21 ans de vie commune

 (29 juin 2022)

Flourig était tellement vieille que les premières photos d'elle sont argentiques.

Elle a vécu dans deux maisons et trois appartements, sans compter les maisons dans lesquelles nous la laissions en vacances, au début, ni les appartements où nous l'avons emmenée avec nous pour des séjours d'une à six semaines.

Elle a connu un lapin et deux plus ou moins copines chattes.

Elle avait pris l'habitude de faire la sieste avec moi, quand je me suis cassé la jambe, il y a 20 ans, et elle s'enfuyait en catastrophe dès qu'elle entendait arriver la voiture de l'infirmière.

(Flourig à gauche, Makhno à droite)

Elle avait bien voulu que Makhno, chatton à peine sevré, essaye de la téter. Elle lui avait appris à sauter, même si la plus jeune n'a jamais aussi bien réussi que son modèle.

Jeune, Flourig était imbattable pour grimper (pas seulement aux arbres), et avait développé une technique de descente à reculons. Elle n'avait pas son pareil pour détecter le beurre dans les gâteaux ou les pâtisseries. Elle appréciait les fonds de boîtes de thon ou de sardines et le jus des conserves de petits pois.

En arrivant dans sa première maison à la campagne, à huit ans passés, elle avait découvert les joies de la chasse au mulot. Mais elle n'a jamais vraiment pu se faire à la chatière, préférant qu'on lui ouvre la porte ou la baie vitrée.

Flourig n'a pas vraiment aimé voir débarquer Granit dans sa vie. La petite prenait trop de place, elles n'ont jamais réussi à s'accorder pour se partager l'espace autour de moi à l'heure de la sieste. Tant que Granit a été là, Flourig a hésité à réclamer (des croquettes, un câlin), de peur de voir l'autre arriver et l'attaquer pour avoir sa part.

Après son cinquième et dernier déménagement, le vieux chat (elle avait déjà 20ans) s'est habitué à cette nouvelle maison pleine d'escaliers. Elle a même trouvé un certain plaisir à pouvoir de nouveau sortir dans le jardin, où le sol en ciment ou les pas japonais offraient une stabilité bienvenue à ses vieilles pattes. Un ou deux cartons près du lit lui permettaient de s'y installer pour de longues siestes au soleil, quand il ne faisait pas assez chaud dans le grenier.

Flourig me réveillait le matin dès l'aube, jusqu'à la semaine dernière.

Vendredi et samedi, elle a très peu mangé. Et dimanche, j'ai cru l'entendre tomber. Quand je suis montée, elle était en train de tourner en rond entre les chambres des enfants. Elle semblait perdue. Je l'ai descendue au rez de chaussée. Elle en a profité pour glisser jusqu'à la véranda. Et elle a passé presque 4 heures à y errer, se couchant finalement dans un coin pour se reposer, épuisée.


Lundi matin, je l'ai entendue grogner; elle était mal installée. Et puis elle s'est remise à errer, passant à côté de moi sans me percevoir. Elle voyait, puisqu'elle évitait les obstacles; mais un pied de chaise ou ma jambe, c'était du pareil au même.

Elle est remontée vers la cuisine et a réussi, en cherchant un coin où se cacher, à se coincer la tête entre le tuyau du radiateur et le mur. Je l'ai mise à l'abri dans sa boîte de transport, et comme le cabinet était enfin ouvert, j'ai appelé le vétérinaire.

Sur la table d'examen, elle ne tenait plus debout.

On aurait pu, peut-être, faire des analyses et chercher un traitement. Mais je crois que Flourig était lasse de sa longue vie.
Le vétérinaire était d'accord, elle l'a endormie définitivement.




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Fiasco

 (26 juin)

Hier, j'ai voulu donner mon sang.

