La dernière fois que j'ai voulu donner mon sang, j'ai été refoulée à cause d'un taux d'hémoglobine trop faible. Une infirmière a quand même fait une prise de sang pour analyse, et j'ai reçu les résultats une grosse semaine plus tard. On me signifiait mon éviction pour 6 mois, et on me conseillait vivement de montrer cette analyse à mon médecin traitant. Ce que je fis environ deux semaines plus tard. Bien sûr, j'ai eu droit à des analyses complémentaires, qui ont confirmé la faible teneur en hémoglobine de mon sang, et un taux de ferritine en deçà de ce qui peut être considéré comme la limite inférieure. La technicienne qui avait prélevé l'échantillon m'avait demandé si j'étais sous anti-coagulants: elle avait dû voir à l'oeil nu que j'ai du sang de navet. Toutes les autres valeurs se situaient dans la fourchette inférieure des valeurs de référence, ce qui indiquait une anémie par manque de fer. Me voici donc supplémentée pour trois mois.
J'aime bien les romans policiers islandais. En particulier ceux d'Arnaldur Indridason.
Alors, à la médiathèque, j'avais cherché à IND pour en trouver de nouveaux. En vain. Il n'y avait manifestement que Le Livre du Roi, qui n'appartient pas à la série du commissaire Erlendur.
Et puis, un jour, par hasard, je suis tombée sur ce livre-là:
Rangé à ARN. Alors qu'il était autrefois indexé comme Le Livre du Roi. J'ai interrogé la bibliothécaire, elle m'a répondu qu'en Islande (elle a hésité sur le pays), nom et prénom étaient inversés, et que donc, maintenant, à la BNF, c'était comme ça. Je lui ai gentiment expliqué qu'Indridason était bien un patronyme (le nom du père) et Arnaldur un prénom. Mais je veux bien admettre que les Islandais s'appellent par leur prénom; peut-être les annuaires téléphoniques sont-ils aussi par prénom, là-bas. Et si Arnaldur a une soeur, elle doit s'appeler Quelquechose Indridadotir, avec un patronyme qui indique qu'elle est une fille Donc si on respecte l'usage local, on peut classer les livres des auteurs islandais d'après leur prénom. Mais alors, qu'on les y classe tous, non? (En même temps, ce n'est pas la première incohérence que je remarque dans la base de données.)
Vous trouvez normal que je reçoive ce genre de message sur ma boîte académique en plein milieu des vacances, vous?
"Mesdames, messieurs,
Le ministère de l’éducation nationale, de la
jeunesse et des sports a saisi les autorités de santé compétentes
ainsi que l’ensemble des services de l’Etat concernés pour obtenir
des éléments de clarification sur la dangerosité potentielle des
masques de marque « DIM », issus du stock interministériel destiné
notamment aux agents de l’État et qui ont été distribués dans
certains services, établissements et écoles.
A titre préventif et dans l’attente de l’avis
des autorités sanitaires sur l’innocuité des produits, le
ministère a décidé d'arrêter la distribution de ces masques de
marque DIM et recommande de ne plus en faire usage.
Un réassort de masques tissus réutilisables de
marque « Corele » a été effectué de
manière à pouvoir remplacer les masques DIM avant la rentrée des
vacances d’automne et vous seront distribués à partir du 2
novembre.
Les modalités de cette distribution vous seront
communiquées par votre chef d'établissement ou directeur d'école.
Mes services restent à votre disposition pour
toute information complémentaire.
Très cordialement,
-- "
(Message du rectorat de Rennes, adressé à tous les personnels le 21 octobre; mais je n'ouvre pas ma boîte professionnelle tous les jours, pendant les congés...)
Ouf, vérification faite, au moins la moitié des masques en ma possession sont portables...
Dans mes rêves, j'habite rarement chez moi. J'entends par là que, lorsque je me souviens d'un rêve, la maison où j'habite n'est pas la mienne. Je vis oniriquement toujours dans l'appartement où j'ai grandi, ou, encore plus souvent, chez mes grands-parents. Il faut croire que c'est un point d'ancrage où je me sens bien.
La nuit dernière, j'ai un peu innové en rêvant du jardin, chez ma grand-mère. J' y découvrais avec ravissement, tout au fond, un, puis deux sureaux.
