Pirate!

(29 septembre)

(Je blogue une fois par semaine si je veux. C'est pas que je n'aie rien à dire, c'est que je n'ai pas le temps.
Et puis de toute façon, vous ne laissez même pas de commentaires!)

Il me semble avoir expliqué, il y a lurette (si vous avez le temps, je pense qu'il faut chercher dans les archives de l'automne 2006), pourquoi le Pirate méritait bien son surnom. Il y a même des gens qui l'appellent comme ça en vrai.
Mon fils est en train d'ajouter une raison supplémentaire à cette réputation. Cet été, il a découvert la voile. Un stage d'initiation auquel nous l'avions inscrit un peu pour être tranquilles lui a tellement plu, et il s'est montré si brillant, que les moniteurs nous ont convaincus de l'inscrire à la session d'automne, bien qu'elle soit théoriquement réservée aux enfants âgés de 8 ans révolus.
Et donc, en ce moment même, alors qu'il pleut, il effectue sa troisième séance. Certes, vu la météo, ils seront peut-être restés à quai pour faire du matelotage (c'est-à-dire apprendre à faire des noeuds, ça tombe bien, il ne sait pas encore nouer ses lacets).
Mais les deux premiers mercredis, il a fait beau.
En voyant arriver mon balafré, le moniteur, qui connaît un peu K., s'est permis de dire "Ca, c'est un Pirate". Il n'a pas dû revoir son jugement quand, la semaine dernière, il a demandé à ses élèves de se jeter à l'eau pour rejoindre la rive à la nage, en fin de séance. D'après mon Pirate, qui a parcouru la distance en petit chien (comme dit la maman d'un de ses copains: il nage très bien le crawl, mais en apnée!), il y avait une bonne longueur de piscine, mettons 20 à 25 mètres. Et il y en a un plus grand qui n'a pas voulu sauter à l'eau. Ils étaient pourtant tous pourvus d'une combinaison et d'un gilet de sauvetage. A mon avis, le moniteur a fait ça pour les tester, et voir jusqu'à quelles conditions de mer il pouvait les emmener naviguer. En tout cas, ce n'est le Pirate qui va les freiner!

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Ma Maman

(22 septembre 2010)

Quand j'étais enceinte du P'tit Mousse, K. m'avait demandé si je me sentais comme ma mère, si je m'identifiais à elle. J'avais répondu que non, et ajouté que je ne voyais pas très bien pourquoi je devrais me prendre pour ma mère. Il en avait sèchement déduit que je ne l'aimait pas.
Et puis ma mère est tombée malade. Très malade. Et les médecins ont fini par nous dire qu'elle avait un cancer.
Moi, je regardais mon bébé, sur la table à langer, et je me sentais comme lui: toute petite, fragile, minuscule, incontestablement perdue si ma maman devait disparaître. Je me disais qu'un jour, ma mère s'était entièrement dévouée à moi, comme je m'occupais maintenant de lui. Et je me sentais encore la petite fille d'alors.
Aujourd'hui, ma maman fête ses 60 ans. Et son cancer régresse. Aussi, nous pouvons envisager sereinement de faire la fête, tous ensemble pour la première fois depuis longtemps, cette fin de semaine.

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Et elle cou-ourt, touteuh la journée...

(21 septembre)

