Il faut passer par la Lorraine

(27 octobre)

Depuis le temps que je veux vous parler de nos dernières vacances...
Nous avions décidé d'aller dans les Vosges. Parce que "l'Alsace, quelle drôle d'idée!" avait dit quelqu'un quand j'avais fait cette suggestion. Nous avons donc fait une première halte à Gérardmer. Et ensuite, l'Alsace s'est imposée.
Ce qui est bien, quand on a franchi la ligne bleue des Vosges, c'est qu'on se retrouve en pays germanisant. Presque tous les noms de lieu ont des racines germaniques. Ca dépayse, un peu. Et puis, il est beaucoup facile de trouver la presse germanophone que de notre côté de la France. En été, on croise aussi beaucoup d'Allemands, dans les rues de Strasbourg.
Il n'empêche que, l'Alsacien, ce n'est pas tout à fait de l'allemand, quand même. Et que, si les noms de rue sont le plus souvent affichés dans deux langues, certains affichages me laissent perplexe quant à la "traduction" (vous savez mon amour pour les comparaisons linguistiques).
Ainsi, à Mulhouse, il faut réfléchir un peu:

Admettons. Les franciscains sont des moines qui vont pieds nus. Et les augustins sont ceux qui tenaient l'hôpital (disparu):
Mais pourquoi une ruelle doit-elle rester sombre en alsacien, alors qu'elle est éclairée en français?
Est-ce parce que les Français, trouvant la rue effectivement trop sombre, y ont implanté l'une des premières lanternes de la ville (le nom alsacien conservant l'ancienne appellation)?
Et que penser de cette plaque, quelque peu politique:
 La "réunion" de l'Alsace à la France ne s'est pas faite de manière aussi spontanée et enthousiaste que les Français l'auraient voulu. Il n'est probablement pas anodin que la place conserve en langue régionale son nom de "place de la mairie". C'est juste un peu perturbant pour le facteur.
On trouve le même phénomène de conservation du nom originale à Strasbourg:
Au fait, la place de la Réunion, à Mulhouse, ressemble à ça:
Et c'est quand même dans cette ville que j'ai trouvé la rue aux noms les moins accordés. Gogole n'a pas su m'aider beaucoup pour le nom alsacien, qui utilise une racine d'obligation (müass rappelle le verbe müssen et me semble trop loin de müs, la souris) avec celle de la fontaine (brunn).
Est-ce ironique, d'appeler "bons enfants" ceux qui passent leur temps à la fontaine?

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3 Commentaires:

At 6:03 PM, Anonymous Dr. CaSo a bien voulu donner son avis...

J'aime ces doubles noms. Ici, à Ottawa par exemple, on voit des panneaux comme ça "Route Zora Road" ou "Rue Pearson Street." (C'est pratique que le français se place avant le nom et l'anglais après!) En plus exotique, il y a tous les "Chinatowns" et "Koreantowns" nords-américains qui font la même chose (mais là je ne pourrais pas te donner des examples, hehe). J'adore :)

 
At 9:52 AM, Anonymous Béatrice a bien voulu donner son avis...

Les (très) anciens des villages peuvent expliquer ces différences. Les noms des rues ont été souvent changés, ici, en Alsace, un coup par les uns et un coup par les autres (la "Mère Patrie" et le "Vaterland" ont eu un peu de mal à s'entendre parfois ...). Bon WEnd !

 
At 11:35 AM, Anonymous Anonyme a bien voulu donner son avis...

J'ai à la maison un dictionnaire "La Rousse" de 1917. L'année a son importance.
On peut lire à l'entrée Alsace-Lorraine : "Le régime oppressif auquel sont soumis ses habitants depuis 1871 n'a pu rompre les liens d'affection qui les unissent à la France"...

 

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