Délinquance sénile

(25 mars)

Je vais au marché avec Numérobis. Je sors de la cour de l'école en lui expliquant que nous allons acheter du miel. Il réclame aussi des bonbons.
Nous traversons, et nous arrivons devant l'arrêt de bus. Une mamie nous fait un grand sourire. "Bonjour! Comme il a grandi!" Je cogite, pour essayer de me rappeler où j'ai bien pu la voir. Elle réclame un bisou à Numérobis, qui se laisse relativement faire. "Tu vas à la poste?" "Oui" (Facile, j'ai des lettres à la main, mais j'aimerais bien savoir pourquoi elle me tutoie.)
"Et c'était comment, son nom, déjà?" Je me disais bien, aussi, que nous ne pouvions pas être si intimes. Je lui réponds quand même, et la conversation se poursuit vaguement sur des poncifs ("Qu'est-ce qu'il parle bien!"), et puis nous repartons. Elle dit encore qu'il a l'air d'un petit vicking.
A quelques mètres, Numérobis se retourne vers moi: "C'était qui, là, Maman?"
Je n'en sais rien. Nous avons été agressés par une vieille dame, fort sympathique au demeurant. A bien y réfléchir, je me demande si elle n'a pas commencé par nous prendre pour des gens qu'elle connaissait. Elle s'en est sortie en disant qu'elle adorait les enfants; mais au fond, elle devait être plus gênée que nous. Heureusement que Numérobis est plutôt poli!

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