Peut-on se connaître soi-même?
(16 juin 2008)C'est lundi, c'est philosophie!
Aujourd'hui, donc, début des épreuves du bac. Je surveille dans un lycée de ma commune, que je découvre en même temps que certains candidats. Surveillants et candidats sont convoqués une demie heure avant le début des épreuves. Les profs, qui savent que ça ne vaut pas la peine de se presser, arrivent, comme moi, en retard, c'est à dire seulement vingt minutes avant 8 heures. Les candidats discutent et se disent déjà que, le lendemain, ils se lèveront un peu moins tôt.
"Dans la demie-heure qui précède le début des épreuves", c'est-à-dire, donc, à partir de 7h 45, le temps de récupérer le matériel au secrétariat, nous faisons entrer les candidats et leur distribuons une seule feuille de copie (ce n'est pas par soucis écologique, c'est juste pour être sûr qu'ils ne pourront pas embarquer une copie vierge en partant, et y écrire des anti-sèches pour les épreuves suivantes!), quelques feuilles de brouillon, et nous vérifions les convocations.
A 7h 55, soit cinq minutes avant le début officiel de l'épreuve (si, je vous assure, ma montre avance et n'indiquait pas encore 8 heures), nous distribuons les sujets, et nous mettons au tableau le petit erratum pour corriger la coquille. Parce que, oui, il y a une coquille dans le texte du troisième sujet. Nous indiquons aussi le repère de l'épreuve, parce que, quand on passe son bac, on ne sait pas encore ce que c'est. Moi, ça va, entre le bac et les concours, j'en ai recopié, des repères, et donc je décode celui-ci aussi: 08, c'est l'année, PH comme philosophie, SC de section scientifique, ME parce qu'on est en métropole et 1, parce qu'il y a peut-être un sujet de secours?
Ensuite commence la "surveillance active", on ne doit faire que ça, surtout pas lire ou se laisser distraire par quoi que ce soit. Et du coup, qu'est-ce qu'on s'ennuie! La lecture des sujets ne prend pas plus de cinq minutes (demain, c'est histoire-géo, il y aura un peu plus de lecture...), et le décor de la classe est plutôt sévère. J'irais bien m'installer au fond, d'autant que les consignes de surveillance précisent que c'est là la meilleure place (dans le dos des élèves, pour qu'ils sentent le regard peser sur eux, sans le voir... quelle pression!), mais il n'y a pas de table disponible, et très peu d'espace entre les candidats du dernier rang et la cloison. Je ne voudrais pas avoir l'air de lire par-dessus leur épaule (je détestais ça, quand j'étais élève, ça me bloquais complètement).
Ce lycée est conceptuel: c'est un lycée "ouvert". Ouvert sur l'extérieur par de grandes fenêtres; mais l'architecte a semble-t-il pensé au problème du soleil: il y a de grand auvents-parasols, façon ailes d'avion, dehors. Le bâtiment est placé de telle façon qu'aucune fenêtre ne donne sur la rue, aucune distraction possible de ce côté-là, si ce n'est les camarades qui viennent manger sur les tables de pierre, le midi. En revanche, les salles de classes sont également ouvertes vers l'intérieur: les cloisons qui les séparent du couloir sont elles aussi entièrement vitrées. Et comme le large couloir, au rez de chaussée, donne directement sur le hall d'entrée, je vous laisse imaginer les numéros de cirque, avec grimaces à gogo et copains singeant le prof de l'extérieur, sans que ce dernier puisse rien voir. Donc, des rideaux ont été posés, qui réduisent considérablement les disractions visuelles. Mais sans réduire les nuisances sonores. Je n'ai jamais fait passer le bac avec autant de bruit à côté.
C'est la première fois aussi que je surveille quatre heures d'affilée sans que personne ne vienne me proposer de me relayer un instant, le temps d'aller prendre un café (je ne bois pas de café) ou de faire pipi (où sont les toilettes?). L'organisation laisse quelque peu à désirer, dans cet établissement...
Les candidats commencent à sortir au bout d'une heure et demie, comme le sujet 1 parle d'art, on a droit à des allusions au cinéma de Walt Disney et aux Tournesols de Monet, mais bon, ce sont des scientifiques, avec un malheureux coefficient 3 pour la philo... Je déplore en revanche la multitude des fautes d'orthographes, même si des élèves qui, à vue de nez, ont l'air sérieux et bien comme il faut. A 11 heures, celle qui a préparé par le CNED (c'est écrit sur la feuille d'émargement) continue à noircir des feuilles de brouillon, elle ne finira jamais, alors je fais remarquer qu'il ne leur reste plus qu'une heure, elle passe enfin à la copie. Mais elle n'a effectivement pas pu terminer de tout recopier, bien que nous n'ayons pris sa copie qu'à 12h 05 à ma montre.
Demain matin, histoire-géo, donc, et l'après-midi, je suis censée faire cours dans mon lycée tout neuf (mais pas franchement conceptuel). C'est dommage, parce que c'est le mardi après-midi qu'a lieu l'épreuve de LV 2. Mais je surveille la LV 1 jeudi, j'aurais peut-être un sujet.
3 Commentaires:
Quelle merde ces examens... Comme si on pouvait juger de la valeur d'un enfant en lui posant une seule question.
A bas les examens, vive l'évaluation continue.
Bon courage!
tu as réussi à ne pas piquer du nez? trop forte!
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