Les dessous de la rentrée

(15 septembre 2018)

Oui, je sais, je n'ai pas écrit beaucoup, depuis la rentrée. Mais c'est que j'étais occupée à inscrire les enfants ici ou là, les conduire chez le médecin ou ailleurs, essayer de résoudre le problème de l'emploi du temps du Pirate, et surtout, à compléter ses fournitures scolaires.
Je vous ai déjà parlé de la liste abracadabrantesque de sa prof de français. Mais je n'ai pas évoqué un sujet plus sensible, celui de l'inégalité devant les manuels scolaires.
Dans mon établissement, une association fournit, contre quelques euros d'adhésion et un chèque de caution, tous les manuels à tous les élèves qui en font la demande. Pour nous, profs, ça veut dire qu'on ne peut pas changer de manuel tous les ans (mais qui le ferait?), mais aussi que les élèves ont leurs manuels dès la première semaine; pour les familles, cela représente une économie considérable.
Dans le lycée du Pirate, l'association des parents d'élèves se contente d'organiser une bourse aux livres. Le Pirate s'y est rendu en septembre. Il était le seul vendeur, avec en face de lui une dizaine de familles d'élèves entrants en seconde qui auraient bien voulu acheter des livres à moindre coût. Lui-même n'a pas trouvé d'élève sortant de première S pour acheter les siens. Avec K., ils sont allés à la librairie qui rachète et revend (à prix d'or) les manuels des établissements de la ville: ils n'avaient rien pour le lycée du Pirate. Sur la toile, le moindre manuel coûtait 27 euros neuf, et rarement moins de 20 d'occasion. Alors, je me suis tournée vers mon réseau social réel: j'ai fait appel à mes collègues. Et j'ai trouvé tous les livres de la liste.




Ca m'aurait vraiment embêtée de payer une fortune pour des manuels que nous ne pourrons certainement pas revendre à la fin de l'année, réforme du lycée oblige.
Evidemment, ça veut dire aussi que le Pirate a le format le plus lourd, et des tas de noms différents écrits à l'intérieur de ses manuels.
Et puis, au dos, il y a ça:
Un autre des mes collègues faisait, lui, la quête pour son fils, en terminale dans un autre lycée du département.
J'ai parfaitement conscience que nous sommes des privilégiés, et que c'est une chance énorme de pouvoir se procurer gratuitement ces manuels scolaires. Mais je ne comprends pas pourquoi tous les établissements n'arrivent pas à mettre en place un système de prêt contre une somme raisonnable. Pourquoi certains élèves doivent-ils payer, et pas les autres? Où est l'égalité? (Sans parler de la gratuité de l'école.)
(Je sais aussi que certaines filières professionnelles, comme la coiffure ou la boucherie, exigent l'achat d'un matériel coûteux, alors que les enfants qui sont orientés vers ses voies sont globalement issus de familles moins favorisées que ceux qui vont dans l'enseignement général. Il y a, me semble-t-il, une véritable réflexion à mener sur le coût réel de la scolarité, avant d'obliger les jeunes à rester en formation jusqu'à 18 ans.)

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3 Commentaires:

At 8:43 PM, Blogger Bellzouzou a bien voulu donner son avis...

Tu as parfaitement raison.
Dans ma région, (centre- val de Loire), c'est le conseil régional qui depuis des années finance les manuels des lycéens, gratuité totale donc, pourquoi pas partout?

 
At 9:55 PM, Blogger Bismarck a bien voulu donner son avis...

Ca marche aussi avec la nouvelle grande région? Il me semble que quand j'étais en PACA, c'est aussi la région qui payait. S'ils peuvent le faire, pourquoi pas les Bretons et tous les autres?

 
At 4:09 PM, Anonymous Anonyme a bien voulu donner son avis...

Je suis stupéfaite, je croyais que TOUTES les régions fournissaient gratuitement les manuels scolaires au lycée et ce depuis de nombreuses années.

 

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