Hier, j'ai été la première levée, et la dernière couchée. Et je n'ai pas arrêté de la journée.
Me lever, me laver, nourrir le P'tit Mousse (le sein est devenu plutôt symbolique, je crois qu'il préfère le biberon, désormais), lever les deux grands, déjeuner.
Préparer le sac pour la nounou, habiller le petit dernier qui s'était rendormi, presser les deux grands qui jouent avec leur chaussures.
Se dépêcher d'aller à la garderie, les grands sont déjà en partance pour l'école primaire (transfert à 8h10), vite, courir chez la nounou, se rendre compte en frappant qu'on a oublié le biberon, rentrer en se demandant si K. est encore là et voudra bien se charger de la commission.
Confier le biberon à K., partir travailler, se précipiter à la photocopieuse avant les autres, dire bonjour, récupérer les élèves dans la cour.
Deux heures de cours.
Remplir un papier oublié dans le casier et à rendre le jour-même, retourner fouiller un placard à la recherche des CD de la classe perdus, passer à la vie scolaire, au secrétariat.
Reprendre la voiture pour changer d'établissement, passer faire des courses (quoi, ce magasin ferme à midi?), déjeuner sur le pouce, arriver dans le le deuxième collège, faire les photocopies, les massicoter, discuter un peu avec les collègues, se faire tirer le portrait pour le trombinoscope, monter préparer le matériel audio, redescendre prendre les élèves dans la cour.
Une heure et demie de cours.
Rentrer chez soi, s'arrêter compléter les courses au rayon frais, oublier une fois encore l'éosine, s'installer devant l'ordi et scanner trois photos pour ma soeur, consulter le courrier électronique et deux-trois blogues, téléphoner au livreur qui ne m'a pas trouvée chez moi à midi.
Aller chercher le Pirate (mais ce n'est pas sa maîtresse?) et Numérobis à l'heure des mamans ("Mais ze voulais rester à la garderie"), récupérer le P'tit Mousse chez sa nounou, donner à goûter aux deux grands et vérifier que c'est vrai, qu'il n'y a pas de devoirs.
Constater que K. est rentré plus tôt, le laisser partir faire des courses (sans préciser que j'en ai déjà fait, mais s'il ouvrait le frigo avant de partir, aussi, il ne rachèterait pas encore du fromage), lancer une machine, finir de plier le linge de la machine précédente, m'installer à mon bureau pour préparer un cours, donner son bain au bébé et le coucher.
Dîner.
Débarrasser la table, refaire le lit de Numérobis, relever le P'tit Mousse qui ne veut pas dormir, faire la vaisselle. Jouer un peu avec le braillard, tenter de finir la préparation des cours avec ledit chouineur sur les genoux, repousser le chat (il n'y a plus de place!), poser le bébé par terre pour être plus libre de mes mouvements, renoncer: lui donner son biberon et le coucher.
Nettoyer le biberon, terminer enfin la préparation des cours, aller ouvrir la machine et sortir au moins les couches pour les étendre, chercher encore un papier sur le bureau, me laver les dents, redescendre chercher le coton et la crème à fesses, les poser dans la chambre du P'tit Mousse et, enfin, me coucher...

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Oui, mais non

(17 septembre)

Pour son anniversaire, K. voulait une ouii. Il y avait joué avec des copains, et se disait que ça pourrait être bien, pour les enfants. Il avait même fait des repérages.
Je suis donc allée au magasin qu'il m'avait indiqué; j'ai repéré les consoles, et vu que les emballages portaient tous la mention "PAL". Je ne suis peut-être pas très douée, mais je sais que le standard Pal est un système de codage pour la télévision. La chose m'a parue suspecte, et j'ai cherché un vendeur pour lui demander si l'objet de nos rêves fonctionnerait aussi sur un ordinateur. Point de vendeur. J'ai acheté la ouii.
Fatale erreur.
En découvrant les câbles fournis, K. a vu tout de suite qu'il ne pourrait pas les brancher sur notre écran informatique. Il est donc retourné au magasin chercher une solution. Le vendeur a ouvert des yeux grands comme des soucoupes en apprenant que nous n'avions pas la télé, mais n'a rien su suggérer d'autre que l'achat d'un écran de télévision. Qui, lui, est compatible avec un moniteur d'ordinateur. Et qui a coûté plus cher que la console de Madame Nine Tainedot.
Nous avons donc appris à nos dépends qu'il ne faut pas confondre une console et un jeu pour ordinateur. Et en plus, maintenant, il va falloir payer la redevance. Alors que le décodeur pour la télé numérique loué avec la maison n'est même pas branché!
Ce qui ne nous empêche bien de bien nous amuser quand même.

