De l'arrêt de travail

(8 octobre 2019)

Au début de ma carrière, je me souviens avoir été scandalisée par une collègue, qui abusait manifestement de l'arrêt de travail. Elle s'était cassé le bras (gauche, si mon souvenir est exact), ou plutôt le poignet, et avait été arrêtée tout le temps où elle était dans le plâtre. Soit, il n'est pas facile de conduire avec un bras dans le plâtre. Sauf que: elle bénéficiait d'un logement de fonction, et devait juste traverser la cour pour arriver au collège. La prof d'allemand de ma soeur, qui s'était cassé le bras quelques années plus tôt, avait pris le métro pour venir faire cours. Et cette collègue du Nord, celle au logement de fonction, a fait prolonger son arrêt après son déplâtrage. Elle ne pouvait plus avoir mal. Mais alors, sous quel motif a-t-elle obtenu une prolongation? Elle risquait de se faire bousculer dans les couloirs et de retomber sur une fracture à peine consolidée... Mouais, il y a des médecins sympas, quand même.
Le prof de maths du Pirate leur fait cours avec une jambe cassée. Il prend peut-être les transports en commun, ou bien il co-voiture, mais en tout cas, on peut dire qu'il a une vrai conscience professionnelle.
Moi, je n'ai pas essayé de négocier avec l'interne, dans la nuit du 13 au 14 septembre. Elle ne m'avait même pas demandé si je travaillais, et elle est arrivée avec un arrêt pour trois semaines. Papier sottement daté du 13 (alors que j'ai quitté le service le 14), si bien que ce jour où j'ai pourtant travaillé est devenu un "jour de carence", merci l'Educ'Nat. Bref. Quand je suis retournée à l'hôpital la semaine dernière, j'avoue que je n'avais pas trop envie de retourner travailler. J'ai donc posé la question du prolongement de mon arrêt. Et le chirurgien a été formel: je ne peux pas conduire (et même si je le pouvais, d'après le kiné, ce n'est pas souhaitable, il me faut encore deux semaines de cicatrisation, au moins). Comme il est inenvisageable que K. s'adapte à mes horaires (j'ai à peine deux heures de cours le lundi, en plein milieu de la journée, par exemple) et que je ne vois pas avec qui co-voiturer (chacun ses horaires bizarres), mon arrêt a été prolongé jusqu'au 20 (ce qui n'est pas très malin, puisque le 20, c'est un dimanche, j'aurais "perdu" trois jours d'arrêt maladie, dans cette histoire).
D'un côté, je me sens un peu coupable. De l'autre, le discours du kiné sur la nécessité de prendre son temps et de ne rien brusquer pour éviter une récidive a rasséréné ma conscience.

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1 Commentaires:

At 9:15 AM, Anonymous Béatrice a bien voulu donner son avis...

Arf, j'ai zappé ça !!!
Plein de bises et profite de ton arrêt pour te reposer, personne ne te remerciera d'aller bosser pas complètement remise, donc bon ! (j'ai arrêté de culpabiliser pour ça).

 

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