Epopée allemande: le retour

(24 décembre)

Souvenez-vous. Le 18 décembre, l'Europe était couverte de neige, les trains circulaient péniblement, et certains aéroports, comme celui de Francfort, étaient proches de la paralysie.
C'est justement ce jour-là que nous devions rentrer de Germanie avec nos élèves. La veille, les cours avaient été annulés en raison des conditions météorologiques, mais les renseignements téléphoniques pris auprès de la Deutsche Bahn au sujet de la première ligne que nous devions emprunter étaient des plus rassurants. Effectivement, le premier train (régional) est parti et arrivé à l'heure, à quelques minutes près.
C'est en gare de Francfort que les choses se sont compliquées. Il neigeait de nouveau, notre train n'arrivait pas. Il y a probablement eu une annonce que je n'ai pas entendue, mais l'affichage a changé, et le train, prévu pour aller jusqu'à Paris, s'arrêtait désormais à Sarrebruck; avec connexion jusqu'à Paris; et au départ d'un autre quai (annonce faite après que les plus malins, ayant repéré le bon train, se sont dirigés vers la bonne voie; nous les avions suivis). Bien sûr, ce train est parti en retard. Il roulait moins vite à cause de la neige. Et le changement de TGV à Sarrebruck (même quai, en face) n'a pas arrangé les choses. Le retard ne faisait qu'augmenter.
Comme il y avait dans ce train les passagers du nôtre, plus ceux d'un train annulé la veille au soir et quelques voyageurs aériens que la Lufthansa avait renvoyés sur la voie terrestre, il n'y avait pas assez de sièges pour tout le monde. Si bien que notre groupe de 16 personnes s'est retrouvé à la voiture-bar pour un trajet de plus de deux heures (contre une heure cinquante quand le train n'est pas ralenti par le froid). Les élèves ne l'ont pas pris trop mal, même celle qui était malade (avec la collègue, nous avions envisagé de réclamer une voiture de quarantaine pour cette porteuse de la scarlatine).
Ceci nous fit arriver à Paris avec une heure et quart de retard, rendant incertaine la correspondance vers la Bretagne. Avant de descendre du train, nous nous sommes assurés de ne rien oublier j'ai briefé les élèves sur la nécessité d'aller vite, le temps étant compté. Puis j'ai perdu un temps fou à faire la queue derrière des Japonaises, car il nous fallait encore un carnet de tickets pour le métro. Les plus doués sont arrivés sur le quai ("à droite", "là", "Porte d'Orléans", heureusement que je connais le métro) trois minutes avant les derniers, qui nous ont fait rater le premier métro. Aucun incident à déplorer sur la ligne. Arrivés à Montparnasse, il a fallu monter des dizaines de marches avec les valises chargées de cadeaux, parcourir des couloirs interminables, guider les retardataires vers la sortie. Puis trouver les escalators qui menaient aux quais (j'étais montée à pied, avec mon petit sac, et criai d'en haut les directives). Apercevoir le numéro de la voie ("Voie 3"). Heureusement, l'élève qui avait pris la tête du convoi était un dégourdi, il s'est dirigé tout seul dans la bonne direction, et quand je lui ai indiqué le numéro de la voiture (17), il a continuer à foncer. Alors que d'autres se sont arrêtés, parce qu'après la voiture 10 et les motrices, c'était la voiture 20. Moi, j'étais retournée en arrière pour presser les derniers, puisqu'il fallait absolument monter dans le train de tête. Pour finir, tout le monde est arrivé, et même s'il ont encore eu du mal à hisser leurs encombrants bagages dans la voiture, nous étions tous assis quand le train a démarré. Trempés de sueur, mais enfin dans le dernier TGV.
Lequel a, c'était trop beau, marqué un arrêt technique dans une gare intermédiaire. Parce que la voiture-bar avait des problèmes de suspension. J'en ai profité pour trouver, au fond de ma trousse de toilette, le Dolly Prane qui devait soulager l'oreille fort douloureuse de notre petite malade. Puis, tandis que j'étudiais les conditions de remboursement de la Deutsche Bahn (et oui, comme il m'était déjà arrivé de prendre des trains qui ont eu du retard, j'ai pensé à me saisir du formulaire que distribuaient les agents à la descente du train), nous avons pris, de nouveau, 20 minutes de retard. Et ni ma collègue ni moi ne sommes parvenues à joindre le principal; heureusement que nous avions aussi les numéros des parents pour lancer, malgré les difficultés à capter le réseau, la chaîne téléphonique.
Autant dire que tout le monde était bien content d'arriver enfin.
J'irai voir le principal et la gestionnaire, à la rentrée, pour décider si nous tentons d'obtenir le remboursement du trajet vers Paris-Est (nos billets ont été émis par la Deutsche Bahn, le formulaire allemand ne me rebute pas, et cette compagnie propose un remboursement par virement, ce qui, dans le cas d'un établissement scolaire, est bien plus intéressant que des bons voyage). Mais je ne suis pas sûre que la collègue, qui ne parle pas un mot d'allemand, serait prête à repartir pour ce genre d'aventure.

(Edit de beaucoup beaucoup plus tard: le collège a bien été remboursé.)

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4 Commentaires:

At 6:03 PM, Blogger Moukmouk a bien voulu donner son avis...

Ça peut sembler le Far-west pour une Européenne, mais dans les transports publics en Amérique, tu aurais certainement ratés une correspondance... C'est particulièrement vrai pour les correspondances d'avions... qui ne fonctionnent jamais ( ou presque).

Noyeux Joëk quand même.

 
At 9:42 AM, Blogger zora a bien voulu donner son avis...

les élèves, ils étaient contents ?

 
At 2:03 PM, Anonymous Mary a bien voulu donner son avis...

OUh c'est terrible et une scarlatine en plus c'est la joie

 
At 1:56 PM, Blogger Olivier a bien voulu donner son avis...

C'est Pékin Express, dis-moi !!

 

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