Bougez avec la Poste

(8 août)

Quand j'étais petite, nous habitions un immeuble avec un couple de gardiens. Lorsque nous partions au Canada (pour 4 à 6 semaines), le gardien gardait notre courrier. J'ignore s'il recevait pour cela une rétribution en plus des étrennes du Nouvel An. Toujours est-il que, à peine rentrés, l'une de mes soeurs ou moi-même se précipitait au rez-de-chaussée, sonnait à la loge et récupérait le précieux sac, qui contenait, outre les journaux quotidiens de mon père et quelques factures, les magazines auxquels nous étions abonnées et quelques cartes postales de copines.
Dans notre maison à la campagne (pas de campagne, hein, n'exagérons rien!), il n'y a bien sûr pas de gardien, et nous ne connaissons pas encore assez bien les voisins pour leur demander de relever notre courrier. Pour éviter que la boîte à lettres déborde (on peut toujours rêver) en notre absence, j'ai donc décidé de faire appel au service de garde du courrier de la poste. A souscrire cinq jours ouvrables avant le départ au bureau de poste, ou deux jours avant sur internet. Pour le bureau de poste, j'ai raté le coche; restait donc internet.
Il a d'abord fallu que je me crée un compte. Puis que j'entre les nom et prénoms de tout le monde. Si, le prénom de K. existe, je vous assure, je ne veux pas supprimer cette personne. Et là, au bout de la démarche, on me rappelle que la Poste va m'envoyer un code chez moi "sous un à deux jours ouvrés" pour activer le service. Il fallait absolument entrer ce code au moins deux jours avant la date prévue pour le début de la garde. Diantre. Nous étions jeudi, après le goûter, et le départ était prévu pour le lundi. Ca me paraissait un peu court, surtout que je n'étais pas sûre d'avoir vu passer le facteur le samedi, depuis le début des vacances. J'ai tenté ma chance. Et le lendemain, oui, le lendemain à midi (heure habituelle de distribution du courrier), le code magique était dans ma boite, en cinq exemplaires. Je l'ai tapé, la garde du courrier a été activée à temps, et nous sommes partis tranquillement pour notre balade à vélo autour du Lac de Constance.
Au retour, je pensais qu'il fallait récupérer le courrier. La préposée au guichet à qui j'ai demander où le faire m'a indiquer sans broncher le centre de tri. Mais je n'ai pas eu besoin de m'y rendre. Le lundi suivant l'arrêt de la garde, le facteur est venu déposer directement dans notre boîte une pile de courrier si imposante, pour une seule tournée, qu'elle contenait évidemment toutes les lettres reçues pendant notre voyage. Voilà au moins un service public efficace!

Libellés : , ,