C'est la dèche
(3 décembre 2022)
Grosse journée, lundi dernier, avec une formation et un conseil d'administration. Et comme on enchaînait sur la première semaine des conseils de classe, que j'avais rendez-vous à la banque vendredi et piscine, et danse, et que j'ai tenté aussi la réunion de lecteurs lectrices à la médiathèque... je n'ai pas vu la semaine passer.
Lundi, donc, formation pour préparer ma retraite des référents à l'égalité fille-garçon. Dans un autre lycée de la préfecture, qui a gardé dans son jus des toilettes de l'époque de sa construction.
Stéréotypés, pour le coup, les sanitaires, avec le côté rose-orangé pour les filles et le côté bleu pour les mâles.
La formation, elle, était suivie quasiment exclusivement par des femmes de plus de quarante ans. Un seul homme dans l'assemblée, très engagé dans le combat des LGBTQIA+, et deux collègues n'avaient peut-être pas encore atteint la quarantaine. Des personnes convaincues, dont certaines avaient déjà mené pas mal d'actions dans leur établissement, ce qui est loin d'être mon cas. Comme sur pas mal de questions, le constat est que la plupart des élèves sont plus avancé·es que nous, et que ce sont les collègues qu'il va falloir convaincre. Il y a du boulot...
Le soir, au conseil d'administration, nous devions voter le budget. Et le proviseur nous a annoncé qu'il nous proposait un buget "insincère"; c'est-à-dire qu'il sait que ce budget n'est pas réaliste et certainement intenable. Parce que le coût des différentes énergies ne cesse d'augmenter, et que les établissements scolaires ne bénéficient évidemment pas du bouclier fiscal. Donc, si on prend en compte l'augmentation prévisible des factures d'électricité et de fuel en 2023, la dotation de la région couvre tout juste le coût des fluides. On aurait de l'eau et du chauffage, on pourrait éclairer, mais plus de papier pour les photocopieuses, plus un sous pour acheter des livres ou financer un projet. Alors il a triché. Et nous a annoncé aussi qu'il faudrait réfléchirà nos priorités. En clair, il envisage de ne pas renouveler toutes les photocopieuses, et de réduire drastiquement le nombre de sorties et voyages (heureusement, il y a le passe culture, qui permet d'aller au cinéma - à pied - sans payer)...
Si on avait gardé nos toilettes, on aurait pu les louer pour un décor de film.
(Quel accessoire n'était pas présent en 1970?) |
Au lieu de ça, on a un bâtiment tout neuf dans lequel les "salles de travail" des professeurs ne sont pas équipées de radiateur, où la lumière s'allume toute seule à certains endroits, mais pas partout, si bien que bon nombre de collègues ignorent les interrupteurs et partent en laissant la lumière dans les toilettes à 17h30...
Mardi midi, piscine (avec John Malkovich mais sans aquagym). Et mardi soir, après avoir rempli quelques bulletins, je me suis rendue à l'invitation des bibliothécaires pour le club de lecture. Là encore, que des dames. Et j'étais la plus jeune. Echanges intéressants. Mais ce sont toujours les mêmes personnes qui s'engagent. Il y avait deux visages que je connaissais, ce sont des bénévoles du don du sang. Et l'une d'elle a aussi participé à une collecte de témoignages. J'avais également déjà croisé une autre de ces dames. Elle ne voulait pas rentrer trop tard, parce que l'éclairage public est éteint plus tôt, vu qu'l faut économiser. Nous l'avions remarqué, avec les enfants. La dame m'a parlé de 20h dans la bourgade voisine, mais au bourg, il semblerait que ce soit 20h 30, comme j'ai pu le vérifier en rentrant de conseils de classe le lendemain. Heureusement pour moi, en fin de semaine, les rues restent éclairées plus longtemps, et je peux rentrer du cours de danse (qui finit à 21h le vendredi) en voyant où je mets les pieds. Parce que circuler dans le bourg sans lumière, je l'ai fait une fois, c'est assez angoissant, à cause des bateaux et des bordures de trottoir qu'on ne voit pas.
Voilà pour cette semaine sous le signe des économies d'énergie. Bien sûr, j'ai économisé de l'essence en descendant au centre-ville à pied depuis le lycée pour aller voir mon banquier (il me trouve très prudente et très capable de m'adapter à une baisse de mon niveau de vie, si besoin) en faisant toutes mes courses à pied ce samedi. La voiture ne sortira pas demain non plus. Plutôt marcher dans le froid que de me geler les mains à gratter le pare-brise!
Libellés : humeur, service public
5 Commentaires:
C'est vrai que c'est bien compliqué tout ça pour les collèges et les lycées ...
Ici, à part l'hyper hyper centre (= la Grand'Rue) et le route principale de la Sous-Pref, tout est éteint de 21h00 à 5h00 (on voit bien mieux les étoiles quand il n'y a pas de nuages, mais du coup ça caille ;-) ) ...
Belle soirée !!
Bien sûr c'est compliqué pour un maximum de situations, et j'ai bien peur que la difficulté soit sérieusement accrue pour l'hiver 2023-24...
Tu grattes déjà le pare-brise, la température est donc sous zéro par chez toi déjà ??
Je crois que dans les '70 il n'y avait pas de distributeur de papier séché-mains...
Bleck
Bleck, je pense qu'il n'y avait pas de distributeur de savon non plus... Oui, il gèle la nuit, j'ai dû gratter jeudi et vendredi matin...
Béatrice, ici on ne rallume qu'à 6h 30. Et comme j'habite au bout du bourg, je vois les étoiles de toute façon, quand le ciel est dégagé. J'aime bien ça...
C'est complètement dingue ces histoires d'énergie! Ici on n'a pas ce problème heureusement, mais on n'a plus de médicaments, plus d'oeufs, plus de laitue, plus d'acétone... Quel monde étrange! Fais attention à toi!
Ici aussi, DrCaSo, on a des soucis avec les médicaments : le paracétamol pour les enfants se fait rare (comme au Québec). Il paraît que les œufs manquent également, mais je me fournis chez un producteur bio et local qui en a suffisamment.
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