Quand la date a été annoncée, je n'étais pas trop sûre, parce qu'il pouvait y avoir une répétition de danse. Et puis j'ai reçu un rappel de l'EFS, inscrivez-vous, qu'ils disaient (parce que, depuis le Covid, on donne sur rendez-vous), les réserves sont basses, vous pouvez sauver des vies. En plus, comme il n'y a rien, dans mon sang, ni A, ni B, ni Rhésus, je peux sauver la vie de n'importe qui. C'est mon super-pouvoir à moi. Donc, une fois l'hypothèse d'une répétition écartée, et compte tenu du fait qu'on est (théoriquement) en été, je me suis inscrite.

(Oui, la saison joue un rôle, dans cette histoire, attendez un peu.)

Je me suis donc rendue au lieu du prélèvement. J'ai rempli le questionnaire, tout va bien merci, en revanche vous pouvez revoir mon poids à la baisse, comment se fait-il que vous ayez encore 62kg, même en septembre (date de mon dernier don) je devais déjà perser moins que ça, et si vous avez ma nouvelle adresse, pourquoi pas un poids plus près de la réalité?

C'est au moment de m'asseoir sur le fauteuil de prélèvement que les choses ont commencé à se gâter. Non pas parce que l'ancienne professeur de danse du P'tit Mousse était sur le fauteuil d'à côté, en train de discuter acec une infirmière qui pourrait s'inscrire à un cours l'an prochain (le lundi soir, donc, il y a des adultes, je prends note), mais parce que je n'étais pas sûre du bras qu'on pouvait piquer. Les infirmières regardent souvent des deux côtés avant de choisir le pli du coude où les veines leur semblent les plus sympatiques.


L'infirmière a donc commencé par regarder le bras gauche. Peu convaincue, elle a jeté un oeil du côté droit. C'était, à son avis, encore pire. Elle avait les doigts froids, et moi-même, je n'avais pas très chaud. J'ai été priée de garder le bras gauche sous ma veste le temps qu'elle prépare son matériel. Elle a piqué. Et la veine s'est fait la malle. Elle l'a cherchée, rien à faire. La collègue qui pourrait danser l'an prochain est venue en renfort pour retrouver le filon perdu. En vain.

Alors je leur ai donné l'autorisation de chercher de l'autre côté. Comme j'avais gardé la veste sur moi, le bras était plus chaud, et les veines un peu mieux dilatées. La première a piqué. La veine s'est enfuie. La seconde est venue tenter sa chance, et elle a touché le canal magique. Sauf que ça a commencé à gonfler, paraît-il. Et c'est le signe que le sang s'écoule de la veine, certes, mais pas dans le cathéter.

Fin de l'expérience, on remballe. L'infirmière m'a expliqué l'évolution vraisemblable de l'hématome, et rempli la feuille pour coder l'échec. Mes veines sont de niveau 5, c'était déjà indiqué. Apparemment, ce sont les plus difficiles. Ca ne m'étonne pas: en plus d'être fines, elles sont fuyantes. Le genre de truc à ne pas montrer à une élève infirmière.

Moralité: la prochaine fois que je prends rendez-vous pour un don du sang, je regarde la météo. Et s'il fait moins de 19°, je m'abstiens.

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Tant va la cruche à l'eau...

 (23 juin 2022)

Il y a bien longtemps que je ne m'étais pas autorisée à faire les soldes. Bon, on va dire un an et demi, d'accord.

Mais là, j'avais besoin d'un soutif noir pour aller sous mon costume de cancan. J'en avais vraiment besoin: je n'en ai plus de cette couleur, et, en eussé-je encore un, il serait été trop grand. Or il est indispensable d'avoir un sous-vêtement discret mais absolument efficace pour maintenir la poitrine, quand on passe son temps à sautiller et à lever la jambe.

Donc, hier, je me suis lancée dans une séance de magasinage, comme on dit outre-Atlantique.

Et ça m'a coûté presque 200 euros.

