Lycée tout neuf

(12 septembre)

En fait, l'établissement où je fais cours la moitié du temps n'est pas encore tout à fait terminé.
Le proviseur se désespère de voir la poussière qui revient sans cesse derrière les femmes de ménage, il transporte lui-même le matériel dans les salles en l'absence d'ouvrier nommé pour l'entretien, il court ici et là pour assurer la mise en route et le confort des personnels.
Les profs rigolent devant les poignées de porte qui cèdent et les portes qui coincent ou ne ferment pas, les élèves cherchent les numéros de salle scotchés en tout petit sur les huisseries.
J'ai un magnétophone-lecteur de CD tout neuf avec télécommande, s'il vous plaît, mais l'un des interrupteurs de ma salle n'a pas de boîtier. J'ai une salle pour moi toute seule, mais la porte frotte, le joint inférieur est déjà presque arraché. J'ai un cahier d'appel, mais pas de cahier de textes (ce qui est embêtant, parce que, dans cette académie, je n'ai pas encore vu l'inspectrice, et elle n'a évidemment pas encore vu le lycée).
C'est rigolo, un lycée qui ouvre, avec une équipe réduite et qui, pour l'instant, à l'air de bien s'entendre. Je m'y sens beaucoup mieux que dans l'autre grand machin du Petit Prince, avec ses 3000 élèves et ses collègues qui vous dévisagent (heureusement, je commence à ne plus trop avoir l'air d'une pionne).

Libellés : ,