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Cahiers

(15 septembre)

Des élèves m'ont prêté leur cahier de l'an dernier, afin que je puisse voir ce qu'ils avaient fait (savoir utile, dans la mesure où nous utiliserons le même manuel - c'est normal, c'est prévu comme ça par l'éditeur).
J'y ai trouvé beaucoup de fautes. Non pas de fautes d'allemand, puisque je succède à une authentique germanophone. Mais des fautes qui sont manifestement dues à des erreurs d'interprétation de l'écriture de la collègue. Car les Allemands n'écrivent pas exactement de la même manière que les Français, "en attaché". J'ai trouvé aussi un passage écrit n'importe comment, sans doute parce que le professeur avait tenté de dicter les phrases à écrire. Pourtant, le "codage" pour passer de l'oral à l'écrit est beaucoup plus simple en allemand qu'en français...
Il m'a donc paru nécessaire de profiter de la lenteur avec laquelle les élèves de sixième recopiaient ce que j'avais noté au tableau pour passer dans les rangs. La vérification s'est effectivement avérée utile. Au moins, ils pourront apprendre correctement leur première leçon. Même cette petite affublée de véritables culs-de-bouteille, et qui a dû réécrire pratiquement la moitié de ce qu'elle avait copié (j'ai aussi signalé son problème de vision au professeur principal).
Alors, quand, le soir, je trouve dans le cahier de devoirs du Pirate qu'il doit "trouver 3 mot dans lequel on entend le son [T]", je commence par lui dire qu'il a du mal recopier. Et rééditer son erreur à la ligne suivante (pour le son [d]). Puis je corrige discrètement, bien que de une couleur différente. J'espère que ce n'est pas la maîtresse qui fait des fautes pareilles.
En tout cas, elle n'avait pas vérifié que les enfants avaient copié correctement leurs devoirs. Le petit voisin est rentré à la maison avec une seule opération à trou sur les cinq ou six prévues, et il n'a pas non plus fait l'exercice sur les sons. Sa maman est tombée des nues, quand elle m'a parlé du peu de devoirs et que je lui ai raconté mon problème de s. Mais au moins, quand il est rentré avec sa remarque dans le carnet (la maîtresse ayant vérifié que les devoirs avaient été faits), le petit voisin est tombé sur une maman préparée à la nouvelle...

PS qui n'a rien à voir: je suis encore étonnée de voir que certains de mes (petits) élèves n'ont pas toutes leurs dents définitives; il leur manque des canines!

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Un autre monde

(13 septembre)

Non, je ne vous oublie pas. J'ai juste un peu de mal à trouver mon rythme, en cette rentrée. Je vieillis, aussi: mes enfants, mes élèves et moi ne sommes pas de la même génération, c'est incontestable.

Quand on m'a annoncé le titre du manuel que je dois utiliser dans un des collèges, j'ai fait la grimace. En réalité, je le confondais avec un autre, mais la grimace était valable quand même. Songez que ce machin propose 4 pleines pages de grammaire par chapitre! Il est encore moins porté sur la pratique "actionnelle" que moi, et il est vieux. Si, il date de 2005. Et pour un manuel, c'est vieux. Pourtant, il se voulait à la page, en évoquant des personnalités germanophones "actuelles". De fait, les élèves en ont reconnu deux sur trois. En fait, surtout Schumi. Schwarzi faisait déjà moins l'unanimité. Et que dire de Jan Ullrich? Non mais, vous vous rendez compte que tous mes élèves n'étaient pas né quand il a remporté le Tour de France? Déjà, en 2000, mes quatrièmes avaient eu du mal à l'identifier, dans un autre manuel. Et aujourd'hui, alors qu'il a officiellement arrêté sa carrière depuis quatre ans (après plusieurs saisons de vaches maigres), comment voulez-vous qu'ils sachent qui est ce coureur cycliste?
Mes élèves sont tous nés après la chute du Mur de Berlin. Pour eux, l'Est et l'Ouest sont des notions abstraites, l'ennemi ne saurait être soviétique.

Mes enfants, hier, ont tenu le dialogue suivant avec leur père:
Numérobis: Doublevé doublevé point com.
Le Pirate: N'importe quoi.
K: Mais c'est quoi, ww.com?
Le Pirate: Une adresse, pour l'ordinateur.
Et moi, quand j'avais 7 ans, le minitel n'existait pas encore.

Un autre monde, vous dis-je!