A ce prix-là, me direz-vous, je me suis sûrement acheté une brassière en dentelle de Calais avec des armatures souples et des bretelles invisibles et / ou amovibles.

Sauf que. En fait, j'ai commencé par me rendre dans une boutique de cosmétiques. Dans laquelle j'ai trouvé un lait pour le corps qui ferait un excellent cadeau pour mon amie allemande, laquelle va franchir une dizaine au mois d'août, diantre, ça ne nous rajeunit pas.

Et puis, je n'ai rien trouvé d'intéressant pour mes enfants chez Petit Batal (c'est normal, ils commencent à être un peu grands), avant de dénicher ce qu'il me fallait chez Eh Tam. J'ai essayé deux modèles, en prenant bien soin de sautiller dans la cabine pour vérifier le maintien, et j'ai pris le plus cher. Il n'était même pas soldé.

Après quoi, je n'ai pu résister au marchand de thé (mon amie allemande aime ça aussi, quel bon prétexte). J'ai même ouvert un compte fidélité, en anticipant un peu et en redonnant, pour la première fois depuis plus de 20 ans, mon nom de jeune fille. Et comme c'était l'heure du goûter, je suis passée pratiquement en face, pour acheter de la pâte à tartiner sans OGM ni huile de palme (il paraît qu'il ne faut pas trop en mettre sur les tartines, pour bien en apprécier le goût; je dirai ça à mes enfants, et j'ajouterai que vu le prix, le pot a intérêt à durer longtemps) et des chocogrenouilles pour mes amateurs de Harry Potter.

Un petit tour dans le magasin de produits cosmétiques locaux (la pierre ponce aussi?) et un détour chez le Roi Enchanteur (histoire de trouver de quoi rafistoler un tuyau de VMC), où le lecteur de carte bleue m'a refusé le paiement sans contact (aurais-je dépassé le plafond? mais d'où ce fait-ce?), et j'étais de retour chez moi, le compte en banque allégé mais la conscience pas tout à fait.


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Un truc presque inquiétant

 (20 juin)

En allant inscrire Numérobis sur le site ad hoc pour qu'il puisse aller au lycée en car l'an prochain, je suis tombée sur cette photo:

Je pense que cette jeune fille n'existe pas. C'est un ordinateur, une intelligence artificielle, qui a créé cette photo pour la QUB. A tout le moins, le portrait a été retouché. En tout cas, il y a quelque chose de pas naturel qui me met mal à l'aise.

Et à part ça, cher.e.s lecteurs et lectrices, je me propose de poursuivre pendant les deux mois d'été cette série de "trucs", tous les mardis par exemple, mais je risque fort d'être à court d'idées, alors j'attends que vous me laissiez, en commentaire, un thème de "truc qui..." à traiter.


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Un truc utile, tout compte fait

 (18 juin - Le Pirate a 19 ans, est-ce possible? Et Granit a disparu il ya un an...)

Lorsque nous avons acheté ce qui allait devenir ma voiture, il y a un peu moins de deux ans, je savais déjà que je voulais quitter le père de mes enfants. Alors je me suis demandé s'il était vraiment opportun d'acquérir un nouveau modèle familial, avec 5 places plus deux escamotables dans le coffre. D'autant que le Pirate s'apprêtait à partir vivre sa vie à la sous-préfecture...

Ce grand véhicule trouve aujourd'hui (enfin!) une utilité. Je sers de taxi aux filles de la danse, pour une répétition plus près de la mer. Ca ennuie les autres parents de faire ces 25km (50 aller-retour, voire 100 s'ils rentrent chez eux entre temps); ce que je peux tout à fait comprendre. J'ai déjà fait le trajet avec 4 filles dans ma voiture, deux autres voyageant autrement.

