Ecole et notation
(12 janvier)C'est dur, l'école. Surtout depuis qu'on a introduit les "évalulations" en maternelle. Je me souviens de cette maman, dans la classe du Pirate, qui s'était quasiment indignée que la case "reconnaît son prénom" soit cochée en rouge (non acquis) alors qu'il savait très bien comment il s'appelait, bien sûr, son rejeton. Sauf qu'il ne savait pas comment son prénom s'écrivait. J'ai dû écrire un billet là-dessus, vous pouvez chercher en décembre 2006 ou janvier 2007 si ça vous chante; moi, j'ai la flemme.
Dès la maternelle, donc, on commence à évaluer les enfants. Mais sans leur mettre de note, hein, pour éviter de stigmatiser les mauvais. Sauf que les parents ne sont pas sots, et voient bien qu'il y a pas mal de orange (voire du rouge) sur certains livrets (car cela reste des "livrets"). Ou, pour ceux qui pratiquent ces codes, beaucoup de "ECA". Du coup, les parents inquiets de l'avenir de leur progéniture vont leur mettre la pression dès la maternelle. Allez, Titi, il faut faire des boucles, la maîtresse a dit que tu n'y arrivais pas bien.
Au primaire, ça ne s'arrange pas vraiment. Le Pirate a toujours eu plus de points verts qu'autre chose. A vrai dire, les cases orangées se comptent sur les doigts d'une main, depuis qu'il a des livrets d'évaluation. Cette année, la maîtresse est passée, sans plus d'explications, au système A / ECA / NA. (Bon, admettons qu'elle a expliqué le coup de "acquis, non acquis, en cours d'acquisition" au cours de la réunion avec les parents; c'est K. qui y était.) Mais, si elle a renoncé à toute notation, elle n'a pas renoncé pour autant au classement de ses élèves. Et pourtant, elle est plus jeune que moi et a subi l'IUFM. Oui, elle classe les enfants, puisque les trois qui ont eu "le plus de plus" (soit le maximum de "A") ont eu une image. On ne note plus, mais on récompense les meilleurs. Comme si ça n'entretenait pas l'esprit de compétition tant décrié.
Non, si vous voulez mon avis, ce qui fait du tort aux plus faibles, ce ne sont ni les mauvaises notes, ni les images reçues par les plus forts: c'est d'être maintenus, jusqu'à la fin du collège, dans les mêmes classes que ceux qui arrivent à suivre. Parce que ça finit par être frustrant, de voir que tout le monde y arrive, sauf vous. Je ne pense pas non plus qu'il faille définitivement isoler les élèves en difficulté dans des classes spéciales: certaines difficultés ne sont que passagères, certaines sont plus d'ordre socio-économique qu'intellectuel. Ces élèves ont besoin d'aide, mais l'école manque de plus en plus de moyens et de structures pour leur donner leur chance.
Ce qui n'est pas juste, c'est que mes enfants, issus d'un milieu intellectuel, seront toujours favorisés par rapport à certains autres. Parce que je sais aussi comment l'école fonctionne...
Libellés : école, humeur, service public
4 Commentaires:
Merci pour ce billet qui expose exactement ce que je pense, ressens.
Ca me gêne tout autant que toi, moi qui suis aussi Educ Nat !!
quand les parents de maternelle me ramènent les carnets de note je trouve ça halucinant
perso j'avais été convoqué par l instit de maternelle parce que ma fille jetait le travail à la poubelle quand ça ne l'interressait pas
Elle poursuit ses études bac plus6et je n'ai jamais eu de problèmes de scolarité
toubibedeschamps
Bienvenue ici, et merci à tous les deux.
quand je vois qu'au lycée, les élèves ne travaillent que si c'est noté... et encore...
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