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Stoïque

(6 avril)

Il fait beau. Si, il fait beau, chez moi, et même plusieurs fois par jour. Et en plus, je te ferai dire, le soleil, il se couche plus tard que chez toi, chez moi, d'abord.
Bref, c'est le début de l'après-midi. Il fait tellement beau que le P'tit Mousse, qui joue dehors, enlèverait bien son t-shirt. Moi, je fais le ménage, la porte ouverte pour aérer (et puis, ça sèche mieux, avec le courant d'air). Je viens juste de finir de passer la serpillère dans la cuisine quand le P'tit Mousse s'encadre dans la porte, il se frotte l'occiput en faisant la grimace.
- Qu'est-ce qui t'arrive, tu es tombé?
- Non, il y a un truc qui m'a piqué.
- Quoi comme truc? une branche?
- Non, une bête qui vole.
- Ah, et ben passe par en bas, je vais regarder.
Je ne peux pas le faire rentrer dans la maison, c'est tout mouillé! Pendant qu'il descend par l'extérieur, je fais un grand pas dans la cuisine pour atteindre l'escalier intérieur, et nous nous retrouvons à la porte du salon.
- Je suis pas sûr, j'ai pas bien vu, mais je crois qu'elle était jaune et noire.
- Montre-moi où c'est, que je regarde si je trouve un dard.
Comme je sais ce que je cherche, j'ai vite fait de retrouver le dard en question. Et d'expliquer au P'tit Mousse que cette imbécile d'abeille va mourir pour payer son affront. Quand même, elle a dû se sentir attaquée, pour le piquer. Alors il me raconte qu'il n'a rien fait, qu'il est juste tombé à vélo (et il me montre ses mains et ses genoux un peu égratignés) et qu'il s'est fait piquer. Je pense qu'il est, par mégarde et inadvertance, tombé sur l'insecte, lequel l'a piqué derechef sur la partie la plus accessible, qui s'est trouvé, du fait de la position tête en avant, l'arrière du crâne.
Un peu plus tard, comme il nous montrait le lieu de l'accident (à la demande de Numérobis, qui aurait bien aimé voir le cadavre de l'abeille), j'ai constaté qu'avant de venir me trouver, le P'tit Mousse avait rangé son vélo; parce qu'on ne laisse rien trainer au milieu de l'allée.
Donc, en résumé, quand mon fils de six ans tombe a vélo et se fait piquer par une abeille, il reste stoïque, et, au lieu de crier "Maman", pleurer beaucoup, applique le protocole de base des premiers secours:
- premièrement, mettre en sécurité,
- deuxièmement, alerter les secours,
le tout dans le plus grand calme, et sans oublier de citer les blessures dans l'ordre de leur gravité. Une vocation de pompier?

Libellés : enfants, humeur

Rédigé par Bismarck @ 3:15 PM