Maurice Becker et Stacy Graphe

(19 février)

Lorsque j'ai donné une compréhension orale sur Angelique Kerber à mes élèves, je me doutais bien qu'ils ne connaîtraient pas ses illustres prédécesseurs du tennis allemand (quant à mes lecteurs, certains ignorent peut-être que ladite Kerber fut numéro une mondiale en 2016 et remporta Wimbledon en 2018). Mais comme je leur avais plusieurs fois répété que, quand on ne (re)connaît pas un nom, on n'essaie pas de deviner son orthographe, je pensais qu'ils allaient me parler de "un joueur et une joueuse de tennis célèbres il y a 22 ans". Maurice et Stacy ont au moins eu le mérite de me faire rire. La méconnaissance de Wimbledon ("Wimble", ou "en Allemagne") m'a un peu plus surprise. Mais soit, admettons qu'il y ait là un "marqueur social"...
Apparemment, les élèves de première dont je corrige les E3C n'ont pas reçu de consignes pour éviter d'écrire des âneries. Ou bien ils les ont ignorées. Et c'est ainsi qu'on me parle de "likargu", de "Nick karagia" ou encore de "Ukaragua". Ce pays bien connu d'Amérique latine. J'ai ri aussi. Surtout quand, dans la partie expression écrite, un.e élève explique qu'il / elle a pour projet d'aller visiter l'Amérique "latane", pour découvrir de nouveaux pays et de nouvelles cultures. Je n'ai pas pu m'empêcher de noter en marge "Schön, so können Sie Nicaragua entdecken!". C'est un peu méchant, mais, d'une part, je doute que les élèves aillent vraiment lire toutes les appréciations (ils ne s'intéressent qu'à la note), et, d'autre part, je pense que l'auteur.e de cette copie ne percevra pas l'ironie de la remarque.
Le pire que j'ai trouvé, dans ces copies? Une "Léa", surgie de nulle part, ou presque. J'ai fini par comprendre qu'elle devait correspondre au vocable "Lehrer", plusieurs fois répété. Les élèves ont toujours du mal à identifier les "er" en fin de mot, ils les prennent pour des "a". Mais là, la faute est énorme. D'abord, parce que le mot "Lehrer" figure dans le titre du document que les candidats ont eu largement le temps de lire avant d'écouter l'enregistrement. Ensuite, parce que "Lehrer", c'est "professeur", un mot qu'on maîtrise normalement dès la première année d'étude de l'allemand. Et ça, c'est beaucoup moins drôle...

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