en vieillissant, la ressemblance avec un parent devient plus frappante. Tel cousin ressemble vraiment à son père. Tel autre, non seulement est le portrait craché du père qui avait son âge la dernière fois que je l'ai vu, mais a aussi son humour et sa façon de bouger. Quant à moi, on m'a dit à deux embrassades d'intervalle que je ressemblais carrément à ma mère, et que je ne pouvais pas nier être la fille de mon père.
Je ne sais pas si mes enfants ce sont amusés. Heureusement qu'ils connaissaient au moins leurs cousins de Montréal. Ils ont parfois eu un peu de mal à comprendre tout le monde, aussi. (Ah bon, les Acadiens ont un accent plus prononcé?) Mais j'ai vraiment apprécié ces deux jours, et je suis ravie qu'un de mes cousins ait trouvé la fête si belle qu'il a décidé d'organiser la suivante.
(Le Saint-Laurent, à Rimouski et à marée haute - amateurs de zeugmes bonjour.) |
(Les cases de BD sont tirées de Les petites victoires, d'Yvon Roy, qui raconte comment un père a réussi à communiquer avec son fils autiste et à le sortir de sa bulle.)
6 Commentaires:
La dernière fois que j'avais vu mon cousin Ferdinand, j'avais aussi trouvé qu'il était le portrait craché de son père et j'avais trouvé ça assez troublant.
Le Saint-Laurent, à Rimouski et à marée haute est très impressionnant. Est-il beaucoup moins large à marée basse?
Merci pour le zeugne, instructif et mis en évidence.
Non, Madame Chapeau, le Saint-Laurent n'est pas vraiment moins large à marée basse (quelques centaines de mètres, sur deux ou trois dizaines de kilomètres, ça ne compte pas). C'est à Rimouski que les pilotes laissaient les navires partir seuls vers la haute mer, ou récupéraient les transatlantiques pour les mener à bon port à Montréal.
Ravi que tu aies pu vivre ces moments précieux.
(j'aimerais savoir quels sont tes liens avec le Canada ou le Québec, merci par avance pour une réponse)
Bleck
Bleck, ma maman était née à Montréal, elle avait 9 frères et sœurs au Québec et au nouveau Brunswick. Quand j'étais petite, nous y allions tous les étés. Une de mes sœurs s'est installée du côté de Montréal il y a une douzaine d'années. Mes enfants ont donc, comme moi, des cousins canadiens.
Merci pour ces précisions, copine.
Bleck
Le Saint-Laurent est très beau.
Un de mes neveu (le N°2 de MySister) est installé à Montréal ... peut être qu'un jour on aura des sous pour aller les voir ;-)
Belle journée !
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