Les benêts du mardi, épisode 7
(13 août)
Si on m'avait dit que je vivrais des aventures rocambolesques dans les transports en commun, je ne suis pas sûre que j'aurais imaginé tout ce qui m'est arrivé lors de mon escapade teutone.
Déjà, il faut savoir que pour aller du fin fond de la Bretagne au fin fond de l'ex-RDA, c'est compliqué. Les itinéristes de la toile mondiale suggèrent de se rendre à Paris (en train), puis de prendre l'avion, puis de nouveau un train. Et pour ne pas simplifier les choses, nous étions priés d'arriver entre 15h et 19h, ce qui, avec le temps de trajet depuis la France, voulait dire en gros partir la veille.
J'avais donc tout bien organisé, en consultant divers sites pour optimiser les trajets et les correspondances. J'avais aussi choisi de tout faire en train, parce que je n'aime pas les transferts vers les aéroports, et un peu aussi par soucis écologique. Je devais partir le dimanche matin, transiter par Paris et Bruxelles, dormir à Cologne, et repartir le lendemain tranquillement pour Dresde. Au retour, j'avais prévu deux nuits à Francfort, histoire de découvrir cette ville que je ne connaissais pas non plus.
Premier petit couac: un mois avant le départ, j'ai reçu un mail de la Deutsche Bahn m'informant que le train Cologne-Mayence mettrait plus de temps que prévu, et que je ne pourrai donc pas avoir la correspondance pour Dresde. Mais j'étais libérée de ma réservation et pourrai prendre n'importe quel autre train pour arriver à destination. Fort bien, j'avais de la marge, et le train direct suivant me permettait encore d'arriver avant 19h.
Deuxième incident anecdotique: comme je devais prendre un Eurostar jusqu'à Bruxelles, j'ai reçu un message m'informant que je devais être à l'embarquement une demie-heure avant le départ, et merci de prévoir le temps pour la correspondance. Il était trop tard pour modifier le reste du trajet, et je ne pouvais pas être Gare du Nord plus de 20 minutes avant mon train. J'ai vérifié sur le site. Evidemment, la demie-heure ne vaut que pour les Eurostars à destination de la Grande-Bretagne, pas pour les trajets continentaux. Pourquoi faire peur aux gens comme ça?
Troisième rigolade: une fois arrivée à Paris, j'ai pris la ligne 4, directe entre la gare Montparnasse et celle du Nord, et qui passe par l'île de la Cité et le Châtelet (dans cet ordre). Comme on était juste avant la cérémonie d'ouverture des JO, la station Cité (comme l'île) était fermée au public. Le métro ne s'y est donc pas arrêté. Mais ce n'est qu'en quittant la station Châtelet que le conducteur s'est souvenu qu'il avait une annonce à faire. "Suite aux JO [sic], la station Cité est fermée au public et toutes les correspondances ne sont pas assurée à la satation Châtelet". Il était peut-être temps de le faire savoir...
Là où ça a commencé à devenir moins drôle, c'est quand je suis retournée à la gare de Cologne, le lundi matin. parce que le train pour Mayence était en retard. Donc je suis allée faire un petit tour au Reisezentrum, et un gentil employé a tamponné mon billet et griffoné dessus un autre trajet, via Berlin, étant donné que les travaux sur l'autre ligne rendent le traffic très compliqué. Oui, ils sont comme ça, à la Deutsche Bahn, si le train prévu ne fonctionne pas, on peut prendre n'importe quel autre, y compris sur un trajet très différent. Ca leur évite de rembourser les billets. J'ai donc revu Berlin, vite fait et depuis ma voiture (j'avais trouvé une place assise, parce que la réservation n'est pas obligatoire en Allemagne, et qu'il reste assez souvent des sièges inoccupés), mais je stressais un peu parce que le train avait du retard et que le contrôleur avait annoncé que nous n'aurions pas notre correspondance. Il s'est trompé. J'ai à peine courru pour changer de quai, j'ai eu le temps d'apercevoir un ticket de métro parisien dans l'escalier, mais j'ai réussi à monter dans le train pour Prague, via Dresde, qui était bondé. Le contrôleur m'y a même trouvé une place. Et j'ai fini par arriver à bon port.
(Et comme ce billet est déjà long, une fois n'est pas coutume, je vous propose d'attendre demain soir pour lire la suite.)
Libellés : service public, voyage
8 Commentaires:
Dis-toi que tu bénéficies des améliorations du PRR (Passengers Rights Regulations) mises en place dans le cadre de l'UE. Donc dès que tu commandes en une fois un voyage en train, tu as certaines garanties dont celles de bénéficier d'un report gratuit sur les trajets de ton choix du même opérateur. ^^ https://en.wikipedia.org/wiki/Rail_Passenger_Rights_Regulation_2021
Aventures rocambolesques... ok, pour le trajet, ces hésitations et quelques moments de stress mais... les rencontres ? l'inattendu, le cocasse... ok, c'est pour demain... ok !
Bleck
Matoo, tu m'apprends quelque chose. C'est bien pratique, tout de même.
Bleck, non, je suis désolée, pas de rencontre dans les transports. Je l'ai déjà dit, mon naturel ne me pousse pas vers les autres.
Votre aventure a dû être facilitée par votre connaissance de l'allemand. De plus, le service allemand semblait réactif et les personnes allemandes rencontrées gentilles et serviables... Donc aucun benêt du mardi allemand, juste un benêt parisien si je compte bien.
Ok, j'étais passé à côté de cette information, à l'avenir je tenterai de ne pas poser ce genre de question.
Bleck
Ce n'est pas bien grave, Bleck, sauf peut-être pour moi qui passe à côté de gens sympathiques...
Mme Chapeau, c'est vrai qu'il n'y a pas de véritable benêt, dans cet épisode.
Comme Mme Chapeau, je me suis immédiatement dit que tu as eu beaucoup de chance de parler allemand! Si ça avait été moi dans ces situations, j'aurais beaucoup moins rigolé, surtout quand il y a des annonces (trains, avions, etc.) que je ne comprends pas :) Lors de mon dernier voyage en Allemagne, je devais prendre le TGV qui fait Munich-Paris (et dont le premier arrêt est Ulm, là où j'étais), et paf, quelques jours plus tôt, la Deutsche Bahn m'a annoncé que le train ne s'arrêterait finalement pas à Ulm! Heureusement que ma frangine parle allemand et elle m'a trouvée un billet avec un changement, moins pratique mais effectivement, sans changement de prix.
Oui, Dr CaSo (et Mme Chapeau), c'est effectivement beaucoup plus facile quand on parle la langue.
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