C'est pas moi qui le dis

 (4 juin 2021)

A dire vrai, je lis rarement les mails syndicaux qui inondent ma boîte académique. Mais, sur l'avis d'un collègue, j'en ai ouvert un qui m'a mené à article se terminant par ces paragraphes:

"Ces temps-ci, les professeurs évoluent au milieu d’une véritable hostilité institutionnelle. Ils ont été méprisés par une série de réformes successives : celle de l’école par le ministre Peillon, celle du collège par le ministre Vallaud-Belkacem, celle du lycée par le ministre Blanquer, celles de la fonction publique par les ministres Lebranchu, Girardin et Darmanin, celles des retraites par les ministres Fillon et Philippe.

Bousculés, en constante adaptation dans un cadre général que l’Etat ne cesse de transformer, surchargés de travail au nom de nouvelles missions sans cesse ajoutées aux obligations de service, méprisés par une hiérarchie administrative qui n’écoute aucun argument et humilie leurs représentations syndicales, nombre de professeurs sont aujourd’hui désorientés.

Ils sont même désavoués par des experts infatués et pédants dont Molière et Aristophane n’auraient fait qu’un vers, mais qui leurs sont opposés contre toute logique, en dépit du plus élémentaire bon sens, à rebours d’évidences flagrantes.

La fonction publique française est victime de maltraitance : police, hôpital, justice, services de secours, école sont lentement dégradés par le pouvoir politique jusqu’à l’épuisement des personnels qui tombent malades, au point de se suicider.

La perversité du pouvoir politique parait avérée : publiquement, il vante les qualités de la fonction publique, mais la martyrise régulièrement dans l’intimité feutrée des ministères et des administrations. Le nom de cette violence faite aux agents de la fonction publique : le management.

Le pouvoir politique tord la réalité sans vergogne lorsqu’il s’exprime dans les médias : il le fait pour accéder au pouvoir, puis le fait encore afin de se maintenir au pouvoir. Plus personne ne semble écouter ceux qui font leur métier, et le connaissent mieux que quiconque.

Sourd aux propos des professeurs qui constituent l’école, le dernier ministre de l’Éducation Nationale en date évoque publiquement « sa confiance » en eux. Ainsi, il ne peut plus causer que stupeur et écœurement, repli ou violence en ceux qui supportent « à l’intérieur » les conséquences de ses décisions."

Vous pouvez retrouver cet article à propos de la souffrance au travail sur le site d'Action et Démocratie, avec un deuxième volet ici. Je vous passe le troisième volet sur le rôle des syndicats...

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1 Commentaires:

At 3:32 PM, Blogger nathjo54 a bien voulu donner son avis...

Bonjour,
Je suis syndiquée - fonction publique territoriale - je sais que ces propos sont vrais. Ils sont juste un peu "doux" face à la réalité quotidienne des personnels en souffrance. Ce que font les élus successifs (gouvernementaux, régionaux, départementaux, municipaux des grandes villes) à tous les personnels fonctionnaires ou "assimilés" est ignoble. Ceci dit, j'aime toujours autant vous lire. Comment vont les chats ?Amicalement. Nathalie de Nancy

 

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