Vol de nuit

(18 août)

La plupart des vols transcontinentaux vers l'Est se font de nuit, pour d'évidentes raisons: si on partait de New-York à huit heures du matin (ce qui voudrait dire: être à l'aéroport bien avant six heures), on ne débarquerait pas de l'avion à Paris avant neuf heures du soir, décalage horaire oblige, et il faudrait encore passer la douane, récupérer ses bagages et trouver un taxi...
Nous ne partions pas de New-York, mais de Montréal, et nous n'arrivions pas à Paris, mais à Nantes, néanmoins nos horaires de vol devaient plus ou moins correspondre à ceux de ce trajet: l'avion devait décoller vers 23 heures. Ce qui est bien tard, quand on est accompagné de trois enfants. Comme si cela ne suffisait pas, un problème technique a retardé la mise en route de l'appareil. Fort heureusement, les hôtesses avaient distribué aux enfants un kit de loisirs auquel ils n'avaient curieusement pas eu droit à l'aller (de jour - en revanche, c'est le P'tit Mousse qui a été privé, au retour, de son kit bébé avec couche, anneau de dentition et matelas à langer), ce qui les a occupés jusqu'au décollage. Enfin, je suppose, parce qu'une charmante hôtesse m'avait fait déplacer avec le bébé, afin de lui laisser plus de place pour dormir, ce qui offrait aussi à Numérobis la possibilité de déborder sur mon siège resté vide.
Le P'tit Mousse, fatigué, s'impatientait, et moi aussi. J'avais très envie de dormir. Mon fils n'a pas du tout apprécié la position préconisée pour le décollage et l'atterrissage, néanmoins, ainsi calé contre moi, il aurait fini par s'endormir si je n'avais commis l'erreur de vouloir l'installer plus confortablement. Monsieur ne voulait pas dormir sur les fauteuils, pourtant il en avait deux rien que pour lui. Il a donc fallu le coucher, tant bien que mal, sur moi. Et l'isoler de la cabine, puisqu'il y avait du bruit, de la lumière et des passages incessants dans le couloir. Dieu merci, K. m'avait confié la couverture et le cale-nuque achetés à l'aller: j'ai calé le P'tit Mousse contre la carlingue, et je lui ai fait un rideau en coinçant la couverture dans la tablette du siège devant vous, puis j'ai fait semblant de dormir, n'ayant nullement l'intention de prendre le repas chaud proposé à une heure aussi tardive.
Une fois le P'tit Mousse endormi, j'ai pu le poser sur les sièges et m'installer à côté de lui (nous avions la rangée de trois sièges pour nous tous seuls!). S'il a chouiné trois ou quatre fois, un "chut, dodo" a suffit à le calmer, et il a dormi jusqu'à ce que je le réveille pour l'atterrissage. Moi, non, et pour diverses raisons. D'abord, ce repas, servi à une heure imbécile tant du point de vue de l'heure locale que de celui de l'heure d'arrivée (du poulet et un verre de vin à six heures du matin?); ensuite, les turbulences, qui ont interrompu deux fois et prolongé d'autant ce bruyant service. Il y en a eu d'autres par la suite, ce qui occasionnait chaque fois le même cirque: "dong" d'allumage du voyant "attachez vos ceintures", message sonore d'explications, et passage du steward bien décidé à faire attacher tout le monde, quitte à réveiller les dormeurs. Ajoutez à cela la crainte que le P'tit Mousse tombe de ses sièges, alors qu'en fait, ce sont des sièges baquet et qu'il était irrésistiblement attiré vers les dossiers. Autre problème majeur: il m'est quasiment impossible de dormir assise; pourquoi personne n'a-t-il encore eu l'idée d'installer dans les avions ces repose-pieds que l'on voit dans les TGV? (Quant à moi, il faudrait même les disposer plus haut pour que je me sente un peu à mon aise.) Enfin, les lumières sont restées bien trop vives pour favoriser l'endormissement. K., qui était resté dans la rangée centrale, a été également gêné par la diffusion continue d'imbécilités sur l'écran (quand j'étais petite, il y avait un film, et puis c'est tout, et on éteignait les lumières de la cabine).
Bref, en dehors du P'tit Mousse, qui aurait bien continué son somme, nous avons tous eu du mal à fermer l'oeil convenablement, et nous étions fort fatigués en arrivant (ce qui explique aussi que mon beau-père ne nous ait pas trouvés très bronzés: la fatigue pâlit). Pour couronner le tout, K. a laissé tomber les clefs de la voiture dans l'avion juste avant de débarquer, et ne s'en est aperçu qu'une fois au véhicule. Que les étourdis comme lui se rassurent: un agent fait le tour de la cabine pour récupérer ce genre d'objets (il y avait son téléphone, avec).

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3 Commentaires:

At 1:01 PM, Blogger Broisha a bien voulu donner son avis...

je n'ai jamais pris l'avion avec les enfants, et je pense que ce n'est pas demain la veille... quel courage ! :-)

 
At 12:21 AM, Anonymous Nanouk a bien voulu donner son avis...

Ah oui, les 112 passages d’hôtesses et les mamans qui font l'erreur de mieux vouloir installer leur petit (ça m'est arrivé aussi avec le mien)...
Enfin, personnellement, ne pas dormir m'aide à vaincre le décalage: je tiens jusqu'au soir et je suis tellement crevée que je dors comme un bébé... Mais dieu que j'aimerais que les avions soient plus confortables!

 
At 10:42 AM, Blogger Bismarck a bien voulu donner son avis...

En fait, Broisha, mes enfants sont plutôt sages, en avion. En tout cas, c 'est ce qu'on me dit. A l'aller, le Pirate avait même tapé dans l'oeil de sa voisine, qui a joué une heure et demie aux cartes avec lui!
Et effectivement, Nanouk, j'ai l'impression n'avoir jamais récupéré aussi vite le décalage horaire...

 

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