Odyssée guérandaise (première partie)

 (22 juillet)

Je vous écris avec sur les genoux un petit chat bien content d'avoir retrouvé une maman maîtresse qui l'avait abandonné pour aller se balader plus au sud. Pas radicalement au sud, mais dans une région de la Bretagne (non administrative) nettement plus touchée par la sécheresse que le Finistère. Et tout cela sans utiliser le moins du monde la voiture, je vous prie.

Je suis allée randonner entre Piriac et Pornichet, sur le GR 34, avec un camp de base à Guérande.

J'ai rejoint une petite location en prenant d'abord le bus, puis un premier train et un deuxième, avant d'emprunter un nouveau bus.

Et le lendemain, j'ai pris le bus jusqu'au marché de Piriac sur Mer pour revenir à pied, via le sentier côtier, jusqu'à Guérande.

Enfin, côtier, le GR ne l'est pas toujours, et même, au début, il ne fallait carrément pas aller vers la mer.

(Mauvaise direction)
Comme c'était marée haute, il était impossible de passer le long de la plage, mais le tracé rejoint tout de même bien vite l'océan.

J'ai pensé à Madame Chapeau, d'autant qu'il y avait un groupe de vieux devant moi, et que les groupes, ça ne marche pas vite. J'ai essayé de prendre mon temps pour profiter de l'air et du paysage.

Les guides de randonnée classent cette partie du GR 34 comme facile, parce que le terrain est très plat, mais il présente cependant quelques parties peu accessibles en sandales, je le savais pour l'avoir pratiqué il y a cinq ans. On marche par endroits dans le sable (qui ralentit), et à d'autres sur la roche (inégale).

(Sémaphore de Piriac)
Et puis on croise, au fil du sentier, quelques vestiges laissés là par les Allemands.

Il faisait un temps magnifique, et j'ai eu d'autant plus chaud que, n'ayant pas mis de réveil, j'avais raté le premier bus et ne pouvais donc plus profiter de la douceur du début de matinée. Mais j'avais à boire, une casquette et de la crème solaire, dont je me suis tartinée et enduite très régulièrement.

J'ai anticipé ce petit port avant même d'y arriver, parce que j'étais déjà passée là en 2020, et cela m'a rassurée sur ma mémoire et l'attention que je prête aux payasages quand je marche.

Et puis j'ai continué jusqu'à La Turballe, où j'ai trouvé des toilettes (utiles aussi pour refaire le plein de ma gourde) et un petit coin d'ombre pour déjeuner.

Ensuite commence un long chemin dans le sable.

Et là, pardon, mais je ne trouve pas que le sentier soit "facile". Marcher pendant des kilomètres (je n'exagère pas) en s'enfonçant dans le sable meuble, alors qu'il n'y a pas d'ombre ni le moindre banc ou espace pour se reposer (les dunes sont protégées, et le sentier parfois étroit entre les ganivelles), c'est épuisant.

La seule trace de civilisation au milieu de cette longue langue de terre qui mène à la pointe de Pen-Bron, c'est un bunker réhabilité en poste de secours.

Des bunkers, il y en d'autres, à droite ou à gauche du sentier, mais je n'ai pas osé tout photogrphier, notamment parce que, du côté plage, à partir de cet amer pyramidal, on est en zone de nudisme ("toléré", mais je n'ai vu que des gens tous nus sur le sable et dans l'eau).

Enfin, au bout de cette longue marche qui a rempli mes chaussures de sable, on arrive à la jetée et en vue du Croisic.

Au bout de cette langue de terre, il y a un bunker, bien sûr, encore coiffé de sa tourelle, et les bâtiments à l'aspect de caserne d'une oeuvre qui s'occupe, si j'ai bien compris ce que j'ai lu sur la toile, de l'insertion des personnes porteuses de handicap.

Les locaux m'ont eu l'air presque aussi abandonné que l'ouvrage militaire.

Et en face, de l'autre côté du bras de mer, Le Croisic.

A partir de là, le paysage change, on est sous la pinède, avec le traict du Coisic sur la droite (réserve naturelle). Et on finit par arriver aux marais salants.

Il faut encore marcher une bonne heure avant de trouver la petite montée qui ramène vers Guérande.

