Odyssée guérandaise, troisième jour

 (31 juillet)

Au matin du troisème jour, j'ai refait en bus le trajet inverse de la veille au soir. J'ai failli profiter seule de ce moyen de transport, pris à la deuxième station et jusqu'au terminus, mais quelques personnes ont fini par se joindre à moi pour rentabiliser le déplacement de ce moyen de transport.

La voix synthétique qui annonce les arrêts devrait réviser un peu les endroits où la langue française autorise les pauses, car elle a annoncé un étrange "OC Arium-terminus de la ligne", au lieu de nommer d'abord l'aquarium local et de laisser un blanc avant la mention du terminus; mais enfin ce n'est pas bien grave. Quand on est touriste et qu'on ne connaît pas vraiment la ligne, il est toujours agréable d'entendre égrener les noms des stations.

Je suis donc descendue au terminus, et j'ai traversé pour reprendre le GR juste en face.

Il arrive très vite à la mer, dont je ne me lasse pas.

Au Sud du Croisc, la côte est très découpée, avec beaucoup de rochers et peu de plages, si bien qu'elle est restée assez sauvage. Balzac parle de cette côte dans Béatrix, mais je crois qu'il surestime les capacités de déplacement de ses personnages, qui se meuvent dans les blocs de granit avec une aisance surprenante, surtout qu'il y a parmi ces promeneurs une femme en robe longue (et corset).

A l'époque, le chemin n'était certainement pas aussi praticable qu'aujourd'hui. Ce qui m'a amusée, c'est que les notes de mon édition évoquent les noms donnés à certains des rocs. Et si je n'ai pas vus les oreillers, en revanche, l'ours était signalé:

Un peu plus loin, on aperçoit un menhir, qui a paraît-il longtemps servi d'amer.

Néanmoins, la table explicative placée à côté mentionne que ce menhir, bien que classé, a été abattu par les Allemands qui avaient repéré son emplacement idéal pour installer un radar. (Comme quoi, les hommes préhistoriques savaient très bien où planter leurs cailloux.) Il n'a été relevé, un peu plus près de la mer, que dans les années 1960.

Mon téléphone (ou plutôt l'IA de Gogole) a trouvé la photo que j'ai prise de l'autre côté tellement belle qu'il m'en a proposé une version "stylisée".

J'ai continué mon chemin jusqu'à ce moulin sans ailes.

J'aurais bien aimé avoir quelques explications, mais il n'y en avait pas. C'est dommage, parce qu'il y a beaucoup de moulins dans les parages. Il est vrai qu'il y a aussi pas mal de vent, sur la côte. Mais d'un autre côté, je ne suis pas sûre que le blé (ou toute autre céréale) pousse facilement sur un sol gorgé de sel...

J'ai fini par terminer la boucle du Croisic et retrouver la plage que je n'avais pas voulu longer la veille. 

(Le moulin est toujours visible au fond.)
Il y avait encore un menhir, en haut de cette charmante plage. S'il n'y avait personne au Club de la petite souris américaine, il y avait du monde sur le sable, et le sentier était lui aussi un peu plus fréquenté.

 

Et puis le chemin passait au ras des propriétés (un hôtel, si je me souviens bien), sur le granit.

On voit parfois des choses étonnantes, quand on regarde ces rochers. Comment ce morceau de granit s'est-il donc retrouvé en équilibre sur cette faille?

Si le temps était un peu couvert, le soleil est parfois sorti de derrière les nuages pour illuminer la mer.

La question qui se posait était: aurai-je le temps de visiter le grand blockhaus qui devait se trouver pas loin? Les bus, en ce samedi, étaient plutôt rares, et il fallait calculer. Il m'a semblé que c'était trop juste, et j'ai décidé de ne pas chercher le musée. Je n'aurais pas vu le blockhaus si je ne m'étais arrêtée pour manger, après l'avoir dépassé.

Encore une fois, j'ai photographié à l'aveugle, et sans zoomer suffisamment, mais le bloc de béton est là, au-dessus de la plage, derrière les maisons blanches.

J'ai plus d'une fois regretté, sur les sentiers de randonnée, que les points d'intérêt à proximité ne soient pas mieux indiqués. D'autant que j'avais croisé un panneau prometteur, m'indiquant dans quelle direction suivre le GR pour aller vers le blockhaus. Mais la bifurcation, elle, est restée non identifiée.

Quand j'ai aperçu la pointe du Pouliguen, j'ai regardé ma montre et je me suis aperçue que c'était certainement râpé pour le prochain bus.

J'avais 20 minutes pour faire plus de 2 km. Impossible sans courir.

Alors, comme j'avais le choix entre une variante "marée haute" par l'intérieur, et une variante "marée basse", j'ai pris la plus longue et je suis passée par le centre. Je me suis probablement privée du panorama sur la baie de la Baule, mais il y avait aussi des bâtiments sympathiques à voir sur cette variante.

Et puis, sérieusement, la plage du Pouliguen jusqu'à La Baule, à marée basse et quand le temps est couvert, est-ce que c'est si sensationnel?

Il ne me restait plus qu'à flâner le long de la quasi fête foraine et du bras de mer qui sert de port de plaisance pour atteindre mon arrêt de bus, à proximité de l'office de tourisme

Libellés : ,

8 Commentaires:

At 6:20 PM, Blogger Mme Chapeau a bien voulu donner son avis...

Merci pour ce nouveau reportage. Comme Ulysse, vous avez fait un beau voyage.

 
At 8:47 PM, Anonymous Béatrice a bien voulu donner son avis...

Je ne me lasse pas de tes photos de la mer ;-)
Belle soirée !

 
At 7:45 AM, Blogger Anne a bien voulu donner son avis...

Au de tes pas et de tes mots je profite! Merci.

 
At 11:52 AM, Blogger Bismarck a bien voulu donner son avis...

Anne, Béatrice, Madame Chapeau, je vous en prie.

 
At 2:09 PM, Anonymous Dr. CaSo a bien voulu donner son avis...

Pfff, je suis sûre que tout est très moche en fait et que tu ne postes que des photos crées par ChatGPT ;)

 
At 8:04 AM, Blogger Bleck a bien voulu donner son avis...

Et bien évidemment sans bouger de son bureau !!

Bleck

 
At 8:07 AM, Blogger Bleck a bien voulu donner son avis...

Trés mignon ton commentaire, Madame Chapeau, peut être un chouia engagé, mais mignon.

Bleck

 
At 6:56 PM, Blogger Bismarck a bien voulu donner son avis...

Dr CaSo, je suis démasquée! Moi qui avais pourtant pris soin de demander des photos de travers, avec des gens dessus et même les traces des laisses de mer pour un effet "marée basse"...
Bleck, évidemment, je passe mes journées à l'intérieur, pourquoi diantre profiter du beau temps?

 

Enregistrer un commentaire

<< Home