Ping-pong médical: troisième manche

 (6 octobre)

Le semaine dernière, j'ai accompagné le P'tit Mousse à son dernier rendez-vous avec le chirurgien. Apparemment, le tendon coince encore un peu à l'extension, pas sûre que le doigt puisse se tendre comme avant.

En patientant dans la salle d'attente, nous avons vu passer des gens qui venaient manifestement du service voisin, et à qui on faisait passer un électrocardiogramme "avant de voir le docteur". Le service voisin, c'était l'anesthésie, où j'avais moi-même rendez-vous le lendemain. J'ai donc supposé que j'aurais moi aussi droit à ce genre d'examen, puisqu'on m'avait posé la question de savoir si j'avais déjà vu un cardiologie (non, ne le répétez surtout pas à Asta Cadran), et j'ai été un peu déçue, le lendemain, de constater que non.
J'ai été vue par un jeune anesthésiste (il a déjà fini sa spécialisation, lui?), et pas par le médecin tellement âgé que même les secrétaires avaient l'air de lui parler comme à un vieux monsieur (plus fort et en articulant bien). Il m'a réexpliqué un certain nombre de choses, posé quelques questions sur mon allergie aux abeilles et ma dilatation des bronches, demandé si je faisais un peu de sport sans attendre de précision, et m'a dit au revoir.

Sauf qu'aujourd'hui, ce n'est pas lui que j'ai vu, au bloc, mais le chef du service d'anesthésie. Je le sais, non pas qu'il se soit présenté, mais parce que son nom figure sur le compte-rendu, et que son nom, je l'avais retenu, vu que j'ai eu deux de ses fils en classe. Un nom plutôt peu courant en Bretagne, donc il y a peu de chances de confusion. Et puis, en y repensant, même si ses enfants doivent être plus grands que lui (en même temps, j'étais alongée, difficile de juger), le petit dernier a la même façon de se mouvoir que son père.

Après un petit somme d'environ une heure, je me suis retrouvée en salle de réveil, et je me suis dit qu'il faudrait que je me réhabitue à mon nom de jeune fille avant la prochaine anesthésie, sinon, je risquais de ne pas réagir quand on allait m'appeler pour me tirer des bras de Morphée. J'avais froid, mais le mouchard indiquait un rythme cardiaque tout à fait rassurant de moins de 60 bpm, une saturation en oxygène à 99% et une tention entre 12 et 13. Il fallait juste attendre un peu avant de retourner dans l'unité "cocon".

Un petit M*thieu, 4 ans, est arrivé à côté de moi, et vu qu'un peu de sang coulait de sa bouche et de son oreille, je dirais qu'il venait de subir une intervention ORL. Il pleurait et voulait voir sa maman. Son doudou n'y suffisait pas, ni les efforts des infirmiers pour le consoler ou le distraire. Rien à faire des peluches autour de lui. A chaque question, il répondait qu'il voulait sa maman. Nous avons quand même appris qu'il était dans la classe de V.Ronique et que Maman, ça commence avec un C... Et puis les infirmiers ont eu pitié de lui, lui ont enlevé ses "gommettes" (celles qui avaient servi à contrôler son rythme cardiaque, mais il n'était plus branché à rien en revenant du bloc) et il est retourné voir sa maman.

Pratiquement à sa place est arrivée une dame, qui, elle, voulait revoir son mari (chacun son truc, à chaque âge ses lubies). Et puis une jeune femme à qui on venait d'enlever les 4 dents de sagesse, et qui avait soif. De ce côté-ci de la salle de réveil, donc, en dehors du petit M*thieu, que des femmes. Le barbu arrivé en brancard est passé de l'autre côté, où il y avait déjà une personne allongée. (Pour une fois, je ne me suis pas réveillée de mauvaise humeur, et même plutôt en forme; mais c'était une petite intervention, par rapport aux chirurgies précédentes. Alors j'en ai profité.)

