Lectures du soir

(25 septembre)

La lecture du soir, il paraît que c'est très très important pour les petits. Pour leur faire découvrir les histoires et le goût de la lecture. Je dois avouer que, jusqu'ici, ça me barbait un peu, certains soirs. Mais depuis la rentrée, je vois les choses d'un autre oeil. L'histoire du soir, c'est un moment calme et câlin avant d'aller se coucher. Mes deux fils sont assis à côté de moi, chacun d'un côté, plus ou moins serré. Numérobis prend son pouce et son doudou, il est déjà en phase de pré-endormissement. Le Pirate écoute attentivement et regarde par-dessus mon épaule, essayant peut-être de reconnaître des mots; parfois, quand il y en a un dont je suis sûre qu'il va le lire, et que ça ne dérange pas le fil du récit, je m'arrête et je lui montre du doigt.
Car, en dehors de cette lecture-plaisir (ouah, comment je jargonne, si je veux!), il y a aussi maintenant le rituel des devoirs. Et la maîtresse a dit qu'il fallait faire la lecture au moins deux fois, donc, étude ou pas, il doit y passer. C'est un peu laborieux. Et parfois surprenant. Ainsi, sa première fiche de "combinaison": "avec un leu et un a, on peut faire la", et sa "gamme": "la lele, la lila, il ila" (du bien connu verbe "iler"), et soudain, j'entends "une" Pardon? Il répète "une". Cette fois, j'ai les yeux sur la fiche, moi je lis "la", et je dis "Non. Non, ce n'est pas idiot, ce que tu dis, mais ce n'est pas ça."
Pas idiot, lire "une" à la place de "la"? Je conçois que, du point de vue purement technique de l'apprentissage du déchiffrage, on est complètement à côté de la plaque. Et que, si j'avais été fatiguée et / ou de mauvaise humeur, j'aurais probablement traité mon fils de crétin. Ce qui n'aurait pas été très malin ni très encourageant. Mais il se trouve que j'étais de bonne composition, et que j'ai traduit ainsi son erreur: il s'agit d'une substitution sur l'axe paradigmatique (je vous avais dit que je pouvais jargonner, hein!). Il a remplacé un article défini par le même, en indéfini. Parce qu'il cherche à mettre du sens sur ce qu'il lit. Déjà. Et accessoirement, il a des catégories grammaticales ancrées dans la tête, même s'il est probablement incapable de les définir. Erreur très intéressante, donc.
A part ça, moi aussi je lis des trucs rigolos. Aujourd'hui, le cahier d'évaluation. Pas mal, en fait il sait tout faire, sauf écrire sous la dictée. La maîtresse a dicté quatre mots, et moi je lis "PAPAP" dans la première case, "VLO" dans la seconde, rien dans la troisième et "B" dans la quatrième. Ce qui ne m'étonne qu'à moitié, puisque le seul mot qu'il était capable d'écrire sans modèle en entrant en CP, en dehors des habituels papa, maman, et prénoms familiaux, c'est "école". Mais j'ai beaucoup aimé son "VLO". Il est très précoce, cet enfant, il maîtrise déjà le langage SMS!

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3 Commentaires:

At 1:47 PM, Blogger Moukmouk a bien voulu donner son avis...

des devoirs si jeune...déjà l'idée de la sélection, oui je ssais je suis un sale socio-constructiviste ( je jargonne moi-aussi).

Oui la lecture, ça peut devenir un moment super-chouette, mais il faut vraiment que l'adulte se calme, prenne le temps de ne pas vivre cela comme une tâche.

 
At 5:39 PM, Blogger Bismarck a bien voulu donner son avis...

C'est parfois si laborieux, le soir, que je pense vraiment qu'il est nécessaire qu'il s'entraîne à lire tous les jours. Au moins jusqu'à ce qu'il sache effectivement lire!

 
At 7:54 PM, Blogger Nanouk a bien voulu donner son avis...

Moi des devoirs, je trouve pas forcément ça mal, du moins quand ils sont justifiés, comme ça l'est quand on doit mémoriser un certain nombres d'informations nécessaires. D'ailleurs je me suis remise à en faire studieusement ^^'

Et oui, la lecture du soir, ça peut être un moment magique. J'en garde de très bons souvenirs en tant qu'auditrice en tout cas :D

 

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