Quatrième (et dernier) jour de l'odysée guérandaise

 (5 août)

Mon dernier jour à Guérande était un dimanche, ce qui ne facilite pas les transports. Il devait faire moche, et en plus, la partie du GR qui prolongeait mon parcours était constituée essentiellement de la longue plage de La Baule. Cela s'annonçait un peu triste. J'avais envisagé de marcher ailleurs, mais les sentiers que j'avais repérés étaient en partie inondables, et il avait plu fortement pendant deux nuits, donc j'ai choisi de randonner à l'envers, en rejoignant Pornichet en bus pour revenir à pied jusqu'au même point d'arrivée que la veille.

Vous n'avez pas suivi? Peu importe, mon plan n'a pas exactement fonctionné non plus, puisque je n'ai jamais trouvé le bus de ma correspondance, et que j'ai donc dû aller jusqu'au port d'échouage de Pornichet à pied, avant de faire demi-tour.

A l'aller, j'ai longé la plage par la promenade (qui est en travaux). Il faisait un grand soleil, mais il y avait aussi pas mal de vent. Une dame faisait voler un cerf-volant et il y avait des kite-surfers dans l'eau. Sur la plage, peu de monde en maillot ou dans l'eau, et toutes sortes de vêtements, selon la frilosité des un·es et des autres.

Le petit port d'échouage est plutôt sympathique.

De ce point que je n'avais pas l'intention de dépasser, je suis descendue sur la plage. Cela me permettait d'avoir un autre point de vue, pour le retour. Et comme le sable était humide, il était aisé d'y marcher.

Au milieu de l'architecture en béton, il reste au moins ce vieil hôtel.

Et bien sûr, juste en face, la mer, et même des îles qu'on devinait au loin, mais qui ne se voient pas très bien sur les photos. Je crois qu'il s'agit du récif des Evens.

Etant donné les rouleaux, il y avait quelques surfeurs pour en profiter.

Pour déjeuner, je suis remontée sur le remblai. Je me suis installée sur un banc à côté d'une école de voile.

Comme cette plage, qui se vante d'être la plus belle d'Europe, fait 9 km de long, il y a plusieurs zones pour ranger son bateau, plusieurs clubs pour les enfants, et régulièrement des restaurants. Depuis que mes enfants ont fait de la voile, j'aime bien le bruit des gréments cinglés par le vent; et j'ai donc déjeuné dans un cadre charmant.

C'est peu après que la météo s'est gâtée. Le grain venait du Sud.

Le cliché ci-dessus vise le Nord et Le Pouliguen (la pointe où je n'étais pas exactement passée la veille), tandis que celui du dessous regarde vers le Sud et Pornichet.

(Je crois que j'ai pris la même dame en photo, celle qui marche pieds nus en regardant son téléphone.)
Franchement, j'en avais un peu assez de cette plage, et comme j'ai vu qu'il y avait une espèce de marché dans une rue perpendiculaire, j'ai bifurqué vers le centre-ville.

Et là, il a fallu sortir le Quawouai. C'est dommage, parce que la pluie, associée à de nombreux fils électriques et beaucoup de branchages m'ont dissuadée de prendre en photo les fort jolies villas qui se trouvent derrière le front de mer bétonné. Franchement, je ne comprends pas pourquoi le GR ne propose pas une variante via ce quartier, qui doit avoir environ un siècle et qui est bien moins monotone que l'immensité de la plage et de ces grands immeubles.

J'avais le temps, je savais que la mer était à ma gauche et que je finirais par arriver au port de plaisance, alors je ne me suis pas inquiétée de me perdre dans le lacis de petites rues (pompeusement nommées "avenue").

Je suis arrivée en face du Pouliguen sous la pluie.

Il me restait plus d'une heure avant le bus, alors je suis allée vérifer que la plage avait bien été désertée.

Puis je suis remontée jusqu'à l'office de tourisme, et j'ai même eu le temps de remonter la ligne de bus sur quelques arrêts avant de m'embarquer pour rejoindre Guérande.

