Trisomie

(2 juin 2011)

Depuis que je suis passée par , je ne vois plus tout à fait les enfants handicapés de la même manière. Je mesure ma chance d'avoir des enfants en bonne santé, et j'admire les parents qui ont le courage d'élever un enfant pas comme les autres.
Le handicap, il fait peur parce qu'on ne le connaît pas. Mon regard a beaucoup changé, cette année encore, grâce à la prof de danse. Elle accueille dans son cours un élève trisomique. Pas un "mongolien" touché sur le chromosome 21, et dont le handicap se lit sur le visage. Non, G. a juste l'air un peu attardé, parfois, et il est trisomique 23. Il parle très peu, mais il a été à l'école "normale" pendant un certain temps, et il a appris à lire. Il comprend ce qu'on lui dit, mais il est incapable de répondre vocalement.
L'autre jour, il est arrivé au cours en se désignant (façon Tarzan) et en disant "anniversaire". Alors, pour lui faire plaisir, la prof a mis un morceau de musique classique. Elle l'a laissé choisir son extrait du Lac des Cygnes, et il a dansé. J'ai été bluffée. Bien sûr, il dansait le rôle de la fille, et les pointes de pieds n'étaient pas tendues, les genoux pliaient plus qu'ils n'auraient dû, mais on identifiait tous les pas. Il connaît la chorégraphie pratiquement par coeur, on pourrait l'utiliser comme maître de ballet!
G. est trisomique, mais il a du talent.

Libellés : ,