Saturday night fever

(27 juin)

Quelle journée que celle de samedi!
K. n'a pas bien compris pourquoi je me levais dès huit heures. Ca lui est revenu plus tard, dans la matinée, quand il s'est rendu compte que la tondeuse refusait décidément tout service, malgré une nouvelle lampée d'huile et quelques bidouillages.
J'ai commencé par prendre mon petit déjeuner et faire manger les monstres. Après quoi, j'ai préparé la troisième pâte sablée pour les pyramides de biscuits que le Pirate souhaitait servir aux invités de son anniversaire (j'avais préparé une partie des biscuits la veille). Pendant que la pâte reposait au frigo, j'ai mis en route une machine et fait la vaisselle, avant de m'attaquer à la première manche de mon costume de danse. Le spectacle avait lieu samedi soir, et la prof ne nous a donné les différents éléments à coudre que vendredi soir...
Après la préparation et la cuisson des gâteaux, la première manche était cousue, la deuxième entamée, mais il fallait aller acheter du jus pour le goûter. Nous sommes rentrés juste à l'heure du déjeuner du P'tit Mousse, que j'ai mis à la sieste illico pour être tranquille et aussi pour qu'il puisse dormir avant l'arrivée des vandales.
Si K. s'est octroyé une petite sieste après le repas de midi, j'ai dû, moi, m'attaquer aux petits gâteaux qui devaient supporter les bougies, puisque les pyramides, qu'il a aussi fallu monter (avec l'aide du Pirate), ne pouvaient pas être piquées sans risque de casse. Après quoi, il y avait du linge à plier, et j'avais à peine sorti mes aînés du lit et mes gâteaux du four que le premier invité sonnait. Une fois que tous ont été là, j'ai pu terminer ma deuxième manche de costume.
Je suis alors montée chercher le P'tit Mousse, qui n'osait appeler au milieu de tout le bruit fait par les plus grands. Il a pris son goûter, puis réclamé du "tato" quand le Pirate et ses copains ont commencé à dévorer bonbons et pyramides. Heureusement, à cet âge-là, on peut les laisser s'occuper tous seuls. Je n'avais plus qu'à attendre que K. ramène la voiture (il était parti se débarrasser des déchets verts) pour partir à ma répétition.
Grâce aux indications précises de la prof et à ma vague connaissance de la ville où se déroulait le spectacle, j'ai trouvé facilement une place pour me garer puis la salle. Il y faisait une chaleur étouffante. Nous avons tout juste répété le premier numéro, celui où nous (G., mon homonyme et moi) devions nous intégrer à un autre groupe: la prof a donné de vagues indications sur la place que je devais occuper, n'a rien dit aux autres, et ne nous a même pas demandé de le refaire, alors que même les adolescentes maîtrisaient mal la chorégraphie. Quant au numéro que mon homonyme et moi-même devions faire avec la prof, nous ne l'avons revu qu'à deux, dans la salle de danse attenante, la prof étant trop occupée avec les petites qui commençaient à arriver.
Juste le temps de manger, de rassurer les mamans sur le fait que non, vraiment, leurs fillettes ne risquaient pas de prendre froid dans le gymnase ensoleillé, et j'ai filé enfiler ma tenue pour le premier numéro, avant de m'occuper des "petites" qui attendaient leur tour de passage. Il fallait surtout éviter qu'elles fassent trop de bruit, et les faire reculer pour permettre le passage des plus grandes. J'aime bien m'occuper de ces petites, au début des spectacles, elles sont toujours émerveillées par les costumes des autres ("Tu vas danser aussi?") et leur babillage m'amuse.
Pour le premier numéro, je me suis un peu plantée, mais ça m'a fait rire (c'est un truc que ma première prof de danse avait remarqué: quand je fais une erreur dans la chorégraphie, je rigole), et puis j'ai remarqué que la "meneuse" des ados se tournait vers moi, à un moment donné, parce qu'elle avait un trou de mémoire. Comme si j'étais une "grande" qui sait forcément, alors que je ne suis qu'une "vieille" qui rame un peu...
Ensuite, il a fallu calmer les petites qui commençaient à s'agiter après leur numéro mais ne voulaient pas rejoindre leurs parents dans les gradins. La sono a eu des ratés juste avant l'entracte, nous sommes allées nous changer pour la deuxième partie. La nuit commençait à tomber, il faisait déjà moins chaud. Le temps passe sans qu'on s'en rende vraiment compte, pendant ces spectacles.
G. était tout en blanc, il avait lu le programme et croyait donc être du premier numéro ("Tableau en blanc"), et il a fallu lui expliquer que non. Heureusement, son prénom figurait à côté de son numéro. Après lui, il y avait une jeune femme handicapée moteur. Son solo m'a paru interminable, mais, comme dit mon homonyme, c'est parce que nous étions juste après.
C'était à nous. Je me suis dirigée vers le coin par où je devais entrer, soudain très droite et concentrée. J'ai entendu quelques sifflements dans le public, comme quand on siffle une jolie fille, et ça m'a fait sourire, puisque la plus jeune, dans ce groupe, c'était moi; c'est fou l'effet qu'un costume peut faire (en y repensant, je crois qu'on nous a sifflées aussi parce que c'était le retour de danseuses "normales"). La musique a démarré, nous avons commencé. La prof a trouvé qu'il y avait quelque chose qui n'était pas comme d'habitude, mais je ne suis pas laissé perturber. Et puis est arrivé le moment où mon homonyme et moi, seules, devions improviser. Et je me suis laissé aller, constatant avec bonheur qu'il y avait des flashes du public, que je ne tremblais pas, que ça marchait, et que c'était déjà fini.
J'avais oublié comme ça peut être agréable de danser en public et de se faire applaudir. Du coup, j'en viens presque à regretter d'avoir si peu dansé, pendant ce spectacle. Mais il faut bien avouer que je devais avoir l'air un peu ridicule, à côté de ces jeunes filles pleines de vie qui dansaient si bien et sautaient si haut. Même si elles ont trouvé notre numéro "très joli". (On félicite toujours les artistes qui viennent de sortir de scène.)
Il était presque minuit quand je suis ressortie pour reprendre ma voiture et rentrer chez moi, d'excellente humeur et prête à rempiler pour une nouvelle année de danse. Si la prof donne encore des cours (car elle a de graves soucis de santé)...

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2 Commentaires:

At 3:11 AM, Anonymous Nanouk a bien voulu donner son avis...

Ah bah voilà un billet qui fait plaisir à lire (et qui rappelle des souvenirs). C'est bien que tu aies repris la danse :)

 
At 4:56 PM, Anonymous Mamanlit a bien voulu donner son avis...

tu m'épates...
voilà ce que je dis moi.
Tu as bien dormi au moins après cette belle journée ?

 

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