Fausse joie

(15 septembre)
Où l'on voit aussi que les maîtresses font très attention aux enfants qu'on leur confie.

Le Pirate va à l'étude deux fois par semaine. Parce que l'étude surveillée, c'est zéro, deux ou quatre soirs par semaine. Le vendredi, il est obligé d'y aller, puisque je termine à 17 heures. L'autre jour, je l'ai choisi par élimination: pas le jeudi, pour éviter deux soirs de suite, et pas le mardi, créneau possible pour la piscine (et j'ai eu du nez, là-dessus!). Donc il va le lundi à l'étude, alors que je récupère son frère à l'heure des mamans, et que nous pouvons le regarder par la fenêtre tant qu'il joue dans la cour.
En remplissant le dossier, en fin d'année dernière, je m'étais fort amusée de la case "j'autorise mon enfant à rentrer seul à partir de ... h", que j'avais coché en rigolant, parce que, comment dire, le risque majeur du trajet école-domicile est un escalier. Dans lequel on peut fort bien se casser la jambe, certes. Mais enfin le Pirate ne risque pas de se faire renverser par un camion. Donc, je lui ai dit que le lundi, il pourrait rentrer seul. Ce qui n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd.
Lundi dernier, je suis descendue pile à l'heure à partir de laquelle les enfants peuvent quitter l'étude (six heures). La maîtresse de garde était en train de fouiller dans ses papiers pour vérifier que mon fils ne lui racontait pas de bêtises et qu'il avait bien le droit rentrer tout seul. Au cas où elle n'aurait pas fait le rapprochement avant, elle a compris au plus tard en me voyant que non, je n'étais pas une folle qui laissait mon fils de six ans se promener seul dans les rues (le carrefour à la sortie de l'école est très dangereux).
Vendredi, quand je suis arrivée, la maîtresse du Pirate, qui était de surveillance, m'a encore demandé si c'était vrai qu'il rentrait seul le lundi. Je suppose qu'elle s'étonnait de ce qu'il ait l'autorisation pour un seul jour, alors je lui ai expliqué que oui, le lundi je n'ai que deux ou trois heures de cours, donc je suis sûre d'être à la maison avant lui, mais le vendredi, je préfère qu'il attende que je rentre. Et puis nous avons causé un peu, parce que la dernière fille de la maîtresse vient d'entrer dans la même école que Numérobis.
Lundi soir, un peu avant six heures, j'entends des pas dans l'escalier. La porte s'ouvre. Numérobis s'écrie "Papa!", mais il est fort déçu. Ce n'est que son frère. Son frère qu'il voit tous les jours, alors que Papa "travaille en vacances", trop loin. Le Pirate m'a expliqué que la maîtresse l'avait certes laissé partir, mais en précisant que, s'il n'y avait personne, il ferait mieux de redescendre à l'étude. Limite, elle me l'accompagnait à la porte... Mais au moins, elle prend ses responsabilités au sérieux.

Libellés : ,