Les naïfs découvrent les transports en commun

(7 janvier)

Prenez un lot de petits Bretons de 12 ans, habitant en zone rurale, et dont la plupart sont fort peu sortis de chez eux. Mettez-les dans un train pour Paris et emmenez-les dans le métro pour les conduire dans un nouveau train, vers l'Allemagne. Vous aurez droit à leur émerveillement et à leur étonnement pour les choses les plus inattendues.

Tout d'abord, figurez-vous qu'il y a des toilettes, dans les trains. Et même, en plusieurs endroits! Ce qui peut donner ce genre de dialogue:
"A: Je vais aux toilettes, Madame.
G: Un conseil, va par là, c'est plus près!
La prof: Oui, G., tu es gentil, mais c'est aussi bouché. Donc, A., tu vas plutôt de l'autre côté."

Le métro, ensuite, est tout un monde pour les provinciaux. (J'ai du mal à m'en rendre compte, j'ai grandi à Paris et pris le métro seule dès qu'il a fallu aller au collège.) Il faut faire la queue pour avoir des billets. Et comme, dans les gares, la file est pleine de provinciaux pur jus et de touristes étrangers qui n'ont aucune idée de ce qu'il leur faut comme titre de transport, on n'avance pas vite. Surtout qu'il faut, en plus, comprendre le fonctionnement de la machine.
Les portillons sont un deuxième obstacle: où doit-on mettre le ticket, quand faut-il le récupérer, comment passer avec sa grosse valise? (J'avais pourtant dit "Attention aux bagages, il faudra les porter, dans le métro!"). Quant aux couloirs, ils sont interminables, et malheureusement sertis de degrés à franchir sans le moindre escalator mécanique.
Et puis, imaginez un peu, la ligne que nous avons empruntée passe sous la Seine. Ce qui, en plus des difficultés à garder son équilibre, a donné quelques sueurs froides à certains.

Autre découverte: dans les trains ou dans le métro, il peut y avoir beaucoup de monde. Ce qui signifie qu'il faut rester debout (dans le métro) ou au contraire sagement assis à sa place (dans le train) pour ne pas gêner la circulation des autres voyageurs. Et se hâter pour sortir, même avec sa grosse valise. Parce que, oui, quand ça sonne, c'est que les portes se ferment. Et si on ne fait pas quelque chose, là tout de suite, on va se retrouver à l'arrêt suivant. Donc, j'ai pratiquement jeté ma valise entre les portes (j'étais trop loin pour agir directement sur le système d'ouverture) et provoqué leur réouverture afin de sauver la moitié du groupe d'une perte certaine.

Car ça non plus, ils ne s'en doutaient pas: le train, contrairement à la voiture, fait généralement des arrêts intermédiaires. Et donc, avant d'arriver à Paris, nous nous sommes arrêtés une bonne demi-douzaine de fois ("Non, ce n'est pas encore Paris, on est même encore en Bretagne!"). Et une fois en Allemagne, nos trains ne nous emmenant pas au terminus, il fallait se dépêcher de descendre, le temps d'arrêt dans chaque gare étant limité. Nous avons eu beau les prévenir qu'il faudrait faire vite, ce n'est que lorsque les portes ont commencé à se refermer devant eux qu'ils ont compris...

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4 Commentaires:

At 8:45 AM, Blogger zora a bien voulu donner son avis...

ca m'amuse de voir que quelque soit l'age des enfants, ils ne croient jamais les parents ou les profs ^^

 
At 10:09 AM, Blogger Bismarck a bien voulu donner son avis...

Ben si, ceux-là me croient plutôt... C'est juste qu'ils avaient besoin d'emporter tout un tas de trucs.

 
At 10:48 AM, Anonymous Pascale a bien voulu donner son avis...

Même en habitant dans une grande ville, c'est amusant de voir ceux qui connaissent ou non les transports en commun!
Mes deux enfants sont habitués à prendre bus et tram depuis leur naissance, donc peu à peu en grandissant, ils y sont devenus de plus en plus à l'aise, connaissent les lignes qu'on emprunte le plus, les arrêts, savent qu'il faut demander l'arrêt en appuyant sur le bouton, comment composter son ticket, faire signe au chauffeur, se tenir correctement pour ne pas tomber...
J'ai été très étonnée le jour où j'ai accompagné la classe de mon fils en sortie scolaire, on prend souvent les bus de la ville, de voir à quel point ils étaient tous empotés!! Et mon fils a été le seul à dire bonjour au chauffeur en montant...

 
At 2:00 PM, Blogger Olivier a bien voulu donner son avis...

Ça me rappelle notre voyage entre Paris et la Pologne, par Frankfort... :)

(en 1985)

 

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