C'est fou le monde qu'il y avait dans cette petite ville. Ou plus exactement, à l'intérieur des remparts. Et ces gens pouvaient acheter les mêmes souvenirs, dans les mêmes enseignes, que ceux qui viennent à Quimper, à Concarneau ou à Locronan. A ceci près qu'en Loire-Atlantique, les boutiques de vêtements de ville (qu'on trouve encore à la Préfecture, mais ni dans la Ville-Close, ni à Locronan) sont remplacées par des boutiques de plage. Mais le chocolatier, la conserverie, le magasin de produits cosmétiques responsables sont les mêmes.

Je ne comprends pas bien l'intérêt de suivre la foule dans des villes qui finissent par se ressembler toutes. Un auditeur de France Inter parlait l'autre jour, à propos de surtourisme, de cités transformées en Diznèlande, et c'est un peu l'effet que cela m'a fait. Peut-être qu'il faudrait parler de Breizhland pour toutes ces villes qui vivent de leur bretonnitude.

Là où les choses deviennent totalement absurdes, c'est que même les souvenirs sont faux. La spécialité de Guérande, chacun le sait, c'est le sel. Il y a donc un certain nombre de boutiques qui vendent du sel et des produits qui tournent autour. A la devanture de l'une, j'ai vu des moulins "spécial sel de Guérande", y compris celui-ci, aux couleurs de la Bretagne, et qui portait, comme quelques autres, une petite étiquette.

Ce sel de Guérande vient.. des Salins du Midi (83, c'est le Var)! (Et accessoirement, ça fait deux ans qu'il a été récolté; donc au moins un an qu'il est apte à être vendu, après séchage.)

Et pour finir quand même sur une bonne note, une photo presque sans touristes dessus, parce qu'il suffit de s'écarter un peu de l'axe (ou de venir tôt le matin) pour être plus tranquille.

(Oui, le soleil revenait, entre deux averses. En Bretagne, il fait beau plusieurs fois par jour!)


Libellés : , , ,

6 Commentaires:

At 5:11 PM, Blogger Mme Chapeau a bien voulu donner son avis...

Merci pour ce nouveau reportage et toutes les photos qui vont avec.
Quand on voit le grain arriver, il ne faut pas faire l'autruche (proverbe breton).
Pour la remarque concernant le réseau des GR®, ce dernier est fait pour randonner, pas pour admirer de vieilles bâtisses (adage bien connu des randonneurs).
Quant au sel de Guérande venu des Salins du Midi, il est tout de même français, n'est-ce pas le principal?

 
At 6:19 PM, Blogger Bleck a bien voulu donner son avis...

Son tarif (du sel à la production) n'est surtout pas le même, Madame Chapeau.
Quant à l'autruche, ça me rappelle qu'il y a dix vingt ans "ils" ont tenté de nous faire bouffer de l'Autruche (en steak) produit dans notre beau pays, heureusement ça ne l'a pas fait.

Bleck

 
At 9:27 AM, Anonymous Béatrice a bien voulu donner son avis...

Merci pour la jolie promenade , et bravo pour le périple !
A propos de sel, je viens de commander une main à sel à la Faïencerie de Pornic pour y mettre mon sel de Guérande ;-) (et comme me disait celle avec qui nous avions visité les marais salants, "achète le sel au supermarché, c'est le même et il est moins cher qu'à la boutique de souvenirs").
Très belle journée !

 
At 8:27 PM, Blogger Bismarck a bien voulu donner son avis...

Béatrice, je n'ai pas vérifié, je consomme très peu de sel.
Mme Chapeau, le sel de Guérande est artisanal, celui du Midi est extrait mécaniquement, cela n'a rien à voir. Quant aux chemins, on voit bien qu'ils sont tracés pour faire parcourir le maximum de kilomètres.
Bleck, le steak d'autruche, je n'avais pas trouvé ça si mauvais...

 
At 9:02 PM, Blogger Mme Chapeau a bien voulu donner son avis...

Ma réponse concernant le sel était ironique. Je ne trouve pas normal qu'on trompe les gens de cette façon.

 
At 4:10 PM, Blogger Bismarck a bien voulu donner son avis...

Mme Chapeau, j'ai décidément du mal avec l'humour belge, on dirait... Le touriste est un pigeon / une bonne poire, c'est bien connu.

 

Enregistrer un commentaire

<< Home