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Toutapied

(8 septembre 2010)

J'avais déjà raconté que je préférais marcher plutôt que de faire 500m aller et autant au retour en voiture. Je n'ai pas changé, même si ça en étonne quelques uns.
L'autre jour, le Pirate était invité chez un ami qui a une piscine dans son jardin. L'ami habite à 10 mn à pied de chez nous, il faisait chaud. J'ai donc emmené mon fils, très impatient, accompagné de ses deux frères, l'un dans la poussette, l'autre accroché à cette dernière, jusqu'à la maison de son ami. Lequel était fort content de nous voir, et n'a compris que le soir, quand je suis revenue chercher mon Pirate que "han, mais vous êtes venus à pied?" A quoi sa maman a répondu: "Tu sais, je crois que la maman du Pirate, elle fait tout à pied." Ce qui était d'autant plus vrai ce jour-là que j'avais profité de l'absence du Pirate pour aller au Forum des Associations du bourg voisin, à pied, avec les autres membres de la famille. J'avais bien suggéré à K. de prendre la voiture, mais il était d'humeur sportive, et puis nous avons sans doute craint tous deux les difficultés de stationnement.
La surprise de l'ami du Pirate ne s'explique pas autrement que par l'usage immodéré de la voiture dans sa famille. Ils habitent, donc, à une douzaine de minutes (à pied) de l'école. La maman m'avait affirmé qu'ils faisaient, autant que possible, le trajet à pied. Quand ils sont pressés, le matin, qu'il pleut ou qu'il fait froid, je comprends qu'ils prennent un véhicule couvert. Mais je ne les ai jamais vu rentrer à pied par beau temps. J'ai même vu la maman en voiture un jour de grand soleil (le P'tit Mousse était dans sa poussette, et je le promenais un peu avant la sortie des classes). Certes, elle avoue ne pas être sportive; mais la distance est si courte que je n'appelle pas cela vraiment du sport. Et si Numérobis est capable de faire le trajet jusqu'au bourg voisin et retour, je suppose que l'ami du Pirate et son petit frère pourraient rentrer chez eux à pied de temps à autre...
Dire que ma grand-mère avait une heure de marche pour aller à l'école, chaque jour!

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J'avais oublié...

(6 septembre)

Une des raisons pour lesquelles le Pirate à mis du temps à accepter le biberon, c'est que, comme il avait refusé le premier, que j'avais délicatement chauffé à son attention, je lui ai proposé les suivants à température ambiante. C'est K. qui nous avait sorti de ce mauvais pas en faisant, un après-midi, chauffer le biberon que je lui avais laissé pour son fils. Le Pirate était tellement habitué à manger chaud qu'il a fallu lui faire réchauffer ses premières compotes. Je revois encore la tête ébahie de la puéricultrice de la crèche à qui j'expliquai la chose. Plus tard, il refusait de finir les plats qui avaient refroidis parce qu'il mangeait un peu lentement (est-ce pour ça qu'il mange si vite?).
Quand j'ai confié le P'tit Mousse à sa nounou pour la première fois, lundi, j'avais laissé aussi le biberon du goûter, sans autre consigne. Et lorsque je suis arrivée pour récupérer mon bébé, il hurlait tout ce qu'il savait, refusant avec force de boire. Elle n'avait pas chauffé le lait, parce que les enfants qu'elle garde d'habitude le boivent à température ambiante. Oui, mais mon lait à moi, celui que le P'tit Mousse tente encore de réclamer quand je lui présente le biberon, il n'est pas à 19 ou 22°, il est à 37. Pauvre enfant, il trouve déjà que le lait en poudre n'est pas bon, si en plus on lui donne froid!

A ce propos, une anecdote:
Mes parents ont une maison de campagne située quasiment au milieu d'une ferme. Il est donc d'usage d'aller voir la traite des vaches avec les enfants. Il y a deux ou trois ans, un soir que la traite venait de commencer, mon papa demande à son voisin à quelle température le lait doit être maintenu, dans la cuve. L'agriculteur répond 6°, ou quelque chose comme ça. Et mon papa de s'inquiéter tout haut, parce que le thermostat indiquait une température voisine de 20°. C'est moi, élevée en ville mais nourrice de deux enfants, qui lui ai fait remarquer que, sans doute, le lait sortait de la vache autour de 37°, et qu'il fallait un certain temps pour qu'il refroidisse. D'autant que, comme nous l'expliqua le fermier, la cuve était vide au début de la traite (punaise, ça me rappelle les problème thermiques de 1ère S)!

