La suite de l'épisode 7 des benêts

 (14 août)

Si l'aller vers Dresde fut un peu mouvementé, le retour fut carrément abracadabrantesque.

Je devais prendre un train à 12 h 10, pour aller directement à Francfort. Une collègue française avait une réservation pour le même train, mais elle poursuivait vers Wiesbaden pour aller voir une amie. Et une troisième collègue devait prendre le train suivant, à 14 h 10, pour attraper un avion à l'aéroport de Francfort.

Comme nous avions été prié·es de vider nos chambres avant 8 h, je suis arrivée à la gare assez en avance. J'ai laissé ma valise dans un casier, je suis allée me balader, et quand je suis revenue, j'ai vu que l'ICE de midi était supprimé. J'ai envoyé un message à ma collègue, qui n'a pas tardé à arriver, et nous avons été au Reisezentrum pour modifier nos réservations pour le trajet suivant. C'était un peu embêtant pour la correspondance de la collègue, mais encore jouable.


Nous avons déjeuné, la troisième collègue est arrivée, j'ai récupéré ma valise, et nous nous sommes dirigées vers le quai où devait arriver notre train. Et là, mauvaise blague: l'ICE de 14 h 10 était annulé à son tour.
Pas le temps de râler encore une fois au Reisezentrum (au moins une demie-heure de queue), surtout pour la collègue qui avait un avion à prendre. Nous avons pris des renseignements au guichet près des quais. Le monsieur a dit: prenez le train pour Leipzig, le vôtre est tellement en retard que vous devriez pouvoir l'y rattraper. Car ces rames font des aller-retour entre Wiesbaden et Dresde. Et quand elles ont trop en retard, manifestement, elles ne vont pas jusqu'au bout pour repartir à peu près à l'heure dans l'autre sens. Il y eu une annonce au micro pour toute la gare, invitant les voyageurs pour Francfort à passer par Leipzig.

Nous sommes donc allées à Leipzig. Et à l'arrivée, nous avons fait comme beaucoup de gens: courir à la recherche du train suivant. Sauf que, si deux correspondances pour ailleurs étaient bien assurées, le train pour Francfort, lui, était déjà passé. Et nous avons donc dû attendre la navette suivante, environ deux heures plus tard. La collègue était sûre de rater son avion, elle a cherché un autre moyen de rentrer vers Lyon. (Et elle a trouvé un covoiturage pour une somme raisonnable; car la DB n'avait pas l'intention de lui rembourser son billet, vu qu'elle aurait réussi à effectuer le trajet, et la compagnie d'aviation estimait que ce n'était pas son problème si une voyageuse se présentait en retard.)



Ce que vous voyez là, c'est ce système super pratique (qui existe depuis longtemps, je l'ai connu en version papier) pour savoir si un siège est réservé. En l'occurence, j'ai pris la place vacante jusqu'à Francfort, côté couloir, tandis que ma voisine allait jusqu'à Mayence. Si elle ne s'était pas présentée, quelqu'un aurait pu prendre sa place à la fenêtre quand l'indication s'est éteinte, environ 20 minutes après le départ de Leipzig.

Nous avonc échangés des sourires complices, avec le couple d'en face, quand le contrôleur nous a souhaité la bienvenue à borde ce "gemütlichen ICE", comme si ces voitures étaient le comble du confortable. En revanche, les sourires étaient un peu jaunes, quand ce même contrôleur a répondu à ma collègue qui s'inquiétait pour sa correspondance et demandait si c'était bien normal, tous ces retards que "oui, effectivement". Tenez-vous le pour dit, les trains allemands ne sont pas à l'heure. Je suis donc arrivée à Francfort quatre heures après l'horaire prévu, et j'étais bien contente d'y avoir réservé deux nuits d'hôtel pour souffler un peu.