Hier soir, je suis sortie du cours de danse avec l'idée d'emmener deux de mes camarades, et puis la maman d'une troisième (qui devait en emmener une quatrième) m'a rattrapée pour me demander, si finalement, je ne pourrais pas les emmener aussi, ce que j'ai accepté. Et une cinquième fille est venue se greffer sur cette troupe. J'ai donc déplié un des sièges du coffre (et j'ai retrouvé dessus des aiguilles de sapin de Noël).

Il reste une place, mais il vaut mieux ne pas avoir de trop longues jambes...

(Aucun rapport, sauf que cette température a été relevée après le cours de danse, hier soir - oui, chez nous, il fait encore jour à 22h 10.)


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Un truc qui fait bâiller

 (16 juin)

Cet après-midi, je ne suis pas de surveillance pour le français.

Mais j'ai surveillé la philosophie hier matin, et ça m'a suffit. Si les candidats sont concentrés sur leur copie et ne voient pas le temps passer, le personnel chargé de s'assurer qu'ils ne trichent pas s'ennuie d'autant plus qu'il n'a (théoriquement) le droit de rien faire, en dehors d'une "surveillance active".

7h 38: j'arrive au lycée, j'entre dans le bâtiment et je trouve qu'il fait chaud. Zut, j'ai oublié ma gourde à la maison!

7h 50: je suis dans la salle qu'on m'a attribuée, et je fais rentrer les élèves bien que ma collègue ne soit toujours pas là. Ils s'installent, sortent convocation, pièce d'identité et matériel de composition, et deux d'entre eux pensent à mettre leur sac au fond de la classe. Je fais éteindre les téléphones et ramasse les enveloppes dans lesquelles ils sont placés par ordre alphabétique. La collègue arrive et vérifie identités et convocations.

8h 01: les sujets sont distribués, les candidats les retournent. Il en reste un, je peux donc découvrir en même temps qu'eux les sujets de dissertation et le texte.

8h 15: je m'aperçois que nous avons omis de faire mettre les sacs au fond de la salle. C'est trop tard, on ne va pas déranger les élèves maintenant. Et certains sacs sont hors de portée, donc nous n'allons pas les déplacer nous-mêmes. De toute façon, un tour dans les allées révèle que les cartables ne contiennent que des chemises bien fermées (les ouvrir en toute discrétion serait difficile) ou... des affaires de toilette.

8h 25: le soleil commence à gêner une candidate. Elle demande si on peut fermer le rideau. Les autres n'oseront pas se manifester, mais il y a un moment où les rideaux seront tous tirés et où il faudra allumer la lumière.

8h 32 : mais qui va aux toilettes avant la fin de la première heure? Le surveillant de couloir, peut-être? En tout cas, nous sommes juste à côté et ça fait beaucoup de bruit.

8h 47: une collègue de suppléance arrive pour me proposer de prendre ma place le temps que j'aille prendre un café (à l'autre bout du bâtiment). Comme l'occasion risque de ne pas se représenter, j'en profite. Je ne bois pas de café, mais un peu d'eau fait toujours du bien. De retour dans la salle, je constate qu'il y fait décidément plus chaud que dans le couloir.

9h 01: une élève qui a bien compris que maintenant, elle avait le droit, demande à sortir. Une autre la suivra immédiatement pour les premières pauses pipi.

9h 19: passage de l'adjoint dans le couloir.

Vers 10 heures, je constate, en essayant de capter un éventuel courant d'air entre le couloir et la salle, que les premiers élèves de STMG sont déjà sortis définitivement.

10h 05: la collègue qui est dans la même salle que moi, et qui était déjà sortie cinq minutes, demande au camarade du couloir de la remplacer. Il vient s'installer avec son téléphone et restera un bon quart d'heure. Je me demande lequel des deux (Mme Sorcière ou M. Damoiseau) prend son rôle de surveillance le plus à coeur?

10h 12: je prends la première copie. Elle est aussitôt suivie d'une deuxième. Il fallait bien quelqu'un pour lancer le mouvement. J'ai lu ces copies et je doute qu'elles obtiennent une très bonne note. Il faudra que je vous parle de l'orthographe des élèves, exemples à l'appui...

