Cartes exprès

(5 février)

Comme vous le savez, quand on déménage, et qu'on a une voiture, on est prié de communiquer sa nouvelle adresse aux forces de police, via la préfecture (ou la sous-préfecture), histoire que les autorités puissent vous retrouver quand un radar vous flashe sur l'autoroute. Ou au cas où votre voiture serait empruntée par des malfaiteurs pour commettre quelque délit.
Si vous n'obtempérez pas dans le mois qui suit votre déménagement, vous êtes passibles d'une amende de 4ème classe.
Je me suis donc rendue (dans les temps, ce n'est pas parce que je ne le raconte que maintenant que je n'ai pas scrupuleusement respecté la loi) à la préfecture, munie de la carte grise du visiospace et du formulaire ad-hoc téléchargé sur le net, imprimé sur papier jaune et signé par K. et moi, puisque la carte grise était à nos deux noms (avec des prénoms complètement loups-phoques). Comme c'est moi qui accomplissais la démarche, je me suis inscrite comme "titulaire", K. étant le "co-titulaire". L'agent n'a fait aucun problème, puisque j'avais aussi les deux passeports, et m'a envoyée faire la queue à la caisse. "On vous appellera." Sauf que. Le 3/4 des "Monsieur" appelés ce jour-là étaient des Madames. Soit que Monsieur travaillât, et eut envoyé sa femme accomplir une énième démarche administrative. Soit que, comme dans notre cas, le nouveau certificat d'immatriculation ait été automatiquement édité au nom de Monsieur. Je n'étais plus que co-titulaire, et j'avais perdu mon prénom dans la bataille.
Quand le recommandé promis est arrivé, cinq jours plus tard (alors qu'on annonce à tout le monde un délai de deux semaines), il était bien sûr au nom de Monsieur. "C'est mon mari", dis-je à la factrice, qui me le remit sans broncher contre ma signature. Voyant que la chose venait de Lille, j'en ai déduit qu'il s'agissait bien du nouveau certificat (imprimé par l'Imprimerie Nationale, selon toute vraisemblance sur le site de Flers - en Escrebieux) et je l'ai ouvert sans scrupules. Pour découvrir que cette fois, même mon nom de jeune fille avait disparu. Autrement dit, le "co-titulaire" de la voiture pour laquelle je paie encore pourrait aussi bien être mon fils ou mon beau-père! K. n'est qu'à moitié ravi, lui aussi, puisque son prénom a été corrigé (et oui, ici, les prénoms bretons, ils connaissent!), et que donc il est beaucoup plus facile de faire le lien entre le propriétaire de cette voiture et son permis de conduire à lui, déjà quelque peu entamé. A ceci près que personne ne peut vérifier que la date de naissance coïncide (ben oui, à quoi croyez-vous que sert la date de naissance à indiquer sur le formulaire, si ce n'est à faire le recoupement avec les permis de conduire?). En effet, lorsque j'ai rempli l'imprimé, je n'ai mis que ma date (et mon lieu) de naissance, puisqu'on ne me demandait pas celle du "co-titulaire".
Quelques jours plus tard, K., ayant retrouvé la carte grise de sa moto, m'a envoyée faire la démarche pour l'obtention de son nouveau numéro de plaque (j'avais de toute façon besoin d'aller en ville). Cette fois, l'agent n'était pas du coin, et s'est fait préciser ce qui était le nom et le prénom du "titulaire". En revanche, elle a mal recopié l'adresse. La caissière s'est aussi excusée de m'avoir appelée "Monsieur". Il faut dire que ce jour-là, il y a avait assez peu de femmes envoyées par leur époux; et même, rendons justice au sexe prétendu "fort", j'ai vu un Monsieur accourir à l'intitulé "Madame". J'ai aussi vu une jeune femme venir se plaindre qu'elle attendait son certificat définitif depuis trois semaines. Chez nous, le recommandé est arrivé le surlendemain. Impossible de faire plus rapide. Parce qu'il s'agit d'une moto?
Du coup, j'ai aussi contacté l'assurance pour avoir les nouvelles cartes vertes. Ca devenait d'autant plus urgent que celles valables pour les anciennes plaques en 2010 ont été égarées pendant le déménagement. Nous roulerons donc maintenant avec des véhicules portant des certificats d'assurance valables, et des plaques nouveau modèle.

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