Les benêts du mardi, épisode 8

 (20 août)

Aujourd'hui, le benêt est un écrivain. Parce que, quand même, il ne faut pas exagérer dans l'invraisemblable.

Je suis en train de lire ce livre:


Joan / Amelia (oui, elle a deux identités, dont une cachée), suite à la mort de son époux et de son fils, trouve refuge dans un hotel au fin fond de l'Amérique Centrale. Leila, la propriétaire des lieux, l'accueille sans lui poser de questions et lui raconte sa propre vie.

Quand Leila était petite, elle adorait son oncle Timmy. Lequel se trouvait en France pendant la deuxième guerre mondiale.
Jusqu'ici, tout va bien.

L'oncle Timmy est tombé amoureux d'une Française, au cours d'une permission à Paris, et il s'est dépêché de l'épouser avant de repartir en Angleterre, où on l'attendait pour préparer le débarquement.
What? Un militaire américain pouvait impunément venir en permission dans Paris occupé par les Allemands?

Evidemment, le miliaire est tué dans une opération de préparation du débarquement (donc, on n'est pas encore en juin 1944). Evidemment, sa veuve est enceinte.
Soit.

La veuve se fait reconnaître comme telle, touche une pension et en profite pour se payer un billet d'avion. Elle décole d'Orly et arrive, enceinte de 4 mois, dans la famille de son mari.
Pardon? L'administration américaine, en pleine guerre, a mis moins de quatre mois pour reconnaître le statut de veuve et à lui verser des sous? Et la fille a trouvé un avion qui prenait des passagers à Orly? (Si les premières pistes à cet endroit remontent à 1909, les vols transatlantiques commerciaux ne démarrent pas avant octobre 1945, soit plus d'un an après la mort du soldat Timmy.)

Certes, le vrai peut quelques fois n'être pas vraisemblable, mais là, on dépasse les bornes de l'incohérence. Alors qu'il était si simple de faire se rencontrer les tourtereaux lors de la libération de Paris et de faire mourir Timmy sur la route vers l'Allemagne; bon, il était encore un peu tôt pour que sa veuve enceinte prenne l'avion, mais est-ce que le voyage en bateau l'aurait vraiment empêchée d'arriver avant d'accoucher?

(A part ça, c'est un livre agréable à lire.)

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4 Commentaires:

At 3:30 PM, Blogger Mme Chapeau a bien voulu donner son avis...

Cette dame traite-t-elle les autres sujets abordés avec le même manque de rigueur ou l'invraisemblable ne concernait-il que les faits se passant pendant la deuxième guerre mondiale? Si oui, peut-être n'est-elle qu'un benêt du mardi intermittent.

 
At 3:45 PM, Anonymous Dr. CaSo a bien voulu donner son avis...

Haha, tu me rappelles une série de science fiction, Sense 8, que j'ai beaucoup aimée, et où les critiques avaient pinaillé à propos de tas de petits détails qui étaient "impossibles" du genre "c'est pas vrai qu'il y a un panneau comme ça à l'entrée de cette ville" ou "c'est pas possible d'aller dans ce musée à Paris pendant le 15 août," etc. Alors que TOUTE la série reposait sur l'idée que les héros pouvaient lire dans leurs pensées les uns les autres et être à plusieurs endroits en même temps! Donc A LA BASE le truc était à 100% impossible, alors pourquoi pinailler pour des détails, après ça?? Ca m'avait fait tellement rire! Mais dans un bouquin qui se veut un peu "historique" alors là oui, je suis d'accord avec toi, ça m'aurait beaucoup dérangée!

 
At 7:10 PM, Blogger Bleck a bien voulu donner son avis...

"Travail bâclé, c'est dommage vous pouvez mieux faire" aurait peut être été le commentaire professoral d'une note en dessous de 5.

Bleck

 
At 5:22 PM, Anonymous Anonyme a bien voulu donner son avis...

Bleck, Mme Chapeau, le reste du roman présente certes des faits imaginaires et parfois un peu tirés par les cheveux, mais cela passe. J'imagine que beaucoup de lecteurs américains ne sont pas dérangés par les incohérences concernant la guerre. L'ensemble mérite donc au moins la moyenne.
Dr CaSo, je suis du genre chi*nte quand je lis un roman ou que je regarde un film. L'autre jour j'ai remarqué qu'on entendait des hirondelles dans une scène du Comte de Monte Christo, j'en ai parlé aux enfants qui m'ont répondu qu'il n'y a que moi pour accorder de l'importance à ce genre de détails.
(Bismarck)

 

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