Une ville de porcelaine
(7 août)
Le stage auquel j'ai participé à Dresde se déroule habituellement à Meißen. Les professeurs sont alors logés dans un château, qui accueille aussi les cours. Mais cette année, le château se refait une beauté, c'est pourquoi nous avons été hébergé·es dans la capitale du Land de Saxe.
Néanmoins, la visite de Meißen, et en particulier de sa célèbre manufacture de porcelaine, est un point obligé du séjour.
Nous avons donc pris le train, tous ensemble (est-ce un relent de la culture socialiste? Même s'il y avait des points et horaires de rendez-vous, nous étions prié·es de voyager en groupe) pour nous rendre à Meißen. Une partie des stagiaires a fait le tour de la ville le matin, pendant que l'autre moitié visitait la manufacture, et les rôles ont été inversés pour l'après-midi.
Meißen n'a pas été touchée par la guerre, c'est le régime communiste qui ne lui a pas fait de cadeau. Il était même pratiquement question de raser le centre ancien, fort mal entretenu, à la fin des années 1980, pour faire du neuf. Heureusement, le Mur et le régime sont tombés avant. On peut donc toujours voir la mairie ancienne, et la plupart des habitations ont été réhabilitées.
Le problème de ce centre-ville, c'est qu'il est sujet aux inondations. Dresde et la vallée de l'Elbe aussi. Il y a sur les maisons des repères impressionnants pour marquer les crues les plus hautes. Et la situation a souvent été bien pire que lors de la fameuse crue de la Seine au début du siècle dernier, dont j'avais remarqué quelques marques cet hiver à Paris. Rien d'étonnant, par conséquent, à ce que les quartiers nobles aient été sur les hauteurs de la ville.
En montant, j'ai remarqué ceci:
Des bornes frontières, une curieuse limite entre l'état libre de Saxe (FreiStaat Sachsen) et le royaume de Prusse. J'avoue que je n'ai pas vérifié de quelle époque elles peuvent dater, ni si leur présence à cet endroit est authentique.
L'entrée de ce qui aurait pu être la cour du château m'a bien plu, la cathédrale au centre de cette place est agréable à regarder aussi. Il y a une histoire à propos des tours gothiques que je n'ai pas retenue.
C'est là que sont enterrés les rois de Saxe. (Enfin, pas dans le cloître, mais dans une chapelle au fond de la cathédrale. Mais j'aime bien les cloîtres.)
Il y a bien un château à côté, mais il n'a jamais été habité par les souverains, qui ont déplacé leur capitale à Dresde peu avant la fin de la construction de l'édifice. Les bâtiments ont servi un temps à la fabrication de la porcelaine, avant la création d'une fabrique plus grande et plus adaptée.
Nous avions un peu de temps libre pour manger avant la visite de l'après-midi, ce qui m'a permis de remarquer des décors de porcelaine dans certaines rues.
(Le fou du roi, existe aussi en buste de porcelaine, dans le musée.) |
Le clou de la journée fut cependant la manufacture, ou plutôt son musée, avec démonstration de tournage / moulage et de peinture, entre autres étapes de la fabrication des précieux objets.
Ici, on voit la figure avant cuisson (mais après glaçage), la porcelaine cuite (elle a diminué d'un tiers) et, à l'arrière-plan, la même après peinture (à la main, évidemment). La jeune femme qui travaillait dans cette salle était en train d'ôter tous les petits défauts de la figurine en terre avant le glaçage. Dans la pièce suivante, une ouvrière nous a montré sa dextérité au pinceau.
(Assiette offerte par Adolf à l'ancien ambassadeur du Japon) |
Le musée présente vraiment de très belles pièces, plus ou moins anciennes, plus ou moins drôles ou inventives. Je crois que ma préférée est cet enfant qui boit dans une tasse de porcelaine.
Il était disponible à la boutique, en fin de série, pour une somme à trois chiffres que j'ai préféré ne pas débourser...Libellés : voyage
9 Commentaires:
Oh là là, je note, la cathédrale a l'air superbe !! :)
Merci pour ce nouveau reportage. Vous nous montrez plein de choses vraiment intéressantes.
Matoo, il y a un ensemble de chandeliers en porcelaine, évidemment...
Mme Chapeau, je ne regrette pas ce voyage, j'ai découvert plein de choses.
(Bismarck)
Je trouve que l'ancien ambassadeur du Japon s'en tire bien avec le choix de cadeau de l'Adolf (surtout) s'il a eu le droit à plusieurs assiettes.
Bleck
Excellente guide ! Dommage de ne pas repartir avec un si joli souvenir , même pas un des petits oiseaux ? Flûte alors
Bleck, l'ambassadeur a eu au moins les 4 assiettes présentées au musée, probablement même un service...
Cinabre, il y avait des petits médaillons, du genre porte-clef, mais un porte-clef, ça risque de tomber et de se casser. Acheter des trucs hors de prix et ne pas oser s'en servir, c'est un peu bête. (Je dois dire que s'il y avait eu un chardonneret ou une mésange, j'aurais peut-être hésité; mais les oiseaux n'étaient pas à vendre.)
(Bismarck)
J'ai une toute petite tasse en porcelaine de Meissen (désolée, je ne sais pas faire le la lettre qui va bien avec mon clavier) ramenée de mon voyage en DDR, rangée précieusement).
Belle journée ;-)
Chère Anne, ou peut-être Béatrice (il n'y a donc pas que moi qui aie des soucis d'identification ?), le ß, c'est un truc de prof d'allemand, la France ne reconnaît pas cette lettre étrangère...
C'était Béatrice (je pensais avoir signé)
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