10h 44: sortie de Monsieur EMC. Appelons comme ça un élève dont la mère s'est plainte sur Pronote qu'il n'avait pas de note d'EMC au troisième trimestre, alors que d'autres élèves, si. Mais Madame, il n'avait qu'à faire un exposé! Ah bon, il y en a à qui vous mettez leur note de première, et d'autres qui auraient dû faire un exposé, mais c'est pas juste. Mais Madame, si tu es au courant de mon petit tripatouillage pour le troisième trimestre, tu devrais savoir aussi que ton fils adoré chéri n'a pas eu de note en première, et je n'allais quand même pas en inventer une. Va donc te plaindre au collègue de l'an dernier! (Et au passage, si ton fiston avait été un élève sérieux et intéressé par toutes les matières, il aurait fait un exposé, il n'aurait pas passé la dernière heure d'EMC à jouer sur son portable, et il serait resté un peu plus longtemps à son épreuve de philo, tu ne crois pas?)

11h 01: il reste une heure d'épreuve, mais la moitié des candidats sont déjà sortis. Le reste va progressivement quitter la salle (et éventuellement y revenir pour chercher le téléphone oublié), le dernier élève terminant pile-poil à 12h 01.

12h 03: la salle est vide.

(Authentique salle de la fin des années 60. Les rideaux pourraient bien être d'époque, comme l'affiche bien jaunie portant les consignes en cas d'incendie. Mais les tables, les chaises et le tableau - interctif - sont presque neufs.)
Il ne reste plus qu'à rapporter les précieuses copies au secrétariat, où l'adjoint va les recompter et vérifer que les pages sont numérotées correctement, avec un zéro dans la première case (Il faut écrire 01/ 04, sinon, la machine, elle ne comprend pas).


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Un truc qui sent bon

 (14 juin)

Le P'tit Mousse a découvert que les toutes petites fraises qui envahissent poussent dans le jardin sont comestibles. Et elles sont bonnes! Mais trop petites pour qu'on en fasse quoi que ce soit, en dehors de les déguster immédiatement, quand elles sont encore un peu tièdes du soleil qui les fait mûrir.

Pour la confiture, il faut acheter les fraises au marché.

Et les mélanger avec de la rhubarben parce que je n'ai jamais réussi à faire une confiture de fraises qui se garde.

Hmmm, ça sent presque aussi bon que la confiture de "petites fraises" de ma grand-mère!


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Un truc qui fâche

 (12 juin)

Un dimanche sur deux, je ne prends pas la voiture. Je ne l'utilise ce jour-là que pour ramener les enfants chez leur père. Mais pour aller à la boulangerie chercher des gâteaux pour le repas dominical, je marche (entre trois quarts d'heure et une heure suivant l'itinéraire choisi).

Le lundi, j'arrive aussi à me passer de véhicule automobile, puisque je n'ai pas cours. Je descends à la piscine à pied, même sous le crachin, et je remonte de même.

Du mardi au vendredi, il faut bien que j'utilise la voiture pour aller au lycée. Et j'avais cru, début mai, que ce plein était une sorte de record:

(Oui, j'ai un réservoir de 55 litres)

Depuis, le prix de l'essence a baissé un peu, et ensuite il s'est mis à remonter, inexorablement. C'est devenu une habitude, à chaque fois que je passe devant une station, je regarde les prix affichés. Tous les carburants dépassent désormais 2 euros le litre. Et j'ai constaté vendredi des variations pouvant atteindre 10 centimes par litre de gasoil. Soit 5,50 euros pour un plein, donc, en ce qui me concerne.