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Un cow-boy

(4 septembre)

Non mais vous croyez vraiment que je vais publier un samedi, alors que l'école vient de reprendre et que j'ai des tas de cours à préparer?
Non, aujourd'hui, je vous propose d'aller chez marjoliemaman admirer un dessin que Numérobis a fait au début de l'été.

Brèves de rentrée

(3 septembre)

- Les sixième, c'est petit; dans la tête aussi ("Madame, je peux écrire au stylo-plume?").
- Le Pirate ne m'a même pas dit au revoir, en rentrant dans l'école, hier matin.
- Cette nuit, le P'tit Mousse ne s'est réveillé qu'une fois. Il faut dire qu'hier, il a fait du sport: je l'avais laissé sur le dos, sur son tapis, je l'ai retrouvé sur le ventre.
- Mon emploi du temps a l'air correct, mais j'ai du mal à trouver tout le matériel d'allemand, vu que je suis la seule prof de cette matière et que les collègues de l'an dernier, par définition, ne sont plus là.
- Numérobis a du mal à laisser son doudou à la maison, le matin, mais il aimerait bien rester plus longtemps à la garderie, le soir.
- Dans cette académie aussi, les transmissions sont lentes: alors que je sais depuis la mi-juillet où je suis affectée, mon établissement de rattachement ne l'a appris que mercredi, et se désespérait de ne pas avoir mes coordonnées pour me joindre (ah, ben oui, mais quand j'ai téléphoné lundi, il n'y avait personne pour me répondre, non plus!).
- Comme d'habitude, la rentrée chamboule mon système digestif; allez, encore 500 g de moins!
- Il fait beau, j'ai même déjeuné à la plage, ce midi.
- C'est l'autre chat qui se met à rapporter des souris pouic-pouic. Je viens d'en remettre une bien mal en point dans le jardin...

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Revoir le Nord...

(1er septembre 2010)

Quand vous lirez ce message, je serai en pleine réunion plénière ou pédagogique, écoutant religieusement des statistiques de DNB, des soucis de BMP non encore affectés et de passionnantes histoires de DHG...

Pour aller en Allemagne du Nord, il nous vous a pas échappé que nous étions passé par la Belgique flamingante et les Pays-Bas. Avant quoi, nous avions traversé les Flandres françaises, puisque nous avions choisi de longer la côte plutôt que de passer sottement par Paris. C'était l'après-midi et c'était moi qui conduisais (oui, avec un "s", parce que le sujet, c'est "moi").
Quel plaisir de retrouver ces noms connus, Coudequerke (l'église froide!), le Cap Gris Nez ou Coquelle. Je me sentais un peu chez moi. Il faut dire que ma première vraie rentrée de prof, c'est dans le Nord (oui, je sais, je viens de citer des noms du Pas de Calais, mais justement, nous ne sommes vraiment passés par le Nord qu'au retour) que je l'ai faite. J'ai passé là huit ans, errant d'un établissement à l'autre, quand je n'étais pas obligée de faire des heures au CDI, faute de remplacement. Indépendamment de ces divagations professionnelles, j'étais bien, dans le Nord. Tellement bien que, ce matin, alors que justement je me disais que je commençais à aimer notre nouveau chez nous et à m'acclimater, j'ai songé qu'on était vraiment bien à... R***court, la commune où nous avons vécu quelques années.
Pourtant, tout cela est loin. Si loin qu'il m'a fallu un petit temps avant de comprendre que ce drôle de clocher, là-bas, à quelques kilomètres de l'autoroute, bien sûr, ce n'est pas un clocher, mais un beffroi! Si loin que le P'tit Mousse a aujourd'hui l'âge que le Pirate avait lorsque K. a quitté son premier emploi culturel. Et en même temps si proche que ses anciens collègues l'ont aussitôt reconnu (et plaisanté sur les kilos qu'il a gagné - au fait, je vous ai dit que j'avais retrouvé mon poids d'avant la grossesse?).
Je serais volontiers repassée par cette sous-préfecture où a débuté ma carrière, mais nous n'avions pas vraiment le temps. Et puis, fin août, la ville est quasiment déserte; je le sais, je me souviens très bien des rues vides, lorsque je cherchais un appartement, la première année. Il y a 12 ans.

Bon, ben, c'est pas tout ça, mais j'ai encore une tarte aux prunes à faire, et puis, il faudrait peut-être que je range mon bureau?

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