Au bout d'une heure (j'avais la pendule en ligne de mire), je suis moi aussi retournée d'où je venais, c'est-à-dire dans l'unité "cocons", ainsi nommée parce qu'elle est en tampon entre le bloc et le service d'hospitalisation de jour. On n'y entre qu'en tenue de bloc (tout le monde avait un pantalon, sauf moi; j'ai vu les jambes sous les portes façon saloon, mais pas battantes), et les médecins peuvent venir voir les patients sans quitter la leur et refaire ensuite tout le parcours de désinfection, entre deux opérations. En revanche, l'infirmière est prisonnière et ne peut sorir sous aucun prétexte.

Là, il fallait d'abord attendre de faire pipi pour avoir le droit de passer à l'étape suivante, soit le rhabillage, le "brunch" puis la sortie, une fois le chirurgien passé. Les "cocons" étant des box, j'entendais tout ce qui se passait à côté. Un monsieur qui arrivait pour une chirurgie gastrique, un autre qui remontait après un rafistolage (du nez, je l'ai vu après), un qui partait pour une cataracte et une dame qui en revenait. Et l'infirmière, un peu débordée, qui expliquait qu'il y avait des retards aux blocs, à cause de deux patients arrivés sans PCR. Tout était décalé, et des gens à qui on avait dit d'arriver pour 7h 30 étaient encore dans la salle d'attente alors qu'il devait être plus de 11h. J'étais bien contente d'être passée la première (il a même fallu attendre un peu pour m'endormir, parce que le Dr Médoc ne répondait pas).

Quand j'ai voulu aller aux toilettes, j'ai été un peu surprise que l'infirmière ne vienne pas se mettre à côté de moi au cas où je ferais une chute de tension. D'habitude (oui, je suis déjà passée par 4 anesthésies générales, alors j'ai un peu l'habitude), elles ont toujours peur qu'on tombe. Je me suis levée prudemment, et j'ai tenu ma casaque dans le dos pour aller soulager ma vessie. Après quoi, j'ai entendu l'infirmière qui appelait pour savoir si elle pouvait libérer un box en se débarrassant de moi m'envoyer me rhabiller et déjeuner. Mais le chirurgien était en train de dilater son patient et ne pouvait répondre au téléphone. Je suis quand même allée au vestiaire, et le Dr Médoc a frappé pour me dire que tout allait bien. J'ai juste le côlon un peu long.

Et on va faire un examen pour vérifier "le grêle", maintenant. Ah? Avec un nouveau régime préparatoire avant d'avaler un micro appareil photo. Comme ça je pourrai vous raconter le fameux régime, parce que là, ça commence à faire un peu long pour un seul message.

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6 Commentaires:

At 9:20 AM, Blogger Bleck a bien voulu donner son avis...

J'ai toujours préféré la salle de réveil au couloir d'attente du bloc op'

Bleck

 
At 10:51 AM, Blogger Bismarck a bien voulu donner son avis...

Il y a aussi des gens qui atendent dans la salle de réveil (ça m'est arrivé, pour mon panaris, et hier, il y avait une jeune femme dans ce cas aussi, de l'autre côté du petit M*thieu). Quand on n'attend pas trop longtemps, ça va...

 
At 11:41 AM, Anonymous Béatrice a bien voulu donner son avis...

J'espère que tout ira bien aussi pour l'examen suivant ...
Belle journée !

 
At 2:26 PM, Anonymous Dr. CaSo a bien voulu donner son avis...

J'ai toujours haïs la salle de réveil! Contente que tu ailles bien :)

 
At 8:52 AM, Blogger Mme Chapeau a bien voulu donner son avis...

Merci pour ce long récit. J'espère que votre "grêle" se porte aussi bien que votre côlon un peu long.

 
At 9:14 AM, Blogger Bismarck a bien voulu donner son avis...

Merci à toutes. Je me sens parfaitement bien et je suis confiante pour la suite.

 

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