J'ai fait le plein pour 116 euros. Record battu. Heureusement que je fais beaucoup de kilomètres avec un plein. Celui du mois dernier m'avait permis de faire plus de 1000 bornes:

Et je ne fais plus qu'un plein par mois, on dirait. Il semblerait que j'économise du carburant, depuis que je vis au bourg. Plus besoin de prendre la voiture pour aller à la médiathèque le samedi matin, je peux même y aller le mercredi aussi sans dépenser une goutte d'essence. Je vais à mon cours de danse à pied, et j'ai déjà évoqué ma promenade boulangère du dimanche. En gros, je dois faire 200km de moins chaque mois, avec ma voiture, par rapport à l'an dernier. Probablement beaucoup plus, parce que j'allais au lycée 5 jours par semaine, et que je faisais le plein au moins toutes les trois semaines.

D'un point de vue économique (et écologique), ce déménagement est un succès.


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Le retour de la randonnée

 (9 juin)

La fin de l'année étant ce qu'elle est (c'est à dire allégée en matière de contenu d'enseignements et de copies), j'ai un peu de temps pour aller me promener.

Il y a quelques semaines, le temps était favorable, et j'en ai profité pour suivre enfin le circuit dont le départ se situe vraiment tout près du lycée. Je savais que cette randonnée existait, parce que j'en emprunte régulièrement un petit bout quand je vais au centre-ville à pied, et que j'avais repéré le marquage. 

Le tracé de cette promenade est quelque peu alambiqué, puisqu'on passe parfois très près d'un endroit auquel on est déjà passé, mais je me demande si ce n'est pas le propre des circuits (partiellement) urbains que de faire des tours et des détours. Celui du bourg où j'habite (et qui est beaucoup plus court) présente la même particularité. Néanmoins celui de la Préfecture est très bien balisé, et je n'ai pas eu besoin une seule fois de consulter mon guide.

Le départ se fait sur un parking de centre commercial, mais plonge rapidement dans un petit bois pour aller longer ensuite un ruisseau au bord duquel beaucoup de jardins ont un emplacement aménagé avec un lavoir indivuduel. Comme c'était en zone urbaine, le sentier était assez fréquenté et je n'ai pas osé sortir mon appareil photo, mais je referai peut-être cette partie du parcours. Elle revient, le long de HLM, au parking de départ avant de traverser une voie très fréquentée via une passerelle.

De l'autre côté, il faut dépasser les barres d'immeubles pour arriver enfin à un peu de verdure.

L'ombre de ce chemin creux était fort bienvenue. Pourtant, il n'y avait personne, alors que des joggueurs semblent circuler le long des champs qui précèdent. Je ne me suis pas trop attardée non plus, à dire vrai, car j'ai vu un écriteau "attention abeilles", et ma dernière expérience avec ces animaux n'est pas des plus positives.

Au bout du chemin, des vaches dans un champ orné d'iris des marais.



Car, il n'en faut pas douter, si la ville est toute proche, nous sommes déjà en zone agricole.



La préfecture a pris soin, ici comme au centre-ville, de faire poser des panneaux bilingues. Celui-ci ne peut s'adresser quaux piétons qui débouchent d'un chemin non carossable. Et aux cyclistes, aussi.

Le circuit se poursuit à travers la campagne, et passe notamment par un charmant petit hameau dans lequel il y eut autrefois un moulin.

Puis on revient en ville, en traversant la route que je prends tous les matins pour aller travailler. Le circuit fait alors encore quelques détours, en descendant puis en montant, à travers un bois, puis un deuxième (celui qui jouxte le lycée) pour revenir à son point de départ.


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Parlons reconquête

 (6 juin)

Lecteur fan d'un Z qui n'est pas celui de Zorro, passe ton chemin. Ce dont il sera quetion ici ce jour, c'est de la (fameuse) reconquête du mois de juin tant mise en avant par les ministres de l'Education Nationale, et en particulier celui qui vient de se faire mousser à Montargis, et qui estimait que sa réforme aurait pour conséquence évidente cette prétendue reconquête.