Je dois dire que je commençais à en avoir plein les pattes, je n'ai aucune idée du kilométrage que j'ai parcouru, et quand j'ai vu une petite côte de quelques mètres, je me suis demandé si j'allais arriver à la franchir. Mais il y avait encore quelques jolies maisons à admirer.

J'ai consulté mon plan, et aussi une appli de rando un peu sotte, pour ne pas rater la bifurcation qui me ramènerait en ville. Car, bien que le fléchage du sentier à certaines intersections ait indiqué le centre médiéval de Guérande, le GR 34 n'y passe pas.

Qu'importe, j'ai fini par pénétrer à l'intérieur des remparts par cette poterne:

Partie à 10 heures de Piriac, je suis arrivée vers 17 heures à Guérande, en marchant à des allures très variées, tranquille au début, lente sur la dune, plus rapide en remontant vers le nord. Evidemment, je me suis arrêtée plusieurs fois. Mais si j'estime ma vitesse moyenne 3 km par heure, cela veut dire que j'ai marché 21 kilomètres!

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9 Commentaires:

At 11:25 AM, Blogger Matoo a bien voulu donner son avis...

C'est joli le sud de la France hein ? (:D :D :D)

 
At 12:00 PM, Anonymous Béatrice a bien voulu donner son avis...

Superbe rando, bravo !!
Et merci pour ces jolies photos ;-)
Bonne journée.

 
At 2:30 PM, Blogger Mme Chapeau a bien voulu donner son avis...

Bravo pour cette première partie de votre odyssée guérandaise et merci pour votre compte-rendu superbement illustré. Parmi les inconnus que j'y ai croisés, je citerai un amer pyramidal et un traict du Croisic ainsi d'uneappli de rando un peu sotte et un troupeau de vieux qui marchaient lentement comme moi.

 
At 2:57 PM, Anonymous Dr. CaSo a bien voulu donner son avis...

S'il y a bien un groupe de vieux qui ne marche pas lentement ce sont les Japonais! Punaise, ces gens sont en forme! Toi aussi visiblement :) Merci de nous offrir une chouette balade à nous aussi!

 
At 3:31 PM, Blogger Bismarck a bien voulu donner son avis...

Mme Chapeau, ces "vieux" ne devaient pas l'être beaucoup plus que moi, un jour il faudra que j'admette que je n'ai plus 20 ans.
Dr CaSo, mon médecin a relevé ce matin un rythme cardiaque de 55 bpm, ce qui est signe d'excellente forme, en effet.
Béatrice, ce n'est qu'un début (comme l'a bien noté Mme Chapeau)
Matoo, tu habites une partie de l'année encore plus au sud, non?

 
At 10:15 AM, Blogger Bleck a bien voulu donner son avis...

(eh bien permets-moi de t'écrire que je ne regrette pas de t'avoir demandé de publier des billets autre que la "photo du dimanche" et merci beaucoup pour ces chroniques)
Bon alors marcher dans le sable sec, c'est niet.
Guérande... bon ok, j'y achète du sel en quantité et puis le grand intérêt de Guérande c'est tout de même Le Croisic alors là, Le Croisic formidable petite cité ! les quais, le port de pêche, les expos dans l'ancienne criée au poisson, les halles où j'ai acheté les meilleurs "Fontainebleau" que je connaisse, les biscuits au beurre, deux ou trois belles terrasses pour mater les Nantais en villégiature estivale et la présence du Kurun tout de même oui, j'aime beaucoup Le Croisic voilà un endroit habitable.

Bleck

 
At 1:34 PM, Blogger Matoo a bien voulu donner son avis...

Bismarck > C'était une blague sur les bretons pour qui "LE SUD" c'est la Loire Atlantique, et pas comme communément entendu le midi de la France. BON OK ma blague est tombée à l'eau. :DDDDDD

 
At 6:39 PM, Blogger Bismarck a bien voulu donner son avis...

Matoo, je la connaissais avec Le Mans, qui est à l'est... pardon de n'avoir pas vu l'analogie.

 
At 6:43 PM, Blogger Bismarck a bien voulu donner son avis...

Bleck, je t'avais répondu (mais bizarrement sous un autre post?) que j'avais justement pensé à toi ce matin, en me disant que ce petit séjour dans le Sud allait me fournir encore quelques sujets (et bien sûr, je suis passée par Le Croisic).

 

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