Pourquoi ces arbustes? Probablement parce qu'il y en a dans notre jardin
réel, et que, pour la première fois cette année, j'ai tenté de faire
quelque chose avec leurs baies. J'en ai pris juste un peu pour les mêler
à une gelée de mûres. Et le P'tit Mousse, méfiant de cette cuisine de
sorcière, n'avait pas voulu goûter ladite gelée, la veille. Depuis, il
en prend plus que sa tartine n'en peut supporter. On sent très peu les
baies de sureau, elles donnent juste une touche légèrement acidulée à la
gelée. Enfin, c'est mon avis de pas vraiment gastronome.
(Mûres et châtaignes pour la confiture, verveine et menthe pour les tisanes, orties aussi.)
Non, je n'ai jamais pris aucune de ces compagnies d'aviation. D'ailleurs, je ne me souviens pas avoir croisé aucun avion de l'une d'entre elles, hormis la PanAm. Et pourtant, j'ai pris l'avion souvent. Des dizaines de fois, comme dirait l'autre, et ce, dès l'âge de 9 mois.
Alors, quand Numérobis est arrivé avec ses devoirs d'anglais sur le voyage en avion et le vocabulaire des aéroports, j'étais au point. Customs, baggage claim, check-in, take-off and landing, departure gate, passenger sont des mots que j'ai entendus ou lus des centaines de fois. De même que j'ai su qu'on disait fasten your seat belt bien avant de monter dans une voiture en Angleterre. On peut dire que j'ai appris ce vocabulaire "en situation". Je ne suis même pas certaine de le maitriser aussi bien en allemand, pour le coup...
Put the mask over your mouth and nose and breathe normally, qu'elles disaient...
Oui, ça fait une semaine que je n'ai pas écrit. Mais, j'ai quelques soucis, et pas seulement avec mon ordinateur obsolète à souris aléatoire.
Quand ça ne va pas très bien, j'ai tendance à acheter des revues féminines un peu stupides. L'une d'elles étant restée sur la table, Numérobis a avisé ce matin la publicité de dernière page et s'est gaussé du slogan "une peau neuve en 7 jours". J'ai pris le magazine pour détailler les promesses de ce soin miraculeux:
- illumine le teint
- lisse les rides
- estompe les taches brunes
Debout à côté de moi, le P'tit Mousse a scruté mon visage avant de conclure:
Allez, ça fait au moins une semaine que je n'ai pas parlé du / de la Covid...
Hier soir, Numérobis a dit que sa prof d'histoire géo avait "enfin compris pourquoi les masques qu'on nous donnent ressemblent à des culottes". Il paraît qu'ils sont fabriqués par D i m. Ou par leurs usines au Viet-Nam, plus certainement.
Le masque, justement, commence à en fatiguer plus d'un. J'ai un collègue qui, sous prétexte qu'il a peu d'élèves et que les distances sont respectées, s'autorise et autorise les adolescents à le retirer. Il y en a d'autres qui tombent le masque, quel que soit leur nombre d'élèves, du moment que ces derniers sont à au moins deux mètres (souvenez-vous qu'il avait été question, avant la rentrée, d'autoriser cette pratique). Franchement, j'ai du mal à les blâmer, parce qu'avec un masque, il faut quand même forcer la voix pour se faire entendre. Sans parler de l'articulation.
Cependant, j'ai vu et ouï dire de quelques pratiques qui me semblent plus contestables. Lécher son doigt pour humecter le coin des feuilles afin de les distribuer plus facilement aux élèves, par exemple, est un truc qui ne m'a jamais semblé très propre. Se balader sans masque entre deux salles, au motif que "à cette heure-ci, il n'y a personne dans le couloir", soit, mais en profiter pour claquer la bise à une collègue qui a elle aussi le visage découvert, ce n'est pas un très bon exemple non plus pour nos élèves.
Moi? Je mets un temps fou à finir ma tasse de thé, l'alibi presque parfait pour garder le masque sur l'oreille. Et l'autre jour, j'avoue, je suis rentrée à la boulangerie le nez au vent. Voilà, je suis démasquée.
Prof d'allemand et maman d'un Pirate et d'un Numérobis majeurs et vaccinés, ainsi que d'un P'tit Mousse de 14 ans. Et n'oublions pas Monsieur Gribouille le chat!