Or donc, nous avons à peine entamé le mois de juin, et je peux l'affirmer haut et fort, je ne reverrai certains de mes élèves qu'une petite heure avant qu'ils partent en vacances. S'ils viennent. Car bien sûr, certains ont déjà anticipé sur la fin des cours.

La réforme, telle que prévue à l'origine (je rappelle qu'elle n'a jamais été appliquée telle quelle, et qu'elle a subi chaque année une mise à jour et / ou des ajustements, le dernier en date étant la réintroduction - facultative en 2022, obligatoire en 2023 - des maths dans le tronc commun de première), envisageait des épreuves au mois de mars de terminale. Chaque prof de terminale sait pertinemment qu'une fois les conseils de classe du deuxième trimestre passé, les élèves ne travaillent plus que pour préparer l'examen. Les notes qui comptent pour Parcoursup sont celles des premier et deuxième trimestres, donc l'orientation est déjà jouée. Si on supprime l'épreuve en fin d'année, et étant donné le peu de poids d'un seul trimestre dans le contrôle continu, quel est l'intérêt de travailler? Certes, il serait resté le (fameux) grand oral. Mais dans les autres matières, les langues ou l'histoire-géo, par exemple? Rares sont les jeunes qui continuent à faire des efforts pour le seul plaisir d'apprendre... Les collègues de philosophie disent que, même dans leur matière, pour laquelle l'examen terminal subsiste, les élèves ne veulent plus rien faire.

De ce point de vue, le report des épreuves en mai aurait pu être une bonne chose. Les élèves ont dû continuer à travailler au mois d'avril. Certes. Mais la suite est une catastrophe, et pas seulement pour les terminales. La semaine d'examen (mi-mai) a constitué une coupure pour toutes les classes. Et au retour, une partie des professeurs étaient absents pour pouvoir corriger (ah oui, c'est vrai, c'est difficile de corriger des copies et de faire cours en même temps, Monsieur B. n'y avait pas pensé...), ce qui a occasionné quelques soucis d'emploi du temps ("Madame, on n'a pas cours de 12h à 16h 30, il faut vraiment qu'on vienne en allemand en dernière heure?"). La démobilisation touche donc aussi les élèves de seconde et de première.

Croire que la situation s'améliore une fois les copies de bac corrigées est un leurre, car, dès la fin mai commencent les épreuves orales: les épreuves de spécialité en langue, de DNL (discipline non linguistique, pour ceux qui font des maths en espagnol ou de la physique en anglais, en section européenne) et les oraux pour les candidats libres qui n'ont pas de note de contrôle continu. C'est ainsi que je me suis retrouvée à ne pouvoir faire cours un après-midi, puisque je devais interroger une poignée de candidats.

Petite parenthèse sur le logiciel de notation, et qui porte le nom d'une île volcanique. Pour saisir les notes et appréciations, il faut d'abord préciser sur quel sujet le candidat a été interrogé. Et là, stupeur, la cinquantaine de sujets possibles n'est pas ordonnée dans le menu déroulant.

J'ai demandé au Pirate, qui se spécialise en informatique: c'est un problème d'import de bases de données. Dans la base initiale, les sujets sont probablement rangés dans un ordre qui ne correspond pas à leurs numéros (style ordre alphabétique ou par axe du programme), et la base a été importée sans possibilité de modification. Si bien qu'il est plus rapide de taper directement tout le numéro du sujet que de le chercher dans le *** de menu. L'autre truc, et qui a déjà posé des soucis l'an dernier, mais manifestement personne n'a songé à y porter remède, c'est que ni moi ni l'adjoint qui est venu voir n'avons trouvé comment rentrer l'absence d'un candidat. Pourtant, il est de notoriété publique qu'une partie des candidats libres ne se présente pas à l'examen. Mais le logiciel ne prévoit pas ce cas. Il prevoit une "copie" pour tout le monde, et il est seulement possible de lui attribuer une note (à l'écrit, je suppose qu'il n'y a pas de copie et que l'absence est notée au moment de la constitution des lots).

