Les ordres de mission

 (5 septembre)

Comme Béatrice l'a supposé dans son commentaire d'hier, pour être remboursé de son déplacement, il faut un ordre de mission. La mention sur la convocation vise donc simplement à éviter l'édition d'un autre document. Et je pourrais contester la mission (au motif, par exemple, que je n'ai jamais enseigné l'EMC en première et que ce n'est pas ma matière de recrutement). Il faudra que je pense à remplir les bonnes cases sur le logiciel dédié aux états de frais pour obtenir quelques sous. Je me demande juste s'il y aura deux lignes (une pour chacune des convocations) et si je pourrai me faire payer deux fois pour un seul voyage. Réponse au mois de décembre, ou janvier, ou jamais...

Et donc, pour répondre à Mme Chapeau, ces convocations pour le bac tombent tous les ans. Habituellement plutôt en juin. Avant le Covid, du temps où il y avait encore des épreuves écrites en langue vivante, j'étais régulièrement convoquée pour corriger des copies, et aussi pour participer, voire vice-présider, les jurys de délibération. Depuis la réforme, je n'ai plus de copies, mais j'ai été membre de jury et j'ai, en juin de cette année, interrogé à l'oral en tant que professeur non spécialiste (tiens, mais je n'ai pas raconté ça?)

(Vue de la salle où je suivais tant bien que mal des oraux de gestion-finance.)

Les épreuves de septembre sont réservées aux candidat·es qui avaient une bonne raison de ne pas passer en juin: les malades (avec certificat) ou, m'a soufflé une collègue, les sportif·ves de haut niveau engagé·es en compétition. Elles concernent donc beaucoup moins de monde. En conséquence, elles ne se déroulent que dans un nombre limité d'établissements, pour concentrer candidat·es et examinateur·rices. Il y a quelques années, j'avais surveillé une épreuve dans mon établissement. Cette année, j'innove en interrogeant à l'oral. Les élèves de première que je vais voir sont probablement des personnes qui suivent les cours du CNED (à distance) et dont on considère qu'ils n'ont pas de note au contrôle continu.

J'aurais pu arguer de mon inexpérience sur la question du lien social (j'ai jeté un oeil au programme) pour faire transmettre cette convocation à quelqu'un d'autre, mais je me suis dit qu'écouter trois candidat·es serait toujours moins fatiguant que faire cours à 4 classes, d'autant qu'il y a parmi ces dernières un groupe de BTS pour lequel je n'ai aucune formation non plus. Car, non Bleck, l'éducation nationale ne fournit pas les munitions pour affronter ce genre de public. Les élèves qui passent l'épreuve de bac en EMC sont censé·es arriver avec une liste des thèmes étudiés. Cela risque fort de ne pas être le cas, aussi vais-je préparer quelques documents (forcément personnels), histoire d'avoir des billes à leur donner pour préparer leur exposé, qui doit durer une dizaine de minutes. De toute façon, je serai bienveillante, et cette note ne comptera que pour 1% du total...

J'en profite, pendant que je parle du grand n'importe quoi des convocations de bac et de l'incompétence des examinateur·rices, pour évoquer ce foutage de gueule, pardon, mais je ne vois pas d'autre mot, de la part du rectorat. En série technologique, les élèves reçoivent une heure par semaine d'ETLV (enseignement technologique en langue vivante) afin de s'approprier quelques concepts spécifiques en étranger. Le plus souvent, c'est la ou le collègue d'anglais qui enseigne en même temps qu'un·e prof de spécialité (éco-droit, ou éco-gestion, ou gestion-finance, par exemple). Mais cet enseignement se fait parfois aussi en espagnol, voire en allemand ou en italien. Il y a, en juin, une épreuve orale, qui est menée par deux professeurs, l'un·e de langue, l'autre de matière technologique. Et depuis deux ans, les collègues de gestion de mon lycée sont convoquées pour faire passer de l'ETLV en espagnol et / ou en italien. Sans qu'on leur ait demandé quelle(s) langue(s) elles maîtrisent. Et devinez quoi? Elles ont fait allemand LV2! Elles ont bien tenté de se faire dispenser ou remplacer, mais manifestement, les services incompétents se moquent bien de savoir si les professeurs vont comprendre ou non ce que racontent les élèves. Du moment que les notes sont bonnes...

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6 Commentaires:

At 3:10 PM, Blogger Bleck a bien voulu donner son avis...

Oh, ce beau billet !!

Bleck

 
At 9:47 PM, Blogger Mme Chapeau a bien voulu donner son avis...

Merci pour vos explications. Et quand on est convoqué sans être compétant, on doit tout de même inventer des questions ou on vous fournit une liste où vous pouvez piocher?

 
At 5:40 PM, Blogger Bismarck a bien voulu donner son avis...

Bleck, si ce billet était vraiment réussi, Mme Chapeau n'aurait pas besoin de précisions.
Mme Chapeau, les professeurs non spécialistes des épreuves qu'ils doivent noter ne se débrouillent pas, ils et elles s'adaptent, car ce sont des professionnel·les. Evidemment, on ne leur fournit absolument aucune aide ni soutien.

 
At 6:10 PM, Blogger Mme Chapeau a bien voulu donner son avis...

Les professeurs de votre beau pays seraient-ils taillables et corvéables à merci comme au bon vieux temps?

 
At 6:28 PM, Blogger Bismarck a bien voulu donner son avis...

Non pas, Mme Chapeau. Mais l'examen des candidats du bac et de leurs copies fait partie de nos missions.

 
At 9:00 PM, Anonymous Béatrice a bien voulu donner son avis...

L'Educ Nat dans toute sa splendeur ... ;-)
Très belle soirée !!

 

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