Car le retour vers la France a été quelque peu cocasse. D'abord, le Francfort-Paris a été détourné. Au lieu de s'arrêter à Kaiserslautern, Sarrebrück et Forbach, il est passé par Karlsruhe (et Strasbourg). Pourquoi? Il fallait désamorcer une bombe de la deuxième guerre à Kaiserslautern. Nous étions prévenus avant de monter, et cela ne changeait rien à l'heure d'arrivée à Paris. En revanche, il y a eu un petit couac à propos de Strasbourg, gare qui devait d'abord être desservie, puis non, et puis le train a effectivement marqué un arrêt en gare, mais les portes ne se sont pas ouvertes. J'espère que personne n'était monté à Karlsruhe avec l'intention de descendre à la frontière...

J'ai changé de gare à Paris, pour monter dans un TGV arrêté sur un quai qui annonçait fort opportunément la dernière ligne droite. Tout se déroulait pour le mieux, jusqu'à ce que, quelque part entre Redon et Vannes, le train s'arrête en pleine voie. Le contrôleur a pris des renseignements. Des vaches. Ce bétail divagait sur les voies. Un jeune couple espagnol qui se trouvait dans la rame a demandé des explications, car les agents de bord ne s'expriment qu'en français, aussi à l'Ouest, et le seul mot qu'avaient compris ces voyageurs était... "vache". Et le train a pris "environ une heure de retard"; le chef de bord est resté très prudent sur ses annonces, puisque, 59 minutes ou 61, ce n'est pas la même chose pour le remboursement des billets. Comme il y avait un autre TGV qui devait partir une heure après le nôtre, je me suis dit qu'il allait arriver pas bien longtemps après nous. Erreur de ma part. Les malheureux occupants des trains suivants ont eu entre une heure dix et une heure quarante de retard...
Quant à moi, j'ai d'ores et déjà obtenu un bon d'achat équivalent à la moitié du prix de mon billet (et donc, la SNCF reconnaît plus d'une heure de retard sur mon trajet).

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7 Commentaires:

At 5:52 PM, Blogger Matoo a bien voulu donner son avis...

Mince, désolé de toutes ces déconvenues ferroviaires, mais en effet la DB et la SNCF s'entendent super bien. On a a peu près le même niveau de performance et d'inefficacité, les mêmes retards et tout. Ce qui est plus facilement compréhensible en France, est franchement difficile à faire passer en Allemagne où la DB a encore moins bonne réputation. (On en a beaucoup discuté avec des collègues de la DB, et ils sont beaucoup plus bashés que nous. ^^)

 
At 6:49 PM, Anonymous Béatrice a bien voulu donner son avis...

Mais que d'aventures !!!
C'est toujours très compliqué quand il y a des correspondances ...
Belle soirée !

 
At 7:31 PM, Blogger Mme Chapeau a bien voulu donner son avis...

On peut comprendre que de nombreuses personnes continuent à préférer voyager en auto, surtout si elles doivent le faire avec des enfants.

 
At 7:20 AM, Blogger Bleck a bien voulu donner son avis...

Bon... vidage des chambres avant huit heures, déjà ça me semble un tantinet rigoureux et puis en effet ces trains qui déconnent qu'ils soient Teutons ou Franchouillards... nous avons un vague projet de voyage par les voies ferrées, parce que justement ça peut être une autre expérience, mais là, comment dire... pas trop engageant.

Bleck

 
At 11:38 AM, Blogger Bismarck a bien voulu donner son avis...

Matoo, tu travaillerais dans les transports?
Mme Chapeau, surtout qu'en famille, la voiture peut revenir moins cher que le train.
Bleck, les incidents relatés dans ce billet ont des causes indépendantes des services ferroviaires, il faut le reconnaître. Mais ce voyage fut toute une aventure!
Béatrice, c'est cela, il vaut mieux éviter les correspondances. Mais c'est compliqué, quand on habite au bout du monde...

 
At 2:35 PM, Blogger Matoo a bien voulu donner son avis...

Oui pour la SNCF donc. ;))

 
At 11:05 PM, Anonymous Anonyme a bien voulu donner son avis...

le train : ce pourrait etre une alternative écolo aux déplacements mais en raison , et de son prix, et surtout du manque de fiabilité et du je m'en foutisme de ceux qui sont censés le faire circuler , on n'est pas prêt a abandonner l'automobile .Il semblerait qu'enEspagne, cela soit plus fiable que la france (pas difficile ) et l'Allemagne

 

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