Comme moi, mais à des dates parfois différentes, des collègues ont été convoqués pour des oraux et n'ont donc pas assuré une partie de leurs cours, contribuant à l'aspect gruyère des emplois du temps. Or un élève ne vient pas au lycée pour travailler en pointillés. Il travaille, ou il se démobilise. Je vous laisse deviner quelle solution a été généralement choisie. En réalité, ce n'est même pas le mois de juin, mais déjà le mois de mai qu'il aurait fallu reconquérir (et encore, cette année, le 1er et le 8 étaient des dimanches!).

 Nous en sommes donc à meubler les dernières heures prévues à l'emploi du temps. J'ai moins avancé dans les programmes que l'an dernier (qui pourtant avait connu des périodes de demie-jauge) et comme je ne vais pas traiter un axe en deux heures, j'ai choisi des films qui pouvaient être considérés comme abordant le sujet. Comme ça, tout le monde est content: je n'ai pas à me battre avec des élèves qui ne veulent plus rien faire, et ils entendent quand même un peu d'allemand, puisque chaque classe voit son film en VO (sous- titrée, bien sûr!).


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Faut pas gâcher

 (2 juin 2022)

Ce qui est un peu agaçant quand on mange du chou-fleur, c'est que, justement, on ne mange pas tout. Le plus souvent, on ne consomme que les fleurettes.


Et du coup, une fois le chou-fleur "paré", il y a pratiquement autant d'épluchures que de fleurettes.

Que faire de tout ceci?

On peut, certes, consommer une partie de la tige (ou du coeur, appelez ça comme vous voulez), crue, en salade.

J'ai choisi d'essayer plutôt de manger la tige et les feuilles en soupe. Et j'ai donc consciencieusement tout émincé (ou coupé en petits morceaux, comme on dit en français courant).

Ceci fait, hop, à la casserole avec un peu d'eau. Pas trop, juste de quoi recouvrir les restes du légume.

Ne me demandez pas combien de temps la mixture est restée sur le feu, à petits bouillons. Je n'ai pas mesuré. J'ai juste vérifié que les morceaux étaient bien tendres.

Car évidemment, l'étape suivante, c'est le mixage.



A la force du poignet, en ce qui me concerne (la soupe, c'est bon pour la ligne, et en plus, c'est du sport!).

Il reste des petits grumeaux, mais ce n'est pas bien grave. Mon chou-fleur m'a donné deux bols de soupe.

Je ne vous cache pas que le premier était un peu fade, bien que j'y aie rajouté du sel et du poivre.

J'ai amélioré le second en le faisant réchauffer avec une grosse cuiller de fromage aux herbes, si vous voyez ce que je veux dire.

Je pense qu'en mettant du bouillon à la place de l'eau de cuisson des épluchures, on obtiendrait aussi un goût plus intéressant.

Toutefois, ce n'est pas l'option que j'ai choisie pour ma deuxième tentative. Cette fois, j'ai commencé par faire revenir un demi oignon qui s'ennuyait dans de l'huile, avant de mettre les morceaux de chou-fleur (je crois qu'il y avait aussi du brocoli), j'ai ajouté des cosses de petits pois et, en fin de cuisson, une poignée d'orties.


 Les cosses de petits pois, c'est embêtant, ça résiste au moulin à légumes, d'autant que je ne les avais pas suffisamment débarrassées de leurs fils. J'ai donc dû sortir le mixeur électrique, et repasser le tout au moulin à légumes parce qu'il restait encore des morceaux, comme si mes pois bios avaient eu une cosse en plastique (quelqu'un a pensé à tester le potentiel de ce matériau?).

Cette soupe là était bien meilleure que la première.

Et, de toute façon, c'est une bonne manière de consommer les tiges de chou-